J’avais déjà eu l’occasion d’avoir un aperçu jouable du solo de Max Payne 3 avant sa sortie, la version définitive est venue confirmée l’excellente impression que j’en avais eu.
La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)
Je vous l’introduis tout entier
Avant toute chose vous pouvez déjà lire mes premières impressions sur le jeu, je viens de les lire et suis toujours d’accord avec elles. Qui plus est ça m’évitera de revenir ici sur des aspects de gameplay dont j’ai déjà parlé donc ne faites pas vos faignasses.
Le pitch dans ta potch
12 piges ont passé depuis l’intrigue de Max Payne 2 qui aura vu notre fameux flic tourmenté perdre à nouveau une femme qu’il aime en la personne de Mona Sax (même si dans le niveau le plus difficile elle survit parait-il, je l’ai jamais fait en hard). A la retraite, ventripotent, alcoolique, accro aux antalgiques, Max est toujours rongé par son passé et n’arrive pas à s’en défaire. Alors en pleine crise de la quarantaine (qu’il aborde ironiquement plusieurs fois d’ailleurs), un ancien ami de l’académie de flics, Passos, le retrouve et lui propose de bosser avec lui au Brésil, en tant que garde du corps d’une riche famille. Un peu contraint par ses actes malheureux (narrés autour d’un flashback jouable), il accepte. Bien entendu ça va aussi partir en couille puisque la femme jeune et jolie du boss va se faire enlever sous le nez de Max complètement bourré. Son honneur va l’emmener partir à sa recherche et bien vite le tout va se révéler être bien plus complexe et intéressant qu’une banale histoire de sauvetage de princesse…
Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)
Histoire de me libérer tout de suite du gameplay que j’avais déjà abordé – comme je vous l’ai déjà précisé – je tiens à préciser qu’il est aux petits oignons. Digne d’un vrai TPS et bien au-dessus de tout ce que Rockstar a pu faire en matière d’action, rien à voir avec GTA. Old School et moderne à la fois, sans reprise de vie pour glands, aux décors relativement desctructibles et avec une I.A. vraiment correcte. C’est en plus un réel plaisir de retrouver le système de plongeon toujours ultra classe et efficace. Il existe d’ailleurs un Achievement pour 100 ennemis tués en plongeant, je l’ai atteint au bout d’à peine quelques heures de jeu et je vous l’annonce tout de suite : je ne comprend pas comment ont fait ceux qui ne l’ont pas et surtout POURQUOI ils ne l’ont pas ? Quel est l’intérêt de jouer à Max Payne si c’est pour rester tout le temps à couvert ou debout sans plonger ? Certes c’est parfois indispensable parce que le jeu est loin d’être simple mais le plongeon permet de nous sauver de bien des situations – en plus d’être ultra kiffant -. Donc si vous jouez ou avez joué Max Payne 3 sans avoir cet Achievement je vous méprise au plus haut point. Ca c’est fait.
Ensuite je voulais tout de même revenir sur la visée. Lorsque j’avais été jouer chez Rockstar je vous avouais que l’on est passé sur la fin en visée semi automatique. NE FAITE PAS CA. Surtout pour votre première partie. Privilégiez la visée manuelle, qui demande précision mais qui ne vous facilitera pas beaucoup trop la tâche comme c’est le cas de la semi automatique. En semi une simple pression sur la gâchette gauche lock automatiquement l’ennemi le plus proche, ça vous niquerait vos heures de jeux trop vite. Et puis en manuel c’est quand même vachement plus flatteur et jouissif et j’ai eu l’impression qu’elle avait été un chouilla recalibré pour la rendre plus simple depuis ma visite chez le développeur.
Ma principale critique vis-à-vis du gameplay vient des dégâts pseudo localisés. Certes on peut tirer dans les jambes, les bras, la tête ou les couilles mais c’est de la poudre aux yeux puisqu’au final tirer plusieurs fois dans les bras ou les jambes fera tout de même mourir notre opposant qui semble d’ailleurs de pas éprouver de difficulté à remarcher ou à utiliser ses flingues selon les membres touchés. On me la fait pas comme ça à moi, vos dégâts ne sont pas réellement localisés et c’est bien dommage.
Voilà, maintenant, passons aux choses sérieuses. L’ambiance de ce troisième volet si elle n’est pas totalement similaire aux deux précédents – puants la misère des rues New Yorkaises crades et polluées sous un temps dégueulasse -, reste palpablement glauque, noire, déprimée. Qu’on revienne dans le quartier d’Hoboken à travers un flashback ou qu’on parte dans une favela de São Paulo, que Max porte sa gabardine noire, un costard ou une chemise à fleur volontairement ridicule, qu’il soit chevelu et rasé de près ou chauve et barbu, on est putain de bel et bien dans un Max Payne. L’atmosphère est lourde, pesante, la voix off de James McCaffrey balance des sarcasmes et de l’ironie noire toutes les 3 minutes, se fout de sa propre gueule (qui est sa vraie gueule puisque le Max de ce troisième épisode a ses propres traits je le rappelle), déprime. Quel pied !
