Mass Effect, KotOR next gen ?

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Je ne vais pas vous énumérer les RPG créés par Bioware par le passé. Vous savez bien qu’ils ont tous été au minimum bons, donc pour Mass Effect on en attendait pas moins. Je dirais même qu’on en attendait bien plus. Hé ouais. Mais bon…

Ne jamais sous estimer le pouvoir des mots

001-62.jpgSauver la galaxie, c’est ce qu’on est amené à faire dans Mass Effect (se déroulant en 2183), parce qu’on est le seul espoir de l’humanité et des races extra-terrestres alliées, bien sûr. Un synopsis très simpliste et ignoblement peu original mais dont le déroulement a le mérite d’être très bien narré. Passé le début d’histoire très convenue je dirais même que le scénario est franchement bon. On prend un vrai plaisir à faire évoluer l’intrigue, c’est donc un très bon point. Surtout que l’univers (dans les deux sens du terme) mis en place est vraiment très travaillé, ça fourmille de détails scénaristiques aussi bien pour les races extra-terrestres que les planètes ou même pour certains personnages en particuliers. Si vous aimez vous imprégner du background dans lequel vous évoluez vous allez passer la moitié du temps le nez fourré dans votre Codex (sorte de terminal répertoriant toutes les informations que vous collectez), je vous le dis.

002-57.jpgEt pour la première fois dans l’histoire du jeu vidéo, les dialogues sont vraiment vivants. Comme pour beaucoup de RPG plusieurs choix de réponses interviennent sauf qu’ici la roue des dialogues s’affichent avant la fin des propos de votre interlocuteur et vous résume en quelques mots ce que votre héros va pouvoir développer avec sa voix suave. Ce qui fait que si vous vous démerdez bien vous avez des réponses du tac au tac et vous n’aurez jamais autant eu l’impression d’interagir dans une vraie de vraie discussion. Pas juste un « appuie sur A pour montrer que t’es jouasse » et ça, c’est bien.

Sortez (à) couvert. Quoique non c’est pas utile en fait.

004-54.jpgA part ça il faut bien avouer que nous sommes en terrain connu, reconnu et rereconnu. Bioware poursuit sa recette magique entamée avec Star Wars : Knights of the Old Republic en modifiant quelques petites choses. Par exemple la création pure du personnage est ainsi un peu plus poussée (à la Oblivion), sinon c’est toujours un choix de classe et hop, en route pour l’aventure. L’avantage là-dedans c’est que du coup le gameplay est assez bien rodé avec ses combats, ses « enquêtes », son relationnel, ses explorations et ses points d’XP à gagner pour faire évoluer sa team. Du grand classique bien maîtrisé j’ai envie de dire.

006-52.jpgCeci dit les combats de Mass Effect sont bien plus portés vers l’action que dans n’importe quel autre titre de Bioware. Reprenant le système de cover typiquement jeu de gunfight moderne, ne disposant que d’armes à feu (et de pouvoirs magiques façon Force bien sûr) et étant réellement temps réel (même si la pause assignation est toujours possible), les bastons n’ont plus vraiment l’air de celles d’un RPG classique et ce n’est pas désagréable. Si ce n’est que notre approche sera quasi toujours la même là où KotOR pouvait être plus varié grâce au mélange sabres/armes à feu/Force. D’autant plus que l’I.A alliée (les coéquipiers ne servent vraiment à rien) et celle ennemie étant à chier il n’y a vraiment pas de stratégie à adopter, suffit d’artiller ou même de foncer crosse en avant. Bon et puis attention hein, ne vous attendez pas non plus à la souplesse et aux animations d’un Gears of War

Ha, on a retrouvé le balai !

007-53.jpgNe cherchez plus le balai qui vous manquait tellement depuis la dernière production du studio canadien, il est toujours bien profond dans le fondement des personnages… Hormis pour la modélisation faciale et la syncro labiale, il faut de toutes façons être réaliste et avouer que Mass Effect n’est pas loin d’être à la ramasse techniquement. Les décors sont vides, y a des ralentissements, des temps de chargement bien longs pour une raison qu’on ignore (certains masqués stupidement par de nombreux passages dans des ascenseurs), des textures qui mettent plusieurs secondes à s’afficher, c’est même parfois graphiquement très laid (d’autre fois beau, c’est très inégal). Lorsqu’on voit qu’un Assassin’s Creed propose de grandes villes ouvertes magnifiques avec des centaines de PNJ à l’écran et qu’à côté de ça notre RPG dit d’envergure ne montre que des coins fermés ou faussement ouverts avec juste 3 pelés et un tondu dedans, le tout avec des textures qui tardent à s’afficher, ça fait vraiment pitié…

008-49.jpgSi encore on pouvait taper la causette avec la totalité des PNJ ça ferait une excuse mais ce n’est pas le cas. La sensation de ridicule atteint son paroxysme lorsqu’on est dans la Citadelle, sensée être LA grosse mégalopole du jeu, où il doit tout au plus y avoir une trentaine de PNJ en tout dans des endroits séparés (par des ascenseurs bien sûr…) et où plus de réalisme sonore de la part des développeurs nous aurait presque fait entendre l’écho résonner lorsqu’on parle… Le gros bar de la Citadelle est aussi grand que le petit bureau de Poste pas loin de chez moi (et au moins mon bureau de Poste est blindé de monde, lui)… Au secours…

Piquer du nez dans l’espace

010-43.jpgPour poursuivre dans la sensation de vide, on peut explorer « librement » une poignée de planètes inconnues (les autres peuvent juste être analysées), pour les quêtes annexes surtout. On se retrouve ainsi à chaque fois face à une étendue désertique (ce qui peut s’excuser puisque terre inconnue, mais bon les terres inconnues où y a une forêt, par exemple, ben ça n’existe visiblement pas) qu’on traverse en Mako (4×4 du futur avec mitraillette et lance roquette, dont le pilotage est relativement correct) pour y trouver un monstre à buter, un artefact à la con, voir une base ennemie. Tout ça pour ça, passionnant n’est-ce pas ?

012-41.jpgEn se concentrant uniquement sur la quête principale il y a aussi, malheureusement, quelques baisses de rythme avec des obligations d’aller retour rendus pénibles où on va se taper 3 longs ascenseurs d’affilés juste pour dire 3 mots à quelqu’un qui va finalement nous redonner rendez-vous à l’opposée de la carte parce que plus sûr… Avec ça, ne comptez pas plus de 15 heures d’aventure principale (si vous avez le courage de faire toutes les quêtes secondaires là vous pouvez tripler la durée de vie facilement). Au final pour le premier épisode d’une trilogie annoncée, Mass Effect dispose d’un background solide, d’une chouette histoire, d’un gameplay bien rodé, d’un doublage génial et d’un système de dialogue passionnant mais ne pourra pas se permettre de faire un copier/coller technique à l’avenir tant elle est déjà à la limite de l’acceptable… On croise les doigts.

On va faire comme si de rien n’était et ne retenir que ce qui mérite de l’être dans Mass Effect qui restera de toutes façons un bon RPG. Pour sa suite ça sera une autre histoire…

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