Metal Gear Solid : Peace Walker (Texas Ranger)

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Ah, le Costa Rica : ses plages, ses bananes, ses révolutionnaires, ses espions infiltrés et ses ogives nucléaires…

« Peace Walker », en voilà un étrange titre pour un jeu vidéo. En effet, petite expérience à l’appui on découvre que le mot « peace » ne donne que 49 résultats de noms de jeux chez Gamespot contre 1942 pour « war ». En même temps ça se comprend, faut bien avouer que faire un sit-in pour contrer une invasion alien ou débattre politique avec des terroristes preneurs d’otage serait surement assez chiant à jouer. D’un autre coté Metal Gear Solid est avant tout un jeu d’infiltration qui privilégie le cache-cache au frag et qui se prévaut en plus d’un discours humaniste donc pourquoi pas un jeu pacifiste, ça serait original. Sauf que bon, il faut quand même pas déconner. Kojima et Big Boss/Snake ont ici leur propre vision de la paix et de la manière d’y parvenir : à coups de bourre pifs façon Chuck Norris.

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Les cinématiques façon bd ont un style bien sympa, en plus on a parfois des QTE à réaliser même si ça reste un peu gadget.
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On retrouve les grands classiques de la saga.
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Les ennemis sont quand même un peu déficients visuels et auditifs (ils ont peut être un super sens gustatif pour compenser).
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MGS Peace Walker, la simulation de DRH.

Dans MGSPW on retrouve ainsi notre héros en Bernard Kouchner des champs de bataille à la tête de Militaires Sans Frontières, une troupe de mercenaires apatrides qui vont échanger leurs services contre une base off-shore pour se bâtir un petit chez eux douillet. La mission : aider le Costa Rica, un pays sans armée menacé de révolution, une quête a priori noble et simple si comme d’hab ne se cachait pas derrière une guerre tiède entre services secrets et un mystérieux lanceur de missiles nucléaires. MGS et Kojima oblige on a le droit aux même thématiques et aux même recettes, même avec des cut scenes façon bd on nous ressert des interludes narratifs qui tirent en longueur et des chats existentiels au codec parfois un peu pesant surtout pour un jeu portable, limite de quoi se taper le briefing le matin en allant au boulot et ne pouvoir faire la mission que le soir avant d’aller retrouver bobonne.

On touche là un des principaux problèmes de ce Peace Walker, comme tant d’autres : sa plateforme, à savoir la PSP. Le jeu est très abouti techniquement à l’écran, mais se taper une demi heure et près d’1 giga (facultatifs) d’installation et malgré cela se retaper des temps de chargement est un peu abusé. En plus de ça on a l’habituel problème du stick manquant de subtilité (heureusement que les ennemis sont tous sourds), et du deuxième stick absent sur la console qui rend la caméra et la visée impossibles à réellement maitriser.

Ce choix est d’ailleurs assez difficilement compréhensible, pourquoi nous foutre une caméra manuelle sur une portable avec un seul stick alors qu’on se débrouillait très bien sans sur PS1/2, surtout que vu la taille des niveaux ça n’aurait pas été très long à programmer et qu’on y aurait gagné en confort de jeu.

Portable oblige, les missions sont en effet éclatées sur plusieurs petites zones de jeu. Un choix compréhensible vu qu’on est supposé jouer moins longtemps que sur une console de salon. Sauf qu’il s’agit aussi d’une astuce à peine déguisée pour nous faire traverser plusieurs fois les même endroits repeuplés comme par magie des ennemis que l’on aurait pu éliminer avant sans que personne ne trouve ça louche d’ailleurs. Éliminer ou plutôt enlever car Peace Walker possède en plus du coté infiltration/action une dimension gestion avec la base qu’il faut diriger en assignant du personnel pour développer de nouvelles armes, partir en mission annexe ou encore diriger la cafétéria. Et pour se faire Snake a une manière assez directe de recruter : il dispose d’un dispositif pour expédier les soldats ennemis ou les prisonniers évanouis dans les airs au moyen d’un ballon (et ce même à l’intérieur des bâtiments) avant rapatriement pour travail forcé sur la base. Une idée sympathique sauf qu’on a limite plus tendance à castagner les ennemis pour les étaler à terre qu’à se cacher d’eux du coup.

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L’idée de récupérer des ennemis est intéressante, sauf qu’on finit par ne faire plus que ça.
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Les boss sont vraiment résistants.
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Je suis pas un fan de Monster Hunter, mais dans MGS c’est plutôt sympatoche.
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Sortir avec un perso secondaire et pouvoir le voir en sous vêtements, le genre d’à coté qui rend un jeu culte.

Malgré ces critiques on peut aussi se réjouir de retrouver notre héros et son univers, d’autant plus qu’on découvre avec Peace Walker un moment important de la saga qui amène à la constitution du Outer Heaven de Big Boss. On peut également tout autant se réjouir d’avoir un jeu d’une telle dimension et d’une telle ambition sur la portable de Sony, car Metal Gear Solid : Peace Walker offre plus d’une quinzaine d’heures de jeu avec des passages assez épiques face aux boss, la possibilité de jouer en coop avec d’autres joueurs (ce qui peut être utile face aux boss justement) et plein de missions annexes et de conneries plus ou moins cachées, comme la possibilité de se rendre sur une île avec des monstres de Monster Hunter ou de sortir avec certains persos secondaires.

En étant honnête il faut bien dire qu’on préfèrerait avoir un tel jeu sur une console de salon plutôt que sur PSP principalement à cause du problème d’ergonomie, mais du coup sur la portable de Sony le jeu explose la (non) concurrence assez facilement malgré ses défauts.

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