Saga sous estimée, pas foncièrement à raison ni foncièrement à tort, l’entrée d’inFAMOUS sur la PS4 fait preuve de légèrement plus d’ambition qu’à l’habitude.
La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)
Je vous l’introduis tout entier
La nouvelle génération peut aussi être l’occasion de rebooster certaines licences. InFAMOUS n’a jamais été, malgré son statut d’exclusivité PlayStation, un très gros hit admirable en tous points. Devant la pénurie de très gros jeux sur nos nouvelles consoles, Second Son en profite donc pour se placer comme un potentiel tueur…
Le pitch dans ta potch
Plusieurs années après InFAMOUS 2, les « porteurs » (de super pouvoirs) sont considérés comme des criminels par un gouvernement pour le moins totalitariste. Delsin Rowe est un jeune branleur adepte du graffiti dont le frère flic passe son temps à lui faire la morale ou à vouloir le coffrer pour vandalisme. Jusqu’au jour où un taulard porteur débarque et que Delsin à son contact récupère ses pouvoirs sans véritablement le vouloir. Sa famille le protège alors du gouvernement mais ils se font tous blesser par une porteuse qui bosse pour l’état. Le but de Delsin devient alors de partir pour la grande ville voisine Seattle, retrouver la porteuse, lui prendre son pouvoir, et guérir sa famille avec…
Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)
A l’origine, l’ambition du premier inFAMOUS était de créer un super-héros pour le pad. Ce troisième épisode ne déroge pas à la règle avec un scénario pour attardé façon comics rempli de clichés, très peu travaillé et comprenant des choix moraux simplistes. Pas de quoi s’enthousiasmer devant une telle profusion de bêtises infantiles. Oui mais, parce qu’il y a un mais, inFAMOUS Second Son est comme ses prédécesseurs : agréable à jouer. C’est toujours amusant de faire l’andouille avec la pleine possession de ses super-pouvoirs. Mieux, si pour les deux volets d’avant c’était sa seule qualité et ce qui arrivait à sauver les meubles, ce morceau PS4 a d’autres qualités.
Bon, que les choses soient claires, les qualités ne viennent pas du game design ou du level design. Il s’agit d’un monde ouvert urbain très classique à la map assez petite et plutôt monotone (ça se passe à Seattle, ça ne m’a pas donné envie d’y aller). Les missions annexes sont vraiment loin d’être intéressantes si ce n’est peut-être les graffitis, plutôt jolis et drôles. On passe son temps à bourriner parfois de manière forcée parce qu’il faut absolument péter la gueule à un camp de soldats pour avoir le droit d’enclencher une mission du scénario. C’est vraiment très loin de ce que j’attends d’un blockbuster, qui plus est exclusif à une machine. Sucker Punch n’est clairement pas Naughty Dog niveau savoir faire ou même ambition.
Mais, heureusement j’ai envie de dire, on est sur PS4, les effets visuels du jeu le rendent joli à regarder, particulièrement pour ce qui est des pouvoirs. Delsin en utilise trois (quatre si on compte celui de la fin), tous ont comme d’hab’ les fonctions attaques de mêlée, à distance, roquettes, grenades, envolée. Histoire de pinailler un peu, en trois pouvoirs ils ont quand même réussi à faire une copie carbone au corps à corps pour deux d’entre eux, pas très inspiré. Si on retire les effets visuels d’ailleurs, on ne peut pas dire que le titre soit très impressionnant. Graphiquement en soi les modélisations du décor et des PNJ ne sont pas transcendantes et restent très proches d’une PS3, les animations de Delsin sont très pauvres, c’est parfois méchamment buggué… Heureusement qu’il y a ces effets visuels.
Des effets visuels et une performance capture : l’acteur Troy Baker métissé pour l’occasion incarne Delsin de la tête aux pieds (et il a du coup des faux airs d’Ibrahimovic en maigre par moments, amusant) de manière convaincante lors des cinématiques. Ce personnage principal au look de skateur qui écoute du grunge (et qui correspond d’ailleurs tout à fait à l’image qu’on se fait d’un jeune de Seattle, à tort ou à raison) est bien plus charismatique que Cole, le précédent héros de la saga. J’aimerais aussi souligner une VF admirable, sûrement une des meilleures que j’ai pu entendre (oui !), avec un Donald Reignoux habité par notre héros (je préfère même la VF à la VOST. On peut par ailleurs switcher entre les deux directement dans le menu pause, et c’est très pratique, s’il faut absolument trouver des qualités à ce jeu…). Bref, pas besoin d’épiloguer, cet inFAMOUS est loin d’être une purge, mais à des années lumières d’être inoubliable. Son souci c’est qu’il ressemble beaucoup trop aux deux premiers épisodes (déjà agréables mais sans plus) avec des améliorations qui ne font pas vraiment la différence au final. (Et puis où est passé l’éditeur de missions intégré au solo d’inFAMOUS 2 ? Bon, vu la triste répétitivité des missions on comprend qu’il était inutile, mais c’était une superbe idée qu’ils devraient revendre à Rockstar, qui ont des idées et de l’ambition, eux.) Et ce même si la reprise de vie pour glands présente dans le jeu est parfaitement justifiée dans le scénario. Ça au moins c’est malin, et vous savez que j’y porte beaucoup d’attention !
