Need For Speed Hot Pursuit, le Chase HD

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Grâce à Shift, la saga Need For Speed en a fini de sa longue traversée du désert et roule désormais, tambours battants, sur l’autoroute du succès. Aujourd’hui, elle se paie même le luxe d’aligner un deuxième représentant de poids : Hot Pursuit.

NFS Book

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Aaaaaah la bonne vieille Crown Victoria !! C’est presque dommage de débloquer autant de caisses aussi rapidement…
Après avoir pourri notre vie à grands coups de poke, de quizz, de j’aime ça, d’amis d’enfance dont on se fout totalement, tellement contents de vous avoir retrouvé qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de kikoololer, et de photos de nous, tout bourrés, à la vue de tous et surtout de recruteurs sans vergogne, les réseaux sociaux envahissent nos jeux vidéo. Car il est clair qu’aujourd’hui, avec son autolog, Electronic Arts cherche à marcher dans les traces de Facebook, pour l’adapter aux jeux vidéo. C’est d’autant plus flagrant qu’il y a peu de temps, l’éditeur américain a confirmé l’implémentation de l’autolog parmi les features du futur Need For Speed Shift 2. Seulement, si vous avez compris (ou alors vous êtes totalement cons) que je ne suis pas le plus fervent adepte du voleur d’intimité américain, je dois reconnaitre qu’il en va tout autrement pour l’autolog d’EA, qui permet de chambrer ses potes et d’afficher ses performances ou ses photos directement sur son « mur », à la vue de tous. Un peu comme Facebook quoi, sauf que le jour où les recruteurs iront zyeuter vos meilleurs chronos pour vous embaucher ne semble pas encore d’actualité… et c’est bien dommage d’ailleurs. Quoi qu’à bien y réfléchir, l’autolog pourrait vite connaitre des dérives lui-aussi : Des photos de nous finissant lamentablement dernier ou s’emplafonnant dans un barrage de flics, des messages où l’ont se fait chambrer pour avoir pris une minute dans les dents… ça peut détruire un homme ça (demandez à Nachcar) !

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C’est pas tous les jours qu’on peut se la péter sur le parking du McDrive au volant de sa Porsche cab’…
Non, ce réseau social made in EA est une vraie réussite ! Bien des choses peuvent encore être améliorées, mais c’est une belle entrée en matière. Ne serait-ce que parce qu’il nous met en confrontation constante avec nos potes, même en solo, et parce qu’il permet de les chambrer lorsqu’ils se font avoiner sur un chrono qu’ils pensaient imprenables. C’est juste dommage qu’à coté d’un système de réseau social relativement novateur pour un jeu, on se retrouve avec des modes multi encore très archaïques. On aurait aimé (enfin JE) un multi qui se dispense de lobby, permettant d’organiser des courses à l’arrache, façon Test Drive Unlimited ou d’organiser des événements le plus naturellement du monde. Là, il faut bêtement sortir de sa carrière pour atterrir dans l’écran du multiplayer et encore choisir le type de partie, les tracés, les voitures, etc. Le pire, c’est qu’il n’est même pas possible de chercher des parties à plusieurs, avec ses amis, comme le proposent les Call of Duty, Halo, et à peu près tous les jeux misant sur le online. Leur jeu en ligne est tellement médiocre, que c’est à se demander si Electronic Arts ne débute pas dans le jeu vidéo tant ça me parait impensable qu’un géant de l’industrie se plante à ce point….

