Layers of Fear, la Nalyse

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Jeu qui a su gagner une street créd’ au point de se faire une petite place de choix parmi la critique, Layers of Fear est un titre pour les gamers curieux avides de titres différents.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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Au début tout parait inquiétant mais ça va.
Bloober Team est un studio polonais (le nouvel El Dorado créatif du jeu vidéo est clairement la Pologne en sus de la Suède) qui avait pondu jusqu’ici des jeux méconnus. On peut donc s’étonner que Layers of Fear, sorti il y a quelques mois sur PC, PS4 et Xbox One, ait réussi à s’imposer dans le cœur des initiés. Voyons si c’est à raison.

Le pitch dans ta potch

Un peintre torturé, alcoolique et dévoré par un passé tragique, cherche à achever sa dernière oeuvre dans son manoir…

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

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Et puis à partir du moment où on dévoile la toile sur ce chevalet…
Le First Person Walker vit de très beaux jours ces dernières années. Sa branche horrifique, à laquelle appartient Layers of Fear, tout autant. On s’étonnera d’ailleurs de l’influence palpable de P.T., qui n’était pourtant qu’une simple (mais excellente) démo, dans ces jeux d’horreur qui sortent depuis 2014. Toujours est-il que le titre des polonais s’inscrit très clairement dans la mouvance des jeux narratifs ambitieux où l’ambiance est le maître mot. Moins effrayant qu’Amnesia dans son désir d’angoisser le joueur, Layers of Fear a pour lui un univers original qui nous transporte de manière très intéressante durant ses 4 à 5 heures de jeu.

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… Tout bascule dans un univers étrange…
Un jeu conçu comme une sorte de petite enquête dans la psyché de notre personnage, où on se balade dans un manoir lugubre en constant changement. L’objectif semble être pour notre artiste de terminer son tableau, pour nous de comprendre son passé, son histoire. Si le scénario est honnête sans être véritablement transcendant, si la narration basée sur la collecte de lettre est tout à fait classique, si le côté horrifique n’atteindra jamais la perfection et sera sujet à une légère répétitivité sur la fin, force est de constater que cette balade au cœur d’une sorte d’épisode de la Quatrième Dimension est plutôt réussie. Vous prenez une porte, vous découvrez des trucs (vraiment) étranges dans la pièce, vous vous retournez et paf le décor a changé. Vous reprenez la porte d’où vous venez et vous constatez que ce n’est plus la pièce que vous venez de visiter etc… Le jeu joue avec nous, cherche à surprendre, et partage un monde surréaliste où notre peintre fou ne sait visiblement plus du tout où il en est dans ce merdier sens-dessus-dessous.

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… Voire, mentalement déviant…
Inspiré par les peintres du XIXème siècle dans ses délires torturés, on découvre aussi agréablement que le manoir est abondamment décoré de véritables tableaux de maîtres. Des toiles de Rembrandt, Goya, Van Eyck et tant d’autres ornent ainsi les murs et donnent à notre expédition des allures de visite dans le musée des peintures pas-vraiment-dérangeantes-mais-qui-mettent-un-peu-mal-à-l’aise-quand-même. La musique, très bonne (gâchée par quelques bugs de sons et choix de bruitages parfois un peu agaçant) accentue le tout. Layers of Fear propose également quelques petites énigmes rendues plus difficiles de par le sens de l’observation qu’elles demandent parfois (la recherche des pions du jeu de dames est à ce titre presque agaçante) que par leur déduction logique. Il n’y a pour ainsi dire aucun challenge dans le jeu, ce n’est pas le but recherché. On peut tout de même mourir, mais il suffira d’éviter le monstre fantomatique féminin qui se balade dans nos délires pour ne pas crever (la mort n’est de toute façon jamais pénalisante et passe presque inaperçue). Et le dit monstre ne cherchant pas le moins du monde à nous poursuivre, ça reste facile.

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… En gros, complètement taré.
C’est là où le jeu tient plus du First Person Walker que de l’horrifique finalement. Dans Amnesia il y avait un vrai challenge, il fallait se cacher ou fuir, on pouvait être poursuivit, traqué. Ici, on se promène juste dans un manoir pas vraiment convivial, mais en dehors de jumpscares prévisibles pour qui a l’habitude des jeux du genre, il n’y a jamais aucune raison de stresser. Ça ne fait pas de Layers of Fear le jeu le plus effrayant qui existe comme j’ai pu le lire sur certains forums, très loin de là, mais encore une fois, son ambiance vaut la peine d’être jouée pour qui aime les expériences narratives et/ou les trips hallucinés (ou tout simplement les jeux à ambiance, donc). Suffisamment pour faire de la Bloober Team un studio dont on attend les prochains travaux avec une certaine curiosité. Layers of Fear n’est pas un jeu culte, il a ses défauts, il ne fait même pas véritablement peur comme le laisserait entendre son titre anglophone, mais ses idées de game design et son ambiance font de lui une valeur sûre. Et il a visiblement particulièrement marqué une certaine frange de joueurs, ce que je comprends déjà bien plus que pour cette grosse merde qu’est Slender.

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