Les légendes du Point & Click : Gabriel Knight

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Après Dreamweb, c’est un jeu bien plus connu que je vous propose de (re)découvrir puisqu’il s’agit tout simplement de l’une des références du genre : Gabriel Knight.

Trois époques

Ce mot, vous allez l’entendre un sacré paquet de fois durant les trois épisodes.

Gabriel Knight : The Sins of the Fathers puisque c’est son titre complet, est le premier volet d’une trilogie qui n’en est pas vraiment une. En effet, à l’époque ce n’était pas encore la grande mode de balancer des trilogies à tout va, histoire de justifier sur le fait qu’on va balancer deux autres suites pour pomper notre fric. Bref, les deux épisodes sont également des aventures de GK, mais n’ont que peu de liens entre eux. Ces trois opus ont également cette curieuse particularité d’avoir survolé tout ce qui s’est fait en matière de jeu d’aventures. En effet, le premier est un Point & Click de la vieille école, en 2D. Le second nous abreuvait de nombreuses séquences en FMV (Full Motion Video, avec de vrais acteurs), comme la plupart des gros jeux de l’époque (Privateer 2, Wing Commander, Phantasmagoria…). Enfin, le troisième passait au tout 3D, personnages comme environnement. Toutefois, même si les deux suites sont plus qu’acceptables, seul le premier vaut véritablement le coup. Comme quoi pour un bon vieux jeu d’aventures, le classicisme, y a que ça de vrai.

Vu le sang qu’elle a perdu, je dirais qu’elle doit être morte…

Mais assez parlé de ses suites et concentrons-nous sur Gabriel Knight Sins of the Fathers. Il s’agit de l’histoire d’un jeune bellâtre aux origines germaniques (c’est important dans l’histoire) tenant une vieille librairie à la Nouvelle Orléans. A l’époque, Katrina n’était pas encore passé, du coup la ville sentait bon les vieux quartiers, le jazz et le vaudou. Le vaudou justement, est au centre de l’histoire. A tel point que, tout influençable que je fusse à l’époque, lorsque je ne passais pas des heures sur mon PC à jouer au jeu, j’étais à la bibliothèque à lire des ouvrages traitant du vaudou. Jamais un jeu ne m’avait tant happé dans son sujet que Gabriel Knight, c’est dire comme il m’a marqué. Bref, il s’agit ici d’une sombre histoire de meurtres en séries aux rites vaudou. A la demande de votre pote, commissaire de police bedonnant, et d’une belle pépée richissime mais pas très catholique, Gaby va plonger corps et âme dans une enquête passionnante qui l’emmenera de la Nouvelle-Orléans jusqu’au Bénin, avec une petite halte par l’Allemagne.

Voodoo Child

Si ça se passait aujourd’hui, Gabriel Knight serait trainé devant les tribunaux pour harcèlement sexuel sur son employée.

Comme beaucoup de jeux de son époque, qui étaient bien moins grand public qu’aujourd’hui, Gabriel Knight était dur et tombait parfois dans la chasse au pixel. En y rejouant ça m’a frappé d’ailleurs, alors qu’à l’époque je n’avais aucun mal à m’y faire. Comme quoi notre esprit s’est embrumé avec cette philosophie de joueurs assistés qu’on nous impose depuis quelques années, où chaque nouveau Point & Click vous met bien en évidence chaque élément interactif. Comme Operation Stealth ou quelques autres, Gabriel Knight était de ces jeux qui vous demandait parfois d’agir sous la pression, au risque de mourir. Ah, mourir dans un jeu de ce genre, aucun joueur de moins de 30 ans n’a du connaitre pareil cas, non ?

Le bureau du détective Mosely ressemble à l’idée qu’on se faisait d’un bureau de flic dans les années 90.

Mais ce qui a fait la grande force de GK, outre ses graphismes à tomber, c’est l’ambiance générale du jeu, très pesante, et soutenue par un scénario magistral signé Jane Jensen. Et en parlant d’ambiance justement, les musiques y étaient pour beaucoup tant elle étaient sublimes et parfaitement dans le ton, quelque soit la situation. Bref, tout était parfait dans ce jeu : Le scénario, l’approche très adulte, la difficulté, les graphismes et le design du jeu, la musique et même les nombreuses références historiques et ésotériques auxquelles la saga s’est toujours raccrochée. Gabriel Knight est tout simplement à mes yeux, LE meilleur jeu d’aventures de tous les temps (voire LE meilleur jeu tout court auquel j’ai joué). Et même aujourd’hui, une fois passé la première heure à galérer comme un porc parce que j’ai perdu mes réflexes d’antan, je redécouvre un plaisir indescriptible à y jouer ; un plaisir que les Runaway et autres Secret Files, pourtant très bons, n’ont jamais réussi à me procurer.

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