Je l’ai enfin mon Burnout HD

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Entre deux arrestations, je m’arrête au Motel pour relever les compteurs… faut bien payer les traites de l’Audi !!
Mais cela ne saura briser mon enthousiasme, car s’il appartient à la licence Need For Speed, ce Hot Pursuit tient plus du Burnout… à commencer par ses développeurs : Criterion. Et Burnout c’est précisément la série de courses qui m’a le plus marqué ; notamment l’épisode Takedown. Bon, il va de soi que je n’évoquerais pas le désasteux Paradise, sorti quelques années plus tôt et qui avait su, en son temps, réduire le meilleur jeu de courses automobiles de tous les temps en une sorte d’ersatz de Need For Speed de l’époque foireuse. Pour résumer, un Burnout qui ressemble à un Need For Speed et un Need For Speed qui s’inspire de Burnout, c’est le monde à l’envers ! Mais peu importe, le principal c’est qu’après tant d’années de disette, je peux enfin mettre le pied au plancher et m’atteler à remodeler les ailes de mes adversaires à coups de pare-chocs bien placés, en hurlant comme un fou « Je suis l’aiiiiigle de la route ». Mad Max peut aller se coucher, et ça comme dirait l’autre, ça n’a pas de prix !

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Le barrage est très efficace pour ralentir les coureurs, mais gare à ne pas se le manger soi-même…
Qu’on se le dise donc, Hot Pursuit ne fait pas dans la dentelle. Ne vous attendez pas à devoir régler les pignons de vitesses au millimètre ou à négocier vos virages à la cool histoire de ne pas froisser l’anti-patinage. Non, Burnout – Oups pardon, l’habitude – NFS c’est de l’arcade pure et dure… celle qui, à l’amorce d’un virage serré, vous fait dire « Rien à péter, j’y vais à donf’ et je nique tout ». Bon, soyons honnête, même s’il s’agit d’un jeu d’arcade, un minimum de maestria dans la conduite est nécessaire, et donc bien souvent, le « J’y vais à donf » se finira dans la rambarde. Mais qu’importe, ce n’est pas une pauvre barrière qui va dégonfler ma bonne humeur, une rambarde ce n’est ni plus ni moins que quelques kilomètres/heures de perdu, un bon gros coup de nitro et c’est reparti comme en 40 (si tant est qu’ils connaissaient la nitro en 40). Même un bon gros choc frontal avec une pauvre mère de famille qui rentrait fourbue de son boulot à la scierie du coin dans son break flambant neuf ne vous ralentira guère. Quelques secondes pour remettre le véhicule sur la piste et vous revoilà dans la course… contrairement à la pauvre mère de famille. Mais qu’importe les orphelins que vous devez semer dans votre sillage, l’important c’est d’arrêter les contrevenants qui mettent en danger la vie d’autrui avec leurs rodéos débiles.

Tous les moyens sont bons

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Passez devant un adversaire et lâchez-lui une herse dans les roues pour le voir partir en sucette…
Car Hot Pursuit ne se contente pas de vous lâcher dans des bolides de rêve pour vous tirer la bourre entre adeptes de belles mécaniques. En effet, il vous est donné le choix d’embrasser une carrière de pilote de rodéo, ou à l’inverse, d’entrer dans la police. Dans un cas comme dans l’autre, vous allez devoir faire vos preuves. Vous commencez à bord d’une voiture qui fait déjà rêver le commun des mortels mais beaucoup moins les adeptes chevronnés. Qu’importe, la progression se veut très rapide et les voitures se débloquent en moins de temps qu’il n’en faut à Madonna pour enlever sa culotte. Outre de nouveaux bolides et, bien entendu, de nouvelles épreuves, vous acquérez tout au long de votre progression des armes particulièrement efficace pour arrêter les délinquants ou au contraire, semer la police (selon le camp choisi). IEM pour court-circuiter les moteurs adverses, herses pour péter les pneus de vos prédécesseurs, barrage routiers pour ralentir les fuyards (et parfois soi-même si on ne fait pas gaffe), brouilleur pour que les flics perdent toute visibilité électronique ou encore hélicos (curieusement très inutile pour une arme anti-contrevenants soit disant ultime)… c’est autant de gadgets upgradable au fil du temps pour d’avantage d’efficacité.

