H.A.W.X., quand Clancy joue les Arthus-Bertrand.

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Après s’être essayé à la seconde guerre mondiale vue du ciel, Ubisoft revient à un conflit plus moderne et, du coup, rentabilise sa licence Clancy.

La poule aux œufs d’or

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Slalomer entre les buildings est assez grisant, je dois l’admettre.
Après Ghost Recon, Splinter Cell, Rainbow Six et plus récemment Endwar, H.A.W.X. devient la cinquième licence issue de l’univers Tom Clancy, acquis par Ubisoft l’année passée. Cette fois-ci, les conflits terroristes modernes tels que l’écrivain (ou plutôt les scénaristes d’Ubi) nous les dépeint, prennent de l’altitude. C’est donc aux commandes des avions les plus sophistiqués (et licenciés eux-aussi) que vous allez prendre part au conflit mondial qui se prépare. L’histoire se déroule dans un futur proche (2010/2012) ; un futur dans lequel une société privée devient l’une des plus grands puissances militaires de l’histoire. Cette privatisation de la guerre sert bien entendu les intérêts des gouvernements et vous-même, David Crenshaw, quittez l’unité aérienne H.A.W.X. pour rejoindre leurs escadrons moyennant une bien belle rente. Car on a beau dire, le privé, ça paye ! Seulement très vite, vous comprenez que seules les thunes comptes pour vos dirigeants et c’est sans trop de surprise que cette société de défense, Artemis Global Security, va retourner sa veste et provoquer un conflit mondial dont le principal opposant est, je vous le donne en mil : Les Etats-Unis (on s’en serait jamais douté). Bref, tout ça est cousu de fil blanc, et un peu à l’image des autres jeux estampillés Clancy, très pro-américain et politiquement correct.

Bête de somme

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Vos ailliers sont de grosses quiches, alors ne comptez pas trop sur eux.
Ceci dit, le scénario convenu et passionnant comme un reportage sur le club de philatélie de Cormelles-les-deux-alouettes a au moins le mérite de nous plonger dans un conflit tout à fait crédible (ou presque). Et puis il faut bien reconnaitre qu’il ne s’agit que d’un scénario dont le seul but est de nous faire enchainer des missions et des situations variées. Et de ce coté là, c’est plutôt réussi. Bon, on s’étonnera de se retrouver dans la baie de Tokyo le jour même où on s’efforçait de reprendre Chicago aux mains de l’ennemi, mais on se dit qu’avec la légalisation des drogues, peut-être que les pilotes de l’US Airforce seront capables en 2012 de voler durant 72 heures d’affilée. Toujours est-il disais-je, que les missions sont particulièrement diverses, allant des simples dogfights aériens, au pilonnage des forces terrestres ennemies pour ouvrir des brèches pour vos hommes. On retrouve aussi des missions un peu plus originales, comme de l’infiltration dans la base de Norfolk ultra sécurisée à bord d’un F-117 ou encore de la reconnaissance/destruction de balises radar et de rampes de missiles, tout en slalomant entre les zones de défenses sol/air particulièrement redoutables. Pour une fois qu’on ne se retrouve pas à faire toujours la même chose, c’est bien agréable.

Fingers in the nose

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Le système de guidage ERS est bien pratique pour choper des chars planqués dans les ruelles.
Il est cependant conseillé de jouer en modes difficile, voire élite, tant le mode normal s’apparente à une balade sur la plage au clair de lune. L’intelligence artificielle de vos ennemis (et de vos alliés également) ne vole pas bien haut et, au final, seules les erreurs stupides de pilotage (merde le building, j’l’avais pas vu !) et la destruction des cibles que vous étiez censé protégé déclencheront le GameOver. En effet, jamais ô grand jamais je ne me suis fait abattre par un avion ennemi, ni même par une quelconque autre unité d’ailleurs. Par contre, je me suis vu recommencer quinze fois la mission dans la baie de Tokyo parce que mon porte-avion se faisait allumer. Et ce jusqu’à ce que je me rende compte qu’au checkpoint où je reprenais la partie, celui-ci était déjà bien trop mal en point pour me laisser le temps de faire le ménage. Obligé de relancer la mission du début à cause d’une sauvegarde mal gérée ! De plus, le jeu étant entièrement jouable en coopération, vous conviendrez volