Les Chroniques de l’Impossible 2015 – Janvier

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Un mois intense de consommation inavouable raconté avec passion. Avec dedans du Monkey Bizness, du Pizza RoadTrip, du Crossed, du Walking Dead du Gone Girl et j’en passe.

Depuis longtemps avec Polygamer, je cherche à proposer des choses qui sortent un peu du schéma classique de la formule news / tests, voire même de la simple critique. Ce n’est pas forcément simple lorsque le temps qu’on y consacre est orchestré par sa vie personnelle et professionnelle. Si on me filait un CDI pour le faire, les choses seraient différentes mais nous sommes un site d’anarchistes du jeu vidéo et du divertissement annexe qui réinvestissent le peu d’argent qu’ils touchent avec Polygamer dans l’hébergement du site, son nom de domaine et parfois même dans un season pass de jeu sur Steam, un abonnement Xbox Live / PSN, le lancer de nains ou les putes borgnes… Ajoutons à ça qu’il n’y a aucun rédacteur en chef et que toutes les décisions propres à l’habillage du site ou à sa ligne éditoriale sont soumises à la démocratie. Toute la petite équipe a son mot à dire sur tout. Et nous ne sommes jamais d’accord. Aucun d’entre nous. Sur rien. Aujourd’hui nous sommes 5, en soi, Polygamer devrait être 5 sites presque totalement différents. D’ailleurs avec le recul, je ne sais pas comment il est possible que le site ait pu tenir debout pendant 6 ans maintenant, et qu’il ait pu réussir à évoluer. Sûrement parce qu’on s’est très vite dit « Bon bah, si on ne veut pas que le site meurt, on a qu’à faire ce qu’on veut dessus sans se concerter ni demander validation à personne. Sauf pour le design. Pour le design on se battra à mort pour le moindre petit changement. » Tout ça pour dire que cette nouvelle rubrique, si elle n’est pas tuée dans l’œuf par ma vie personnelle et professionnelle au fil des mois, est vouée à revenir mensuellement. Et qu’elle vous racontera, de façon libre, tout ce que j’ai pu lire, regarder et jouer durant le mois écoulé et qui mérite à mon sens d’en parler. Sans pour autant mériter d’en faire à chaque fois un article par Film / Série / BD / Jeu. Pourquoi ? Parce que c’est une idée qui me tente et me trotte dans la tête depuis un certain temps. Notez par contre que je continuerai à faire des Nalyses, arbitrairement, selon l’envie, et surtout pour les jeux vidéo.

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Un album qu’il est bien.
Janvier 2015, comme tous les mois de janvier, devait très bien commencer puisqu’il s’y déroule mon anniversaire. Manque de bol, une bande de débiles a souhaité cramer la date à jamais en l’affiliant pour la France entière – et un peu pour reste du monde aussi – à un attentat sanglant contre Charlie Hebdo et sa liberté d’expression. Je l’ai pris perso, tout ça c’est une conspiration contre toute célébration à mon honneur. Un attentat contre mon anniversaire en résumé. M’en fous j’ai quand même eu des cadeaux. Et des biens. Début janvier fut aussi le début d’un CDD qui me fait faire des choses qui n’ont absolument rien à voir avec l’écriture ou le jeu vidéo. Pas une grande première dans ma vie, mais un truc assez rare pour être souligné et qui me fait, comme une majeure partie des gens du coin, passer deux heures de ma vie par jour dans les transports en commun. J’en profite pour consommer à mort, une de mes drogues à moi : des BD.

Ainsi, j’ai saigné le deuxième tome de Monkey Bizness, toujours aussi efficace avec une succession d’histoires écrites par El « Les Lascars » Diablo et dessinées par Pozla (Les Lascars itou) qui bout à bout donnent une grande histoire de X pages. J’en discutais avec un ami, ce qui est intéressant dans le dessin de Pozla sur cette série, c’est que le style parait vraiment confus au premier abord et lorsqu’on se plonge dedans on s’aperçoit que tout est très précis, fourmillant de détails partout. L’ensemble est plutôt amusant et ça marche commercialement puisqu’un tome 3 est en préparation. C’est pas le plus original des trucs que j’ai lu, tant dans le travail sur le duo de héros que sur l’univers, mais c’est efficace et ça se lit avec plaisir.

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Le style de Cha me plait particulièrement et s’affirme d’années en années.
Du même auteur au scénario et cette fois dessiné par Cha, j’ai aussi lu Pizza Roadtrip. Une histoire assez simple de cadavre sur les bras qui se savoure par rapport à ses personnages de lascars lambda et ses dialogues, mais aussi et surtout par ses dessins. Je suis Cha depuis des années et son trait devient de plus en plus puissant, sa mise en scène de plus en plus classe. C’est à mon sens un des auteurs de BD française à suivre absolument. A noter la chute de l’histoire (c’est un one shot) construite comme une chute pour un gag en une planche (j’me comprends), c’est plutôt osé et je ne sais toujours pas quoi en penser puisqu’au final on peut très bien prendre ça comme une histoire sans fin. Mais ça a le mérite de se lire vraiment agréablement. Je comparerais l’album à une sorte de longue scène de vie à la Bacri / Jaoui mais avec des perso plus irrévérencieux. A souligner aussi le traitement graphique des auteurs vis-à-vis des flashbacks. Le passé est en couleur et le présent en niveaux de gris avec des éléments précis colorisés (la bagnole par exemple). Pas totalement original, mais très classe.