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Aaaaah Chase HQ… comme quoi le jeu vidéo n’a pas tant changé que ça finalement.
Bon, je sais que la majorité des lecteurs (et parfois des rédacteurs) de Polygamer sont nés avec la Playstation, mais les plus anciens se souviendront peut-être de Chase HQ. En tout cas moi, mon portefeuille s’en souvient bien tant j’ai lâché de pièces de dix balles dans cette maudite borne. Et bien Hot Pursuit pourrait presque se définir comme sa suite illégitime… une version HD où on aurait ajouté des fonctionnalités de notre époque. Et le plaisir reste le même, tant est si bien que je suis prêt à parier que la majorité d’entre nous préfèrerons incarner la flicaille pour pouvoir arrêter les pilotes délinquants plutôt que l’inverse. Bon, on ne peut pas dire que je sois spécialement attiré par la police, et tout ce qui est uniforme (à part les infirmières), mais incarner une sorte de super keuf qui viole toutes les règles de conduite impunément à bord d’une Maserati ou d’une Lamborghini, c’est autre chose qu’incarner un ilotier qui fait la tournée des « barres » dans son panier à salade, non ?

Peut mieux faire

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L’hélico est censé être l’arme ultime contre les contrevenants, mais c’est peut-être la moins efficace des quatre.
Comme vous l’aurez vite compris, ce titre est donc un bon gros condensé de fun comme on les aime. Du challenge sans prise de tête et de l’action à n’en plus finir pour casser la monotonie qui s’installe généralement dans les jeux de bagnoles. Pourtant il n’est pas parfait pour autant, loin de là. Le plus gros reproche vient du multi, comme expliqué en première page, mais bien d’autres tares plus ou moins anodines viennent s’y greffer. Ainsi, je regrette particulièrement l’absence de trafic dense ou de ville/village/cité à traverser. Certes, pour un Need For Speed à l’ancienne, c’est parfait… mais pour un Burnout, comme je préfère le considérer, ce sentiment d’insécurité qui nous amène à prier de ne pas rencontrer un bus ou un 33 tonnes au prochain virage manque cruellement. Et puis ça aurait amené un peu de diversité à des courses qui peuvent parfois s’avérer redondante. L’autre point qui me dérange particulièrement, c’est l’absence de modification des voitures. Bon en soit ce n’est pas gênant, les bolides étant suffisamment nombreux pour satisfaire chacun d’entre nous. Mais j’aurai aimé pouvoir rouler à bord de ma vieille Crown Victoria modifiée tout au long de ma carrière chez les bleus. Malheureusement, la réalité nous rattrape bien vite et on finit presque toujours pas opter pour l’engin le plus rapide plutôt que de rouler dans sa bagnole de cœur. Le pragmatisme l’emporte sur la passion et c’est bien dommage…

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Comme un parfum de road movie…
Et ce n’est pas tout ! On pourrait parler également de l’absence de carte qui, si elle ne s’avère pas gênante durant les épreuves, manque véritablement quand on se prête au jeu de l’exploration libre. Manque aussi l’altitude ! Non, je ne parle pas de routes de montagne, ça il y en a. Mais les voitures ont peut-être trop tendance à accrocher le bitume… dès lors on ne décolle jamais de la route, on n’a jamais la possibilité de prendre un tremplin pour zapper une portion de route ou attraper un raccourci, et les takedowns verticaux, si jouissif dans la série phare de Criterion, sont dès lors totalement impossibles. Enfin, on pourra citer une carrière un poil répétitive, que ça soit au niveau de la mise en scène d’avant course (à peu près toujours la même ou si peu différente) que des épreuves en elles-mêmes. Elle manque sans doute aussi d’un minimum de scénarisation, mais quand on se dit qu’un scénario chez les développeurs de jeux de bagnoles, ça équivaut généralement à un bouffon qui se prend pour Vin Diesel et te parle comme si t’étais un candidat de Secret Story, pendant qu’une pute de luxe se vautre à moitié-nue sur le capot encore brûlant de ta caisse, on se ravise bien vite et on finit par se réjouir de son absence.

Si comme moi vous attendiez désespérément un bon gros jeu de courses arcade pour vous défouler sans vous prendre la tête, ne cherchez plus. D’ailleurs même si vous ne le cherchiez pas, ce n’est pas grave… foncez quand même. C’est juste dommage que le multi soit à ce point foiré…

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