L’histoire quant à elle est sans surprise de qualité, elle se paye même le luxe d’aller encore plus loin dans la violence et le glauque que les deux premiers Max Payne. Rockstar a bien su gérer le caractère du personnage que l’on a dirigé il y a quelques années en se servant de ce qu’on a vécu dans ses précédentes aventures pour lui faire peser la totalité sur ses épaules. Tout en mélangeant cette espèce de suicide social à un scénario mine de rien assez riche et percutant qui va au delà du nombril de Payne, en gardant bien entendu un postulat d’actionner. On pourra lui reprocher un aspect un peu trop classique dans la narration comme ça se fait toujours beaucoup dans le jeu vidéo : de la cinématique passive à foison. Et ce n’est pas un pauvre QTE inutile au milieu du jeu – qui heureusement est pour ainsi dire unique – qui va me faire changer d’avis. Jouez un moment devant quelqu’un qui n’est pas gamer et vous verrez sa réaction « Mais, c’est quand que tu joues en fait ? ». Un constat simple et efficace qui montre que si Rockstar (parmi tant d’autres excellents développeurs) sait raconter de bonnes histoires, ils peuvent encore largement améliorer la façon dont ils les racontent. J’ai l’impression de me répéter sans cesse là-dessus mais un jeu vidéo aujourd’hui doit pouvoir raconter quelque chose sans passer par d’innombrables cinématiques où l’on pose la manette sans rien faire et ce sans avoir à foutre des QTE parce qu’au final ça revient au même.
Tout de même, le scénario reste fort même s’il y a quelques petites failles (par exemple Max laisse filer Passos trop facilement sans lui demander toutes les explications que l’on aurait aimé savoir), les phases de jeu et les décors sont variés, le système de flashback enrichie grandement la narration et l’histoire, c’est vraiment bon. Encore une fois Rockstar nous sert une tambouille pour adultes qui parle de sujets adultes, de manières adulte. Bon ok, le bar à putes croisé propose des nanas topless mais en string et qui se font niqués par des mecs tout habillés, mais ce n’est pas parce que la censure en terme de jeu vidéo atteint un point au-delà du ridicule que l’on doit blâmer les développeurs de jeux…
Je souligne aussi la chouette mise en scène et le risque pris. Un filtre saturant l’image intervient souvent dans le jeu. Ca montre bien le côté mal dans sa peau, bourré et drogué de Max mais du coup ça dérange notre confort visuel et il est certain que beaucoup protesteront ce sacrifice. Moi ce qui m’a le plus dérangé c’est surtout la taille – petite – des sous titres et leur manque de visibilité sur pas mal de passages. J’espère que ce n’est pas ça dans toutes les langues mais une chose est sûre : virez la boîte qui les a fait.
Côté animations Rockstar Vancouver s’est surpassé et propose enfin un personnage aux mouvements réalistes, qui s’appuie sur les murs avec sa main, qui titube, qui boite… L’influence d’Uncharted 2 se ressent sur pas mal de choses d’ailleurs, l’utilisation des micro cinématiques pour un écroulement de building, une explosion etc, tout ça c’est signé d’une empreinte de patte de chien… C’est quand même moins réussi que la production de Naughty Dog de ce point de vue là, moins maîtrisé devrais-je dire, mais Max Payne a 100 fois plus de charisme et d’épaisseur que Nathan Drake. Et puis ça n’empêche pas Max Payne 3 de proposer des moments superbement épiques et immersifs. Un bon shooter, un bon Max Payne, aucun doute là-dessus.
Je pourrais vous parler des heures du solo de ce jeu, analyser précisément son scénario, m’étendre, détailler, mais j’ai faim et le match de foot que je suis sensé regarder est déjà commencé, donc à vous les studios ! Ho et j’ai failli oublier, il y a un mode Arcade très bon où l’on doit soit faire du scoring, soit passer chaque chapitre en moins d’une minute (chaque frag nous faisant gagner de précieuses secondes surtout s’ils sont stylés façon headshot et compagnie) et le mode multijoueurs est pour moi une déception. Je le trouve sans intérêt, même si facile d’accès il est trop bancal et sans nouveauté intéressante digne d’être jouée.
https://youtube.com/watch?v=dGmM0ZAFcvk%3Fversion%3D3%26hl%3Dfr_FR%26rel%3D0
Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix
– Le mode « Minute New-Yorkaise » est un hommage au premier Max Payne qui répétait avoir tout perdu en « une minute New Yorkaise » lorsque sa femme et son bébé se sont fait buter. Ce n’est d’ailleurs pas la seule référence aux précédents épisodes, sauras-tu les retrouver ?
