Kane & Lynch : Dead Men, pas la peine de les ressusciter

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Kane & Lynch : Dead Men est développé par Io Interactive soit les créateurs de la légendaire saga Hitman et du sympathique Freedom Fighters. L’ambition était, à première vue, assez haut placée et cet ensemble de chose a suffit à faire monter le buzz et décider Eidos à investir dans des campagnes de pubs monstres. Mais…

Merde, ça penche

Mais Kane & Lynch : Dead Men est bancal, qu’on se le dise sans tarder. Après avoir torché la bête j’ai la sensation qu’il s’agit en fait d’un jeu qui n’a pas été fini, qui nécessitait encore quelques mois de développement histoire d’équilibrer le gameplay, de travailler sur l’I.A, de retravailler la narration, de revoir certaines mises en scènes et phases de gameplay… Ce n’est pas comme si c’était un mauvais jeu hein, mais j’ai eu la nette impression que si Io avait eu le temps ils en auraient au moins fait un bon… Comme si la phase finale de développement servant à tout peaufiner n’avait pas eu lieu.

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L’atout principal du jeu réside dans le charisme de ses deux personnages, Kane et Lynch donc (comme le titre, c’est bien fait hein ?). On apprécie la dégaine des personnages, leur attitude et même leur doublage en VF typiquement films d’action des années 90. On regrette tout de même que ce schizophrène de Lynch en manque de pilule ne pète jamais les plombs plus que ça, il ne se passe rien de mémorable le concernant alors qu’il y avait largement moyen de faire des passages cultes avec un type ingérable à ses côtés (au détriment du coop’ mais bon). On apprécie aussi la mise en scène de quelques passages reprenant celles des moments cultes des long métrages de Michael Mann Heat et Collateral (la sortie de la banque pour l’un, la boîte de nuit pour l’autre) mais, et ça concerne la totalité du jeu, on ne s’envole jamais vers des passages anthologiques, jamais rien ne décolle malheureusement.

Les neurones c’est dur à modéliser

Oui parce que nous on est pas chez Gamespot alors vous pensez bien que Kane & Lynch on peut en dire la vérité rien que la vérité sans se faire licencier. Et la vérité c’est que quand il y a des idées dans ce jeu ça ne vole jamais bien haut, par exemple ils ont intégrés un système de résurrection à la Gears of War à leur reprise de vie pour gland, ils ont mis un système de cover automatique à la Mass Effect dont l’imprécision, ici, ne sera pas excusé du fait que c’est un RPG, ils ont foutu des décors qui se dégradent en temps réels mais qui font tristes figure à côté d’un Stranglehold, il y a un mode coop’ mais qui ne se joue qu’en offline… Il n’y a vraiment rien qui marque les esprits dans le gameplay.

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Ah si, y a quelque chose qui marque les esprits : l’I.A catastrophique. Ca devient une triste habitude dans le jeu vidéo moderne et celle de Kane & Lynch ne déroge pas à la règle… Il faut voir les PNJ suivre des scripts idiots genre passer, sans exagérer, à 1 mètre devant vous et au lieu de vous shooter se barrer plus loin pour se mettre à couvert comme s’ils ne vous avaient pas vu. Faut voir ses coéquipiers se ruer vers le néant histoire de bien se faire plomber, faut les voir tenter de vous ressusciter alors qu’ils se prennent une avalanche de bastos dans la gueule (la reprise de vie pour gland n’a jamais aidé l’I.A ceci dit), faut voir un hélicoptère passer au dessus de vous et vos 4 potes et ne tirer QUE sur vous… Aberrant.

Du gâchis

La seule raison pour laquelle on peut être amené à lutter un peu dans ce jeu ce n’est pas parce que les ennemis sont intelligents, loin de là, c’est parce qu’ils sont parfois exagérément nombreux ou qu’on lutte contre le système de cover automatique ou même qu’un bug nous empêche de nous déplacer (ça m’est arrivé deux fois de rester coincé dans le mur d’une cabane en bois derrière laquelle je m’étais mis à couvert…). Mais même en faisant abstraction de tout ça… on se fait chier. Le scénario partait bien, dans l’esprit des films d’actions à l’ancienne, mais ne s’envole jamais et fini par se tasser. Graphiquement c’est correct, par contre les missions s’enchaînent sans lien entre elles autre qu’un temps de chargement commenté par Kane et Lynch (genre on est aux Etats-Unis, chargement, hop on est à Tokyo et Lynch dit qu’il déteste prendre l’avion), non, vraiment, c’est dommage.

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Pourtant si on énumère quelques passages comme celui dans la boîte de nuit blindée de monde où l’on doit se frayer un chemin en essayant de ne blesser personne alors que Lynch nous suit avec une nana qu’on vient de kidnapper sur l’épaule, ou ce moment où l’on défonce le mur d’une prison pour y faire évader quelques anciens complices, ce passage où un bulldozer essaye de nous écraser… On se dit qu’il y avait tout pour faire un titre vraiment sympa. Mais la mayonnaise ne prend jamais, la faute à la mise en scène globale, au gameplay trop classique, à la narration mal fichue, à l’I.A gerbante… Dire que je l’attendais ce titre… heureusement que je ne l’ai pas acheté…

Kane & Lynch : Dead Men est un beau gâchis. Là où on s’attendait à des scènes d’action mémorables, un gameplay performant et un scénario bien ficelé, on ne retiendra que le charisme des deux compères et des bribes d’idées jamais achevées correctement.

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