Après la Corée du nord, c’est au tour du Venezuela d’accueillir les mercenaires de Pandemic. Blagues vaseuses et gros bordel en perspective.
Trio de choc
C’est couillon, je vous l’accorde, mais quand Pandemic a annoncé qu’ils travaillaient sur une suite à Mercenaries, j’étais content. Bon, pas au point de me laisser aller dans mon caleçif, mais content quand même. C’est d’autant plus couillon que le premier sorti sur PS2 et Xbox n’était déjà pas un grand jeu. Mais j’sais pas, j’avais aimé l’ambiance et j’attendais beaucoup de cette suite. J’en attendais peut-être trop (comme beaucoup d’ailleurs), d’autant plus qu’à force de report, il était clair que Mercenaries ne ferait plus le poids techniquement face à la concurrence. Et c’est sans surprise qu’on se rend vite compte qu’il ne fait absolument pas le poids techniquement face à la concurrence. Bon, il n’est certes pas aussi moche que Saints Row 2 s’annonce moche, mais il n’est franchement pas terrible. Minimaliste comme pas possible, redondant à outrance et comme si ça ne suffisait pas, il se paie le luxe de multiplier les bugs (Comme cet hélico qu’on vous amène et qui disparait subitement comme par magie).
Bref, pour faire vite sachez que Mercenaries : L’enfer des favelas nous replonge dans la vie trépidante de Mattias, Jen et Chris, nos mercenaires un peu déglingué du ciboulot qui trahissent leurs employeurs en moins de temps qu’il n’en faut pour faire un virement bancaire. Cette fois, c’est au Venezuela que nos trois héros se retrouvent pour aider un homme d’affaire du coin aux ambitions aussi démesurée que mégalo. Bien entendu, avec un tel loustic, vous ne serez pas étonné de vous faire blouser et de finir, en prime, avec une bastos dans le fion. Petite déception sur ce point d’ailleurs, car si cette scène m’a bien fait marrer en incarnant Mattias la première fois, je m’attendais à quelques variantes en incarnant un autre mercenaire. Que nenni… seul le skin du personnage change. C’est franchement qu’une bande de flemmards chez Pandemic.
Panne des sens
Très vite, les choses dégénèrent dans le coin. Et comme vous n’avez qu’une idée en tête, vous venger, ça tombe plutôt bien. Pour financer votre petite vendetta personnelle, vous allez pouvoir/devoir rendre services aux factions du coin. Une grande société pétrolière baptisée Universal Petroleum qui ferait passer Total pour une association humanitaire, des guérilleros vénézuéliens, l’armée chinoise (qu’on se demande bien ce qu’ils viennent foutre au venezuela) et bien entendu, comme pour tout conflit sur cette planète, nos amis américains ! En offrant vos services à chacune de ces factions, vous obtiendrez de précieux renseignements pour vous rapprocher de votre cible prioritaire, mais vous obtiendrez également de l’argent (le nerf de la guerre) et de nouvelles possibilités pour vous armer ou vous déplacer. Car la recette du premier opus fonctionne toujours ici : En visitant les factions présentes, vous pourrez faire vos emplettes. Kalash, grenade, C-4, char d’assaut, hélico de combat… les possibilités sont juste phénoménales. Une fois acquis, ces précieux renforts pourront être largués sur le champ de bataille à tout moment via un hélico dont vous n’aurez pas manqué d’engager le pilote dans votre équipe.
Mais grande nouveauté, cela ne vous coutera plus seulement de la thune, mais également de l’essence. Et ça, c’est quand même sacrément bon d’enfin voir un jeu qui gère la consommation d’essence. C’est quand même aberrant de ne pas le voir plus souvent quand on sait ce que le pétrole représente pour notre société. Enfin bref, cette nouvelle donne vous forcera à « confisquer » des containers remplis de gazoil, qu’il suffira de marquer pour que votre pilote vienne le récupérer pendant que vous vous afférez à toute autre besogne. Par la suite, vous pourrez également engager une mécano et surtout un pilote d’avion, capable de bombarder une zone sur commande. Bien pratique lorsque vous souhaitez entrer dans une forteresse lourdement gardée. Bref, au niveau des possibilités, Mercenaries ne déçoit pas et va encore plus loin que ce qu’il proposait avec son prédécesseur.
Passe-temps
Les choses se gâtent quand on commence à parler de l’intérêt général du soft. Il faut bien avouer que les missions sont particulièrement ennuyeuses et se résument bien souvent à éliminer tout ce qui bouge. Bien sûr il y a toujours ces sempiternelles quêtes annexes désuètes consistant à faire le taxi ou à participer à des courses endiablées, mais rien de bien passionnant là non plus. Pire que tout, le scénario se veut conventionnel au possible et aussi surprenant que celui d’un blockbuster hollywoodien… c’est dire. Et quand en plus il est servi par un jeu d’acteur d’un tel niveau qu’il ferait passer le casting de Plus belle la vie pour la liste des nominées au festival de Cannes, autant dire qu’il ne dépassera jamais le simple stade de « prétexte » au bain de sang.
Malgré tout, si on peut reprocher tous les maux de la Terre à Mercenaries 2, on arrive encore à s’amuser avec. Bien sûr il ne faut pas être trop regardant sur la qualité et il y a peu de chances que vous préfériez une petite partie de Mercs2 lorsque vous venez d’acheter FIFA, Fable 2, GoW2 et autres gros hits de fin d’année. Mais en période de vache maigre, ça peut passer le temps. D’autant plus que le jeu supporte le mode coopératif à deux, pour s’éclater en défonçant tout ce qui bouge (et ce qui ne bouge pas aussi tiens pour la peine !). Et puis on a beau dire, il y a quand même de bonnes idées dans ce soft. C’est juste dommage d’ailleurs, parce qu’on se dit qu’avec une vraie histoire (et les missions qui vont avec) et un plus grande rigueur technique, on aurait certainement eu droit à un excellent titre. Décidemment, cette série doit être maudite… condamnée à jamais à errer dans les bas-fonds du GTA-like.
Les reports successifs le laissaient augurer et ça se confirme : Mercenaries 2 ne fait plus le poids techniquement. Plus regrettable encore, l’intérêt vole au ras-des-pâquerettes avec une histoire banale au possible, des dialogues ridicules et des missions guère motivantes. Pourtant, allez savoir pourquoi, on s’amuse avec ce jeu. Il faut juste savoir prendre les choses avec humour et dérision.
1 Commentaire
Mercenaries n’a pas d’idée, mais il a du pétrole !
Mouais, j’arrive même pas à me motiver à tester à la démo, alors…