– A l’origine le jeu devait sortir à la fin 2009 pour finalement être dans les bacs en mai 2012…
– Dans le mode Minute New Yorkaise, on peut choisir différents skins pour notre perso dont le « à l’ancienne » qui est en fait une version HD du vieux Max avec sa tronche qu’on croirait plus tirée que celle de Sheila.
– Vous pouvez télécharger la première partie du comic book Max Payne écrit par Dan Houser himself à cette adresse.
5 Commentaires
Max Payne 3, la nalyse
Je suis le seul à avoir été lassé des deux premiers max payne justement à cause de ses plongeons? Si tu fais le jeu dans une difficulté raisonnable, j’ai l’impression que c’est bien souvent le seul moyen de t’en sortir, et c’est gavant à force ce personnage qui peux pas faire 3 mètres sans plonger comme un con.
Mais sinon ça reste des bons jeux hein.
Max Payne 3, la nalyse
Contrairement à K.mi, moi j’ai été assez déçu de ce Max Payne 3.
C’est un bon jeu, j’ai pris plaisir à y jouer tout ça tout ça, mais je trouve le scénario navrant. Déjà, parce qu’il est quand même ultra cliché et cousu de fil blanc. Ensuite, parce qu’il est bourré d’incohérences :).
(
De plus, je n’ai pas du tout retrouvé l’ambiance glauque et sombre des premiers Max Payne… A la place, on a le droit à une ambiance wesh wesh ultra violente, dont les effets gores me font plus penser à Soldier of Fortune au final.
Je n’ai pas vu de différence flagrante non plus avec GTA et Red Dead Redemption dans le gameplay, si on excepte le bullet time (et encore, y avait un simili bullet time dans RDR). Et un gameplay de ce type dans un open world, ça passe… dans un TPS ultra couloirisé, un peu moins je trouve.
Je ne compte plus le nombre de fois où je suis mort à cause de bugs de gameplay pourris, entre Max qui se fout à couvert tout seul, qui n’arrive pas à sortir de cover, qui se vautre lorsque tu veux faire un saut BT, qui se retourne pour tirer dans le mur quand il se fait toucher (la reprise de vie type vengeance), etc. Ça m’a vraiment gavé…
Le jeu d’acteur est classe, les voix sont excellentes et tout, mais alors se taper une cinématique tous les trois mètres, c’est super pénible. Surtout que les filtres font mal au crâne et n’apporte vraiment rien. Si c’était pour nous faire ressentir l’état d’esprit gueule de bois perpétuelle de Max Payne, fallait laisser le filtre pendant les séquences de gameplay. Là c’est juste pénible, dans le sens douloureux du terme. T’as l’impression de jouer à la 3DS sauf que là, le jeu n’est pas en relief.
Bref, pour moi c’est un bon jeu d’action assez jouissif pour son ultra-violence et ses situations variées, très souvent impressionnantes (y a quand même pas mal de scènes d’anthologie). En plus il n’est pas facile, il est relativement long et y a pas d’auto-regen ni QTE (enfin si, un… ça passe encore).
Mais il souffre d’un gameplay mal calibré, de trop nombreuses séquences de railshooting super chiantes et d’un scénario complètement raté, tant sur le fond que sur la forme.
Depuis GTA IV, je trouve d’ailleurs que la qualité d’écriture chez Rockstar tombe un peu en décrépitude (entre la partie Mexicaine de RDR et maintenant ça). J’espère vraiment qu’il vont se ressaisir pour GTA V.
Max Payne 3, la nalyse
Salut, désolé pour la taille des sous-titres mais je ne pense pas que la boîte qui a localisé Max Payne 3 soit à blâmer 😉 Sinon le scénario dans son ensemble n’est peut-être pas très original mais la qualité des dialogues me semble quand même au-dessus de la moyenne (vous me direz, dans les jeux vidéo…)
Max Payne 3, la nalyse
Si elle l’est – la société responsable des sous-titres – parce que ça gâche totalement la bonne compréhension des dialogues pour quiconque n’est pas bilingue. C’est un défaut majeur. Si par contre tu entends par là que c’est plutôt de la responsabilité de Rockstar, bah non, c’est de la responsabilité de la boîte qui a placé les sous titres (et de Rockstar-Take Two pour avoir choisi ces gens à la limite).
Max Payne 3, la nalyse
Non mais ce que je voulais dire, c’est que la boîte de loc n’a pas forcément fait elle-même l’incrustation des sous-titres. Enfin, je n’en sais trop rien au final, mais il est possible que ce soit des gars de chez Rockstar/Take Two qui s’en soient occupé (chez certains éditeurs il y a des services dédiés à ce genre de trucs).
Enfin bon, c’est dommage de toute façon, on est d’accord 😉