Avec l’explosion des connexions Internet et l’essor des communautés en ligne, nos consoles de jeux deviennent peu à peu le royaume de la carte bleue.
Fashion Victim
On en parle partout sur le net, alors même si vous ne possédez pas de 360, vous devez être parfaitement au courant de ce qui s’y trame ces derniers temps. Toutefois, si vous venez de sortir de prison après sept ans passés dans une cellule de deux mètres par trois à Guantanamo, ou si vous vous êtes échappé d’un vaisseau alien en volant l’une de leurs capsules de sauvetage, non sans avoir pris quelques leçons de pilotage grâce au best-seller « Survivre à un kidnapping extra-terrestre pour les nuls », sachez que la console de Microsoft vient de s’offrir une énième mise à jour et, avec elle, son lot de surprises. Qu’il s’agisse de fringues et accessoires pour avatar, à 80, 160 voire 400 MSPoints, ou de jeux vendus à 30 euros (et même 60 en Australie) quand la plupart des magasins vous les donnerait presque… la nouvelle politique de la firme de Redmond se veut agressive et plus que jamais intéressée par votre portefeuille. En soi ce n’est pas bien nouveau me direz-vous. Jusqu’ici on devait bien payer des prix exorbitants pour du contenu de moins en moins additionnel, lorsqu’on se déleste déjà de 60 euros annuels, ou pis encore pour du contenu gracieusement offert sur cette plateforme pourtant très similaire qu’est le PC. Toutefois aujourd’hui la sensation de ne plus pouvoir allumer sa console sans sa carte bleue devient omniprésente et la question de l’équilibre financier du joueur, déjà bien mal loti avec le prix de jeux délestés de leur contenu désormais additionnel, m’inquiète au plus au point.
Un après-midi de chien
Alors bien sûr, rien ne nous oblige à acheter ce contenu additionnel. Rien ne nous oblige à foutre un casque de Locuste et un sabre laser dans les mains de notre abruti d’avatar en tongs. Mais vous savez comme moi qu’il n’est jamais facile pour un consommateur de résister à la tentation de l’achat compulsif. Ça commence par un boycott franc et massif, puis un jour on se fait chier à moisir sur son canapé… un dimanche après-midi pluvieux. Vos potes sont partis un week-end à Deauville sans vous parce que vous n’aimez pas les villes de bourges (pardon à nos futurs-ex-lecteurs de Deauville). Votre copine est chez sa mère à tenter de vous défendre contre les calomnies de cette vieille mégère (pardon belle-maman, je ne parlais pas forcément de vous). Et ce n’est pas la qualité grandissante des programmes télé qui vont vous sauver les miches de l’ennui profond. Alors vous trainez nonchalamment sur le live. Vous explorer les moindres recoins du dashboard. Vous vous amusez même avec le filtre parental. Puis vous vous dites : « Tiens, j’vais aller mater la gueule des fringues qu’ils vendent, voir à quel point les gens se font entuber ». Et sans même vous en rendre compte, vous repartez avec un t-shirt à l’effigie d’un jeu que vous n’avez même pas fini. Le problème dans tout ça, c’est l’avenir des fringues gratos dont Microsoft nous abreuvait régulièrement ? Va-t-on toujours y avoir droit ? Va-t-on désormais être obligé de se taper les succès à la con, du genre tuez deux millions cinq cent vingt sept mille zombies pour gagner une paire de chaussette rayée sans avoir à débourser un centime ?! Ces fringues, on nous les avait pourtant bien « vendues » avec la fameuse Nouvelle Experience Xbox de l’année dernière ?
Argent virtuel, carte bleue bien réelle !
Aujourd’hui donc, la micro-transaction est là et semble bien en place. Entre les Games on Demand ou la future PSP Go, la dématérialisation n’a plus rien de la science-fiction et semble désormais inévitable. Surtout que l’achat est toujours plus facile lorsque la carte bleue est déjà enregistrée dans la machine et que le joueur à l’agréable sensation de payer avec des thunes virtuelles. Et ça constructeurs et éditeurs en ont bien conscience. D’ailleurs de nos jours, peu de joueurs peuvent se vanter de n’avoir jamais dépensé un centime en ligne sur sa console de jeux. Un fait qui paraissait impensable il y a quelques années, sur la génération passée. Et quelque part, tout cela n’a pas que des mauvais cotés. Ce n’est pas moi qui irait blâmer un développeur de faire payer son travail ; quand bien même lorsqu’il s’agit de contenu téléchargeable. Le souci c’est que ce contenu, et c’est de plus en plus flagrant, est déjà prêt avant le lancement du jeu. Le problème, c’est que ce contenu pour lequel on paye quelques deniers supplémentaires (comme si le jeu en question n’était déjà pas assez cher) aurait, il y a quelques années, fait partie intégrante de la galette acquise en magasin. Et si cette dérive, car c’est bien une dérive, continue… qui peut affirmer que demain les éditeurs ne nous feront pas payer les patchs correctifs ? Que les jeux ne seront pas fournis exclusivement sous forme d’épisodes payants, ou via des sessions en streaming payables à la minute ? … Personne !
