Les Royaumes d’Amalur – Reckoning

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Associer des grands noms à un jeu vidéo est-ce un gage de qualité ?
C’est la question à laquelle je vais tenter de répondre…

Du beau monde

Si je connais McFarlane via Sapwn ou Haunt, j’avoue ne jamais avoir entendu parler des deux autres « grands noms » mis en avant par EA lors de la promo du jeu. D’après mes rapides investigations sur le net Ken Rolston a bossé sur Oblivion et Morrowind, R.A. Salvatore quant à lui est un écrivain assez connu des fans de Donjons et Dragons grâce à ses récits sur l’univers des Royaumes Oubliés (un univers que je connais via le jeu de rôle mythique, non pas par ces romans). Un joli casting qui laissait présager du meilleur. On était en droit d’imaginer un Elder Scrolls (Ken Rolston oblige) au design sombre (MCFarlane oblige) et au scénario chiadé (un écrivain a priori connu oblige). Et j’avoue avoir été disons… surpris par ce qui m’était finalement proposé.

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C’est quand même vachement coloré non ?
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Si, c’est quand même vachement trop coloré.
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Quand on voit ça on était en droit d’imaginer un peu plus sombre comme univers…

Tout d’abord on est à mille lieux d’un Elder Scrolls. On est plus proche d’un Hack’n Slash voir d’un Beat them all que d’un RPG (et ce n’est pas pour me déplaire). De toute façon il aurait été plus que suicidaire de proposer un Elder Scrolls Like seulement trois mois après Skyrim. Ensuite, et là je suis assez déçu, on ne reconnait absolument pas la patte du papa de Spawn dans le design proposé. Que ce soient les créatures, les armures ou les décors rien ne laisse imaginer que MCFarlane est derrière tout ça même si dans l’ensemble c’est assez classe. C’est finalement trop coloré, très World of Warcraftien et trop cartoon pour du MCFarlane. N’importe quel clampin fan de fantasy pourrait pondre la même chose. Alors attention, ce n’est pas moche, c’est même assez joli, parfois bien ambiancé et envoutant mais je m’attendais à autre chose. Quant au scénario je vous en parle quelques lignes plus bas.

Quelques lignes plus bas…

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Eux ce sont de sacré coriaces.
Vous vous réveillez au milieu d’une pile de cadavres, vous ne vous rappelez de rien, vous n’étiez qu’un vulgaire tas de viande sans vie mais grâce à l’invention d’un Gnome (le puits des âmes) vous voilà ressuscité. C’est ainsi que va commencer l’aventure. Pas super original. Pas de quoi se relever la nuit. Pas besoin d’un soit disant « grand » écrivain pour accoucher d’un truc pareil. La seule originalité vient du fait que, de par son retour parmi les vivants, le héros (ou l’ héroïne) peut changer sa destinée comme bon lui semble (les protagonistes du jeu croient tous en la destinée pré-écrite). Les destinées sont en fait ce qui remplace les classes. Selon la façon dont vous allez répartir vos points d’expérience dans les trois arbres de compétences disponibles (puissance, sorcellerie ou finesse) vous aurez accès à différentes destinées (en plus de débloquer de nouvelles compétences). Mettez tous vos points dans la puissance et vous aurez accès à la destinée du guerrier donnant divers bonus en attaque et en parade. Mixer un peu de tout et vous aurez accès à des classes destinées mixtes. Et si vos choix d’évolution ne vous plaisent pas, allez voir un Tisseur du Destin et vous pourrez tout réinitialiser. Simple et flexible. Plus moyen de foirer son personnage.

https://youtube.com/watch?v=5SVkkdrE92U%3Fversion%3D3%26hl%3Dfr_FR

L’originalité n’est donc pas tellement de mise. Pour continuer dans le classique on retrouve de l’artisanat, des quêtes annexes pas spécialement palpitantes pour la plupart (comme dans 90% des RPG finalement) mais très (très) nombreuses, du loot à foison, du crochetage de serrure via un mini-jeu absolument pas passionnant… Tous les éléments indispensables du RPG occidental en somme.

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Vous pouvez sauter seulement là où on vous le dit.
Ah et j’oubliais le monde ouvert…mais pas trop. Car oui l’univers proposé est assez énorme, varié et vaste mais celui-ci est découpé en zones plus ou moins grandes et relativement couloirisées. L’exploration est d’ailleurs assez peu permissive. Vous voyez ce donjon juste en face de vous, de l’autre coté de cette petite rivière que vous surplombez ? Bah va falloir se taper tout le chemin en la contournant car il est impossible de la franchir ! En effet, pas moyen de sauter pour atteindre un niveau inférieur ou de grimper où l’on veut. Plutôt old-school et parfois agaçant mais surtout très frustrant.

Ça bastonne sec !

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Un assassinat sournois comme j’aime.
Finalement quand je lis ma critique jusque là je me dis que cette nouvelle production signée EA n’a pas grand chose pour elle. Pourtant j’ai beaucoup aimé. Si si je vous assure. Plus qu’un Skyrim même. Pourquoi ? Parce que c’est bien plus fun, bourrin et que les combats sont assez techniques. C’est beaucoup plus dynamique, on est à la limite du Beat them all. Du timing, des combos, des pouvoirs, il n’en fallait pas plus pour me séduire. Et quoi de plus jouissif que de jouer un assassin furtif et d’exécuter un ennemi un peu trop distrait (ou bigleux), d’esquiver l’attaque d’un second et d’exterminer à grands coups d’éclairs et d’occire le dernier avec une belle pluie de flèches ? C’est peut-être mon coté bourrin qui parle là mais j’avoue trouver ça plus excitant que les combats un peu chiants d’un Skyrim ou d’un J-RPG. En plus c’est bien animé et pas rigide. Non franchement malgré ma petite déception liée au design pourtant réussi mais que j’imaginais moins classique et le scénario pas bien passionnant j’ai passé de nombreuses heures à explorer Les Royaumes d’Amalur. Je vous laisse j’ai une chiée de quêtes annexes à finir et de nombreux donjons à découvrir et à explorer.

Alors, associer des grands noms à un jeu vidéo est-ce un gage de qualité ?

J’ai envie de dire bof. Le jeu est bon, très bon même mais j’ai du mal à voir ce que ces « stars » ont bien pu y apporter. Ça sent plus l’argument marketing en carton que le véritable atout pour le jeu. La patte MCFarlane ne se ressent absolument pas et le scénario sans être tout moisi n’a rien d’extraordinaire. On se demande bien à quoi à servi R.A. Salvatore. Seul Ken Rolston en tant qu’ancien de chez Bethesda a dû apporter un plus au jeu grâce à son expérience du milieu. Alors les gens de chez EA, pas la peine de mettre en avant des noms quand leur travail n’a aucune originalité et n’apporte finalement pas grand chose au monde du jeu.

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