A moins d’être ultra fan de la saga (je ne sais pas si ça existe), difficile de trouver un intérêt vraiment convaincant à Second Son lorsqu’on a fait les deux d’avant. J’imagine que quelqu’un qui découvre la saga avec sa PS4 peut tout à fait s’en satisfaire ceci dit. Même si je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est un titre fait pour valoir le coup d’occasion, pas plus cher. Ce n’est pas un repas succulent, c’est un petit goûter sympa qui ne va pas chercher bien loin puisqu’il sert juste à combler un petit creux. Voilà, inFAMOUS (du premier au dernier), c’est une tartine à la confiture. Jamais personne n’en dira que du mal, mais ce n’est le repas préféré de personne, et pour cause, ce n’est pas un repas…
Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix
– Qui dit Seattle dit B.O. très inspirée par Nirvana. Tout un tas de groupes locaux dans le même genre parsèment leur hommage (ou leur pompage) pour nos oreilles tout au long du jeu.
– South Park saison 17 épisode 8 parodie le jeu avec un certain Legacy : Fourth Son.
6 Commentaires
inFAMOUS : Second Son, la Nalyse
Je n’ai jamais joué à aucun Infamous (si ce n’est un gros quart d’heure sur le premier, à l’occasion d’une présentation preview (ouais, à l’époque les éditeurs nous invitaient encore aux previews)), mais je n’ai jamais vu cette série autrement que comme une sorte de Prototype, exclusif Playstation.
En gros, un jeu open world générique au possible, qui cherche juste à surfer sur la vague GTA sans jamais se mouiller.
Ouais, Infamous, Prototype, Just Cause, Saboteur, etc., c’est kif kif bourricot.
Seul Saints Row a su tirer son épingle du jeu, à partir du deuxième épisode, quand ils ont compris qu’il valait mieux s’éloigner de GTA que d’essayer de s’en approcher.
inFAMOUS : Second Son, la Nalyse
Ceci dit, cet Infamous c’est précisément ce qui manque à la Xbox One aujourd’hui : Un jeu sans autre ambition que de te faire patienter un peu en attendant que les éditeurs se décident enfin à sortir des jeux sur cette nouvelle génération…
inFAMOUS : Second Son, la Nalyse
Pas d’accord pour Saboteur qui avait de l’ambition, pas une super maîtrise mais il était ambitieux que ça soit sur le plan scénaristique comme artistique. Et Just Cause tire son épingle du jeu aussi mine de rien avec son côté cascadeur. Pour Prototype et inFAMOUS par contre ouais, c’est assez générique avec un côté super-pouvoir en plus qui n’est pas désagréable. Les missions seraient mieux niveau game design ça pourrait être bien sympa. En tout cas beaucoup mieux que ce que c’est.
Même si globalement je comprends pourquoi tu les mets tous dans le même panier, ce sont des jeux qui ne sont pas vraiment mémorables. Je mettrais quand même Saints Row dans le tas aussi, moi. C’est marrant mais c’est pas non plus incroyable.
inFAMOUS : Second Son, la Nalyse
Nan, Saints Row n’est pas mémorable, sauf pour ses bugs, mais au moins ils ne se prennent pas (plus) au sérieux.
Ce qui les a perdu, c’est d’en sortir un par an quasiment.
Quant à Saboteur et Just Cause, ils étaient plein d’ambition au début, mais tu vois en deux minutes qu’ils n’ont pas les moyens de leurs ambitions.
Just Cause c’est marrant deux seconde de faire le pitre sur un avion, mais au final tu t’emmerdes comme un rat mort sur ce jeu.
Saboteur pareil, passé le bar à strip et le côté sympa du noir et blanc, tu te fais chier à enchaîner des missions nases, mal scénarisées, mal mises en scène.
Résultat, on n’a jamais réellement eu de véritable alternative à GTA… ce qui me parait quand même incroyable.
J’espère que Watch Dogs s’en tirera mieux, même si j’ai de sérieux doutes… Ubi et leur propension à gâcher leurs bonnes idées oblige.
inFAMOUS : Second Son, la Nalyse
Ben si, Assassin’s Creed à partir du 2. 😀 En monde urbain sinon pas vraiment effectivement. Mais Saboteur s’il est raté était quand même plus ambitieux qu’un simple GTA-like à la base, y avait des idées, pas maîtrisées mais y avait quand même quelque chose. Du coup pour moi c’est pas tout à fait pareil. Sinon inFAMOUS c’est comme Crackdown en fait, avec un semblant de scénar’ en plus.
inFAMOUS : Second Son, la Nalyse
Ah ouais tiens, j’avais oublié Crackdown… même s’il était un peu plus sympa que les autres, surtout pour les délires en coop’, il n’est pas inoubliable non plus.
Assassin’s Creed, no comment… tu sais à quel point je porte cette série dans mon estime. 😀