5 Commentaires
Micro-transaction, Maxi profits !
Finalement, à part les graphismes, c’était vraiment mieux avant !!!
Micro-transaction, Maxi profits !
« Le souci c’est que ce contenu, et c’est de plus en plus flagrant, est déjà prêt avant le lancement du jeu. » capcom devrait se reconnaitre dans cette phrase.
Micro-transaction, Maxi profits !
Punaise ça fout les boules ce que tu dis là!!!!!!
Mais je te trouve un peu pessimiste sur l’avenir du jeu. De tout temps le joueur n’a était qu’une vache à lait, bien avant ses histoires de téléchargements de contenu; jeux à 60, 70 voir 80 euros, suite à répétition, toujours au même prix, pour avoir le même chose sous les yeux parfois même à travers 2 générations de console, alors oui les méthodes de paiement évoluent, oui on va surement se faire enfler très fort mais pour moi c’est tellement dans les moeurs que seule un peu de pommade et une bonne bière m’aide à faire passer la pilule.
Bref un sujet intéressant, que seul une législation adapté pourra faire évoluer. merde ras le cul de payer par exemple des films 25euros ( ça ne les vaut pas en plus la plus part du temps ) et des jeux 2 ou 3 fois plus cher.
Micro-transaction, Maxi profits !
Bah si je suis pessimiste, c’est parce que je trouve que le phénomène de la micro-transaction a fait un bon énorme en peu de temps. La 360, qui est la première des trois consoles actuelles a être apparue, n’a que 4 ans. Et avant ces quatre ans, la micro transaction n’existait pas puisque le Xbox Live était juste une plateforme de jeu en multi. En quatre ans donc, on a d’abord eu les jeux Xbox Live (on ne va pas s’en plaindre), puis le DLC qui, au départ, était encore marginal et intéressant. Aujourd’hui, il n’existe quasiment plus aucun jeu sans DLC. Regarde le prix pour une chanson sur RockBand ou Guitar Hero, regarde le prix d’un avion sur Ace Combat (alors que c’est juste un pauvre skin), regarde les DLC il y a deux ou trois ans, qui faisaient scandales car ce n’étaient que des clés débloquant du contenu déjà sur le disque. En plus depuis peu il y a le phénomène des épisodes (sam & max, monkey island…) qui risque de prendre de l’ampleur, donc qui risque de provoquer des abus. Et avec les prédictions de jeux entièrement en ligne (jouable en streaming directement depuis ta télé…) d’ici quelques années, on va bientôt devoir payer pour des jeux qu’on ne possèdera même pas. Donc oui, comme tu le dis si bien, s’il n’y a aucune législation pour réfréner les abus, on va se faire entuber. On se fait déjà entuber d’ailleurs. Mais bon, comme tout le monde, j’ai parfois des tendances sodomites (comme lorsque j’achète tout l’album des Who dans Rockband alors que je n’y joue quasiment plus).
Micro-transaction, Maxi profits !
Les jeux épisodiques sont un autre « problème », parce que si les jeux boîtes sont chers il y a malgré tout du travail derrière qui mérite salaire (même s’il y a une marge de cons dessus). Un épisode téléchargeable c’est exactement pareil. Alors qu’un DLC pourri là l’enculade se voit plus parce qu’il n’y a quasi pas de travail de la part des développeurs dessus. Mais comme tu le dis c’est un débat dans le vent, tant qu’on achètera au prix fort des chansons pour faire du QTE dessus avec sa guitare en plastique, des armures pour cheval et 2 heures de jeu inintéressantes supplémentaires développées par les stagiaires de la main gauche, ben hey, qui pourrait les convaincre de ne plus en faire ! ? Faut juste arrêter d’être un consommateur fana.