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Le bébé est un personnage que Maudoux dessine adulte dans sa série Freak’s Squeele (que je n’aime pas du tout).
J’ai enfin lu l’intégrale (6 volumes) de Doggybags du Label 619 d’Ankama qui en tant que fan de pulp, grindhouse et autres éditions EC Comics (EC Comics dont vient l’oeuvre originale Les Contes de la Crypte popularisés par la fameuse série TV, d’ailleurs les éditions Akileos ressortent petit à petit un intégrale en plusieurs volumes en français que j’aurais un jour, ho oui, je l’aurais) a le mérite d’être pile dedans. Malheureusement sur le trio d’histoires à chaque volume, certaines sont parfois vraiment nulles à chier. Du coup à chaque volume j’avais un peu l’impression de jouer à la loterie. Des 6 tomes, il ressort tout de même plusieurs auteurs, avec en tête de liste un Florent Maudoux (présent sur le 1er et le 3ème) clairement au-dessus du lot à la fois en terme de scénar’ et de dessin. Dommage que le Label 619 ait décidé de sortir cette année un album reprenant ses deux histoires publiées dans Doggybags jusqu’ici, avec une troisième inédite (ça sent quand même vachement le foutage de gueule). Dommage aussi que les choix éditoriaux de Run (directeur du label et accessoirement dessinateur et/ou scénariste sur presque chaque volume) apportent parfois un peu de confusion au tout. Pourquoi sortir un volume annexe qui ne rentre pas dans la chronologie et nommé « Doggybags présente… South Central Stories » (par le doué Neyef) racontant en trois actes la vie de gangsta à South Central alors que le sixième volume de Doggybags raconte une histoire en trois actes (pas mauvaise en soi d’ailleurs) d’une vampire imaginée par Katsuni ? Chaque volume de Doggybags est à la base trois histoires différentes avec des perso différents et des artistes différents. Du coup intégrer un 6ème volume à la chronologie qui ne reprend pas la ligne éditoriale et qui aurait pourtant parfaitement collé au label annexe « Doggybags présente… », bah ça fout le bordel. Soit South Central Stories (que je n’ai pas encore lu mais ça viendra) aurait du être intégré aux volumes de Doggybags, soit le 6ème volume aurait du sortir en label « Doggybags présente… ». On pardonnera quand même, parce qu’en France avoir du gros bis qui tâche de qualité globale supérieure et qui transpire l’amour de partout, c’est particulièrement jouissif et à soutenir. Mention spéciale à la maquette bourrée de clins d’œil, de faux avis, d’anecdotes en rapport aux univers des histoires etc.

J’en ai aussi profité pour me faire l’intégrale de Crossed, celui d’origine, écrit par Garth Ennis (qui commence doucement à s’approcher de la rupture de stock et des reventes d’occaz’ à prix abusifs). Justement parce qu’il est écrit par Garth Ennis, un de mes auteurs préférés tous médias confondus. Au début lorsque j’avais feuilleté le truc, je m’étais résigné à ne pas le prendre tant ça ressemblait à un « je vais faire mon Walking Dead en plus trash ». Finalement il n’en est rien. Le trash n’est pas forcément hyper prononcé à chaque fois, il y a même des moments suggérés, ce qui est plutôt inhabituel chez Ennis (bon ça reste hardcore hein, ne vous y trompez pas, c’est pas pour les estomacs fragiles). Le récit post-apocalyptique après un virus d’ultra-violence est quant à lui hyper léger. On suit la survie d’un groupe et en particulier d’un type, qui fait office de narrateur. Mais c’est tellement mal fichu, parfois presque chiant, avec des dialogues mous, mal raconté, confus, alternant entre passé et présent de manière hyper bancale, que pour la première fois de ma vie Garth Ennis m’a déçu. Jacen Burrows au dessin y est peut-être un peu pour quelque chose quant à la narration visuelle mais bon, Garth, t’as déconné.

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Certes, c’est pas non plus Martine à la plage.

Walking Dead, parlons-en puisque le tome 22 que j’avais lu en Anglais mais qui est sorti il y a très peu de temps en France amène enfin de la vraie nouveauté. Même si on ne sent toujours pas la tant désirée fin, disons que ce qui se passe avec les zombies en clôture de volume est hyper intrigant. Et qu’avoir joué un peu avec le temps revigore un peu une série qui n’en finissait plus de me lasser horriblement.

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Le manque d’expression de  »Ben le moulesque » – comme on le surnomme entre connaisseurs -, profite justement au personnage.
J’ai aussi profité de janvier pour mater les deux derniers films sur La Planète des Singes. A ma grande surprise ils sont très bons. En plus d’être de grosses baffes visuelles digne de blockbusters, ils arrivent à avoir un côté touchant digne de films indépendants. J’ai vraiment beaucoup aimé et j’ai hâte de voir arriver le dernier épisode de la trilogie. Mon kif s’est aussi bien porté avec Gone Girl que j’ai enfin maté, Fincher reste un putain de réalisateur et sait choisir (ou se faire conseiller pour ses choix) ses histoires. Un brillant scénario dont je ne parlerais pas si jamais vous n’avez encore rien vu, mais sur qui repose tout le film. Suite et fin de mon kif cinématographique avec la Dame en Noir 2. Le premier (je vous en parlais) qui signait le retour de la Hammer s’en sortait avec les honneurs tant sa direction artistique était soignée, le deuxième est sur la même lignée mais dans une époque différente (Seconde Guerre Mondiale) dont le manoir et sa Dame en noir restent le trait commun. Une belle prouesse en soi, je m’attendais vraiment à de la daube.

Et pour les jeux vidéo alors ? En dehors de l’accès anticipé à The Hunter : Primal, il se trouve que FIFA 15 m’a encore happé dans une spirale du temps infernale. Et pourtant c’est loin d’être le meilleur épisode de tous. J’ai vraiment un problème d’addiction aux simu sportives.

Allez, rendez-vous le mois prochain, qui vu comme il est parti va aussi me remplir la tête d’histoires en tout genre.

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