Les légendes du Point & Click : Leisure Suit Larry 7

0

Larry Laffer, l’antihéros qui ferait passer Aldo Maccione pour un sex symbol, sévissait une dernière fois dans un Point & Click avec ce septième épisode aux allures de parodie X de La Croisière s’amuse.

Avec un L, comme Loser

001-277.jpg
Une bonne tête de vainqueur comme dirait l’autre.
L’histoire de Larry Laffer débute à la fin des années 80, sur Atari ST et Amiga notamment, et compte aujourd’hui huit épisodes, le dernier, Magna Cum Laude, étant d’une médiocrité à pleurer. Finissant en grandes pompes la série « aventures », Drague en haute mer est mon Larry préféré. Un choix sans doute dû pour beaucoup, à la réalisation graphique bien plus contemporaine que ses prédécesseurs. Mais outre son coté « ultime Larry » inhérent au fait qu’il s’agisse du dernier épisode (vous l’aurez compris, je renie Magna Cum Laude), ce septième volet offre aux joueurs l’occasion de vivre une véritable parodie d’une série culte parmi les séries cultes : Love Boat. Seulement ici, la croisière dans laquelle vous embarquez, est ce genre de croisière dont tout mâle digne de ce nom rêve : Une croisière sur un navire presque exclusivement occupé par de superbes femmes aux formes généreuses.

002-269.jpg
Des dialogues plus cultes tu meurs.

003-260.jpg
Des répliques toutes plus implacables les unes que les autres.
Des clientes au capitaine, la grande majorité des personnages avec lesquels vous allez vous entretenir sont des fantasmes ambulants, véritables pousse-au-crime pour un Larry au meilleur de sa réputation. Toutefois, qu’on ne s’y trompe pas, un Larry n’est en rien un jeu érotique prompt à servir de support masturbatoire pour adolescent transi. Non, il s’agit avant tout d’un titre à l’humour ravageur, relatant les histoires du plus grand loser du sexe que la Terre ait engendré. Comprenez que les relations sexuelles qui semblent se dessiner au fur et à mesure que notre héros ringard progresse dans l’aventure, finissent presque toujours en catastrophes qui feraient passer le Pierre Richard des années La Chèvre pour un mec habile et chanceux.

004-242.jpg
Des situations toutes plus débiles les unes que les autres.

Politiquement incorrect

005-216.jpg
Tapez pousser sur la branche et les seins d’Otapie s’offre à la vue du pervers qui sommeille en nous.
Fonctionnant de manière très classique pour un Point & Click, Drague en haute mer s’offre tout de même de nombreuses subtilités. Ainsi, en plus des actions proposées par le menu déroulant, chaque fois que vous cliquerez sur un élément du décor, vous avez également la possibilité de taper un verbe en toutes lettres. Cela va du simple « casser » pour briser la fenêtre de l’appartement en flammes au début du jeu, au malin « pousser » sur la branche qui cache les seins d’Otapie, la belle naturiste qui sirote un cocktail (baptisé Erektion Colossale) au bord de la piscine.

006-196.jpg
Une technique de drague de haut vol.

007-174.jpg
Le jeu recèle de petits clins d’oeil amusants… souvent osés sans jamais sombrer dans le gras.
Bien sûr, en bon pervers que nous sommes tous, nous n’oublieront jamais les « lécher », « sucer » et autres « sodomiser » sur chacune des demoiselles rencontrées ; des verbes toujours enclins à nous offrir une de ces répliques légendaires de Larry lorsqu’il s’agit de parler cul. D’ailleurs, il est à noter que le jeu ne fait pas dans la dentelle en termes de dialogues, souvent crus, toujours hilarants. Un discours propre aux jeux des années 90, qui ne s’encombraient pas du discours politiquement correct des titres d’aujourd’hui. J’en veux pour témoin le syndrome de tourette qui anime Ma’ Pilon, dont les « fils de pute », « connard » et autres noms d’oiseaux fusent plus vite que l’éjaculation précoce de Larry Laffer.

008-156.jpg
Même le réglage du contrôle parental est propice à l’humour.

Ô capitaine, ma capitaine !

009-139.jpg
Ma’Pilon pourrait bien choquer les oreilles les plus chastes.
Coté scénario, Al Lowe, le créateur de la série, ne fait pas dans le complexe. En effet, le titre nous plonge dans une course au sexe, avec pour toile de fond, un concours organisé par le capitaine Bellefesses dont le gros lot n’est ni plus ni moins qu’une nuit en sa compagnie. Les catégories dans lesquelles Larry devra briller n’étant autres qu’un concours d’élégance, de performance sexuelle ou encore de cuisine ou de lancer de fer à cheval, inutile de préciser que notre héros n’a absolument aucune chance de l’emporter. Il faudra donc rivaliser d’ingéniosité pour que notre loser patenté puisse arriver à ses fins.

010-113.jpg
Cette partie de strip 421 menteur m’avait donné du fil à retordre à l’époque.

011-96.jpg
Très souvent, notre héros se voit contraint de rejoindre sa cabine à poil.
Notez que le jeu renferme quantité de petits secrets et easter egg donnant accès, la plupart du temps, à la vision de quelques unes des protagonistes dans leur plus simple appareil. A mon sens, Drague en haute mer est donc un véritable chef d’œuvre du jeu vidéo ; peut-être même l’un des plus drôles de l’histoire malgré la concurrence acharnée qui se livrait à cette époque en ce domaine. Pas forcément bien long, ni forcément très dur, il s’exempt alors d’un véritable challenge mais offre en retour une expérience accessible à tous. Et franchement, il serait vraiment dommage de passer à coté… à moins d’être prude ou totalement dénué d’humour.

012-92.jpg
Cette scène est peut-être l’une des seules où Larry arrive à conclure.
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *