Le Crash-test de Burnout Paradise

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Par sa vitesse et son fun, Burnout est une série à part dans le monde des jeux de courses. Pour sa première apparition sur cette génération, Burnout a voulu faire grand… peut-être trop même.

Welcome to Paradise City

C’est sur le mythique titre des Guns ‘n Roses que Burnout Paradise nous souhaite la bienvenue dans ce qui semble être le renouveau de la série. Il faut dire qu’après l’excellent opus « Takedown », la série s’était un peu effondré avec « Revenge », un titre à mon sens bafouait tous les principes de la licence. C’est dire comme Burnout Paradise était attendu au tournant pour sa première apparition sur Xbox 360 et PS3. Et pour cette opération séduction, Criterion n’a pas lésiné sur les moyens : Des graphismes plutôt séduisants, une vitesse démesurée sans l’ombre d’un ralentissement et l’optimisation du moteur de crash, plus réaliste et impressionnant que jamais.

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Et de ce coté là, il faut dire qu’ils ne se sont pas plantés. Le jeu est très agréable à l’œil et ne souffre d’aucun ralentissement, ni même de temps de chargement. La vitesse, l’élément essentiel de tout Burnout, est parfaitement retranscrite et j’ai même retrouvé quelques sensations oubliées depuis l’épisode « Takedown ». Le design des différents véhicule reste classique mais plutôt réussi, et la déformation des caisses lors des nombreux accidents frôle le perfectionnisme tellement la tôle froissée et le verre brisé n’ont jamais été aussi impressionnant de réalisme dans un jeu vidéo. Bref, dès les premières minutes on sent qu’on à affaire à du grand Burnout et on a hâte de progresser. Puis, les choses se gâtent rapidement. On continue d’être enthousiaste et on se dit qu’il faut s’habituer aux nouvelles règles édites par cette nouvelle génération de console, mais rien n’y fait… d’heures en heures, on finit par arriver au douloureux constat qu’est la lente agonie d’une des plus grandes séries de courses Arcade. Récit d’une mort programmée :

Ouverture

La plus grande innovation de Paradise, c’est l’ouverture totale de la ville qui sera notre terrain de jeu. Désormais, fini les circuits qui s’enchainent les uns après les autres après moult temps de chargement, la ville s’ouvre entièrement et dès les premières minutes de jeu. Ce principe a déjà pour grand défaut de tout nous dévoiler d’emblée. Ainsi on perd tout plaisir de la découverte d’une nouvelle zone ou d’un nouveau circuit puisqu’il ne faudra pas plus d’une heure pour avoir parcouru au moins une fois chaque rue de la ville. Un fait d’autant plus avéré qu’il faut bien avouer que cette fameuse ville de Paradise City n’a rien d’une mégalopole ; on en a vite fait le tour !

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L’autre souci majeur qu’offre ce principe, c’est que désormais les courses ne seront plus fermées et qu’il sera de votre devoir de définir l’itinéraire à suivre le plus avantageux. Or, l’utilisation de la mini-carte est un vrai calvaire, le tracé des rues une vraie plaie et on se retrouve très souvent complètement paumé à se retrouver embrigadé sur une voie rapide dont il est impossible de sortir simplement parce que la carte n’est pas claire. Dans la majeure partie des cas, les courses se résumeront donc à essayer de coller au cul des premiers pour pouvoir les dépasser dans les derniers mètres de épreuve.

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Curieusement, Criterion a aussi pris la décision de nous interdire de reprendre une course perdue instantanément. Désormais, en cas de défaite, il faudra retourner à l’autre bout de la ville, là où le départ s’est fait pour tenter sa chance à nouveau. C’est plutôt pénible, même s’il est vrai qu’il y a suffisamment d’épreuves (une à chaque feu rouge) pour ne pas avoir à passer son temps en aller/retours sans intérêt. Mais bon, ce système exclu toute possibilité d’apprentissage du tracé comme c’est le cas dans un jeu classique. Pouvoir recommencer une course instantanément aurait permis de régler bon nombre de problème liés à l’itinéraire, en modifiant ses erreurs pendant qu’elles sont encore fraiche dans notre esprit.

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L’autre souci majeur vient du manque totale d’intérêt de bon nombre d’épreuves. Ainsi l’amusante épreuve de crash des précédents opus a ici été remplacé par des épreuves de cascades pénibles à mourir. Le nouvelle épreuve consistant à se faire courser par des pilotes qui souhaitent vous sortir de la route n’a absolument aucun intérêt et comme les courses sont gâchées par ce principe d’itinéraire peu pratique, on ne finit que par faire des courses de Road Rage (où il s’agit de sortir un maximum de véhicules de la route) toujours aussi fun et grisantes que par le passé. Et encore, même pour le Road Rage j’aurai tendance à émettre un bémol, car si envoyer voler ses adversaires est toujours un plaisir proche de l’orgasme, au final le principe de ville ouverte fait que malgré les différents points de départ proposés, on a toujours tendance à se rendre au même endroit, la zone montagneuse, où les intersections sont plus rares et donc les risques d’accidents plus limités. Bref, à bien y réfléchir, chaque épreuve de Road Rage est l’exacte réplique ou presque de la précédente

Burnout Unlimited

Reste que Burnout Paradise n’a pas que des défauts. Il a les qualités techniques que je vous citais au tout début de ce test, mais il offre aussi une expérience plaisante en multi très largement inspiré du principe instauré par Test Drive Unlimited. Ainsi le mode offline et online sont indissociables et à tout moment en course il est possible de défier d’autres pilotes sur le live (ou le PSN de la Playstation) en leurs proposants des courses personnalisées.

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Mais malgré toute la bonne volonté du monde, on ne peut que s’enrager face aux erreurs stupides commises par Criterion. L’ajout d’une fonction recommencer, d’un GPS à la Midnight Club, d’une ville plus grande avec accès bloqué et un trafic plus dense et plus varié aurait complètement changé la donne. Au final, ce Burnout Paradise ressemble plus à un Need For Speed en accéléré, ce qui est loin, très loin d’être un compliment.

En lorgnant du coté des licences NFS et TDU, la série en oublie son identité et se perd complètement dans une formule indigeste qui ne lui ressemble pas

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