Après être longtemps resté exclusif à la PS4, le titre de Platinum s’est vu tour à tour adapté sur PC, puis désormais sur Xbox One, dans cette version all inclusive baptisée Become As Gods.
L’histoire de cette licence débute au début des années 2000 sur PS2, avec la sortie de Drakengard puis de Drakengard 2 sur PS2. Puis, en 2010 sur PS360, sort un spin-off aux forts accents de shoot’em up, baptisé NieR. Ce sera d’ailleurs le dernier titre du studio japonais Cavia, un habitué des adaptations de licences (One Piece, Resident Evil, Dragon Ball Z…), puisque ils seront ensuite absorbé par AQ Interactive. C’est donc un nouveau studio qui reprend les commandes de cette licence, ou du moins de ce spin-off, et pas des moindres puisqu’il s’agit de PlatinumGames, un grand habitué des jeux d’action frénétiques. Si le concepteur originel des NieR et Drakengard, Yoko Taro, oeuvre toujours au scénario, c’est désormais Atsushi Inaba qui prend en charge la partie gameplay. Et avec des Õkami, Viewtiful Joe, MadWorld ou Vanquish au CV, il n’y a pas trop de soucis à se faire de ce côté-là. Heureusement (pour vous comme pour moi), l’histoire de ce NieR: Automata n’a semble-t-il pas grand chose à voir avec celle de ses prédécesseurs ; du moins peut-elle se suivre sans problème si vous n’avez jamais touché un jeu de l’une ou l’autre de ces deux licences.
Dans NieR: Automata on incarne 2B, une unité androïde spécialisée dans le combat, créée par ce qu’il reste de l’humanité. En effet, après avoir été envahis et quasiment éradiqués par des machines venues d’ailleurs, les hommes furent contraints à l’exil sur la Lune. C’est depuis cette base orbitale qu’ils lancent leur opération de reconquête, connue sous le nom de code YoRHa, consistant à envoyer des androïdes affronter les machines. Toutefois, on comprend très vite que ce conflit n’a rien de bête et méchant et que toutes ces entités électroniques, nous comme nos ennemis, sont peut-être plus humains qu’on ne le penserait. Cela, on le comprend rapidement disais-je, par contre on n’aura pas le fin mot de l’histoire avant d’en avoir vécu plusieurs. Car NieR: Automata ne se contente pas de nous conter les pérégrinations de 2B et son unité de soutien 9S, mais nous demandera de rejouer le jeu sous les traits d’autres personnages pour en connaître tous les tenants et les aboutissants. C’est un parti pris particulièrement intéressant, qui peut toutefois s’avérer terriblement frustrant lorsque le générique de la première fin se déclenche.
Heureusement, ce scénario est très plaisant à suivre et les dialogues sont souvent savoureux, emprunts de poésie, de mélancolie, de dramaturgie et d’humour. Le tout est porté par des voix japonaises ou anglaises (préférez les japonaises) très justes et une bande originale absolument fabuleuse, constituée de compositions fantastiques parmi les meilleures jamais entendues dans un jeu vidéo (et je pèse mes mots). Ces musiques et dialogues aident d’ailleurs beaucoup à nous pousser toujours plus avant dans l’exploration, tant les graphismes illustrant ce monde post-apocalyptique sont datés. On a clairement l’impression de jouer à un jeu de la génération précédente, et même le design général n’a rien de très inspiré, entre environnements très, voire trop classiques et ennemis copiés-collés. Seuls les boss et les personnages principaux rehaussent le niveau, même si 2B fait un poil trop « poupée pour jeune ado pervers » à mon goût. On ne refera pas les japonais…
Je suis également un poil déçu par le gameplay. Certes, il est fluide et parfaitement chorégraphié, mais le jeu n’est pas bien exigeant et devient très vite un simple button masher où la seule véritable difficulté est de jauger à quel moment placer son esquive, même si la frénésie de l’action face à certains boss, nous pousse à ne pas trop cligner des yeux pour en apprendre les patterns par cœur. C’est d’autant plus dommage que le titre nous propose de crafter différentes armes, de la simple rapière à la large épée, en passant par toutes sortes de lances et marteaux, afin de varier les attaques et de s’adapter aux diverses situations. Mais à l’arrivée, cela influe plus sur le ballet de nos mouvements que sur les combats. Ceci étant, s’il n’est pas aussi complexe et exigeant que je l’aurais pensé/voulu, Nier Automata n’en reste pas moins un excellent jeu, à la travée des chemins entre TPS, Beat’em All et Shoot’em Up, à l’univers unique et à l’histoire bien plus travaillée qu’on a coutume de le voir dans ce genre de titres.
1 Commentaire
Nier Automata, 2B or Not 2B
Je confirme : excellent jeu. Le truc qui m’a un peu déplu, c’est le mélange noirceur/naïveté voire mièvrerie un peu particulier. Cette impression que les japonais ne savent pas assumer un ton jusqu’au bout… un peu comme Persona 5 qui traite de sujets graves avec une telle légèreté et un telle loufoquerie que ça désamorce chaque tentative plus ou moins sérieuses.