Lors de sa sortie je voulais déjà vous proposer le test de ce rpg de requin ! Finalement c’est seulement quelques mois plus tard que je vous livre mon avis grâce au PS + du mois de janvier sur PS5.
Des débuts laborieux
Je ne m’attendais pas au jeu de l’année, soyons clair mais j’avais très envie de le tester ce Maneater. On se plaint toujours du manque d’originalité des jeux, des remakes ou reboot plutôt que d’un nouveau concept bah là on est servi, un RPG où l’on incarne un requin. Je reviendrai sur l’histoire juste dans le paragraphe suivant mais l’on commence en étant un bébé requin, vivant dans un bayou. Alors je le dis de suite je suis débile dans les jeux (et pas seulement)… mais quand on me met un aligator niveau 8 face à moi je dois le tuer avec mon bébé requin niveau 2. Du coup je ne peux que vous prévenir que le début de l’aventure est vraiment laborieux. Soyez patient et ne grillez pas les étapes sinon l’apprentissage sera difficile. On finit donc par parcourir le bayou à manger du poisson. On chasse le mérou et le poisson chat pendant de très très longues minutes, essayant d’attraper quelques collectibles hors de l’eau mais qui son bien souvent trop loin ou trop haut vu notre faible niveau. Et on tombe sur certaines grilles qui ne s’ouvriront que plus tard dans le jeu (même si l’on a pas du tout envie de revenir en arrière plus tard dans le jeu).
Tout ceci débouche sur un début d’aventure guère passionnant et surtout pauvre en sensations. Si l’adolescence et l’âge adulte sont plus intéressant, une fois complètement développé, l’on devient une machine de guerre que rien n’arrête. Le boss final a dû me prendre dans les 30 secondes par exemple. On est loin de vivre de bons gros moments d’anthologie. Pour résumer, début mou et difficile, pas mal de fun puis baisse totale de l’intérêt.
Une histoire poussive
L’histoire quant à elle n’en est pas moins dommage. J’apprécie beaucoup les films de prédateurs, à commencer par la série des dents de la mer. Et si l’on peut reconnaitre des qualités certaines au premier opus, les autres sont des chef-d’oeuvres pour des raisons bien éloignées. Plus de sang, un requin plus gros, plus de victimes et plus plus plus. Bref plus la qualité des films baisse et plus on retrouve de plaisir ailleurs. La série Piranha 3D l’a par exemple bien compris en se permettant de faire revenir le genre avec de l’humour, des guest-stars ou acteurs connus au casting et toujours plus plus plus. Le tout est résolument fun. Pour revenir à notre mouton requin, on retrouve un peu de cette ambiance, le requin grandit (beaucoup même) et les victimes s’accumulent mais à aucun moment, le jeu devient fun. Il reste le cul entre deux chaises. Je ne sais même pas si les développeurs voulaient faire un jeu marrant ou un jeu sérieux.
Même l’histoire principale, pour enfin l’aborder, en est la parfaite représentation. Un chasseur de requin de père en fils fait une émission de « télé réalité » pour raconter sa vie et alors qu’il tue une énorme femelle, vous (le bébé requin) êtes violemment sorti du ventre de votre mère avant d’arracher la main de cette ordure et de vous échapper. La suite ne sera qu’une série de rencontres où vous pourrez lentement mais surement vous venger de lui. Le pitch (qui ressemble d’ailleurs aux dents de la mer) a tout pour être traité complètement au second degré. Même le côté cartoon des graphismes s’y prêterait volontiers. Mais non j’ai plus l’impression que les développeurs se prennent quand même au sérieux dans cette histoire et le ton des cinématiques n’est jamais vraiment le bon. Sauf que tout le monde ne peut pas être Spielberg.
Du fun et rien de plus
Au final, il ne reste que quelques heures au milieu du jeu de plaisantes. Une fois que vous avez grandi et pris en main le gameplay et avant que cela ne deviennent répétitif et sans challenge. C’est bien simple au niveau des missions on a le droit à 3 missions durant tout le jeu :
- Tuer des poissons
- Tuer des humains
- Chasser des collectibles
Vous allez donc tourner en rond dans chaque nouvelle zone. Et vous allez en bouffer du poisson. Car en plus d’un tiers de vos objectifs où il sera question de chasser telle ou telle espèce, il s’agit aussi du seul moyen de récupérer votre vie. Ou encore la meilleure façon d’amasser de l’xp pour vos mutations. Du coup on mange tout ce qui est sur notre chemin sans trop réfléchir de manière ultra-répétitive.
Vu le jeu ce n’est pas vraiment un problème que l’on ne soit pas amené à réfléchir mais je suis toujours pas sûr, après avoir fini le jeu, que l’idée était de faire un jeu « pas sérieux ». Sinon pourquoi ne pas pousser la caricature. L’ambiance est par exemple complètement absente. Comme indiqué dans le paragraphe sur l’histoire, pourquoi ne pas aller bien plus loin dans la caricature. Une ambiance à la Piranha 3D serait parfaite. Ce jeu est tout juste digne d’une série B. Faisons-en une vraie série B. Ajoutons du gore, des démembrements en pagaille, des ennemis rock’n’roll et des scènes complètement stupides.
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo qui suit, le jeu se paie même le luxe d’avoir des ralentissements et des micro-chargements sur PS5 :
Au moins c’est un bon RPG ? Pas du tout. La partie qui devait être la plus marrante en est réduite à peau de chagrin. C’est bien simple on a le choix entre deux « équipements » différents et puis c’est tout. Soit votre requin évolue en requin électrique, soit en version osseuse. Et rien à voir avec le côté RPG mais ce n’est pas l’I.A. du jeu qui va relever le niveau. Si les combats avec les poissons (les orques et les cachalots sont particulièrement costauds) sont très convenables voir sympas, les humains ne bénéficient tout simplement d’aucune I.A. Je veux dire que vous pouvez être échoué hors de l’eau à croquer un humain que celui à 1 mètre ne bougera pas. Vous nettoyez la plage, ils continuent de se baigner. Et les chasseurs ne sont guère mieux. Dommage.
En conclusion
C’est bien simple en dehors du PS+ je ne pense pas que Maneater puisse valoir le coup. Pour résumer, le jeu est fun et est bien développé. Son gameplay est plaisant une fois maitrisé et je n’ai pas constaté de bugs particuliers. Ce qui fait qu’on passe un bon moment en y jouant. Pour le reste, l’histoire est insipide, les missions répétitives, l’évolution minimaliste, le rpg anecdotique et l’ambiance presque absente. Du coup on passe un bon moment en y jouant… « gratuitement ». Si le titre vous tentait amusez-vous sinon passez votre chemin.
1 Commentaire
Bon à priori y’a 3 requins différents et non 2 comme indiqué dans mon test. Mais si ça augmente de 50% les possibilités ça reste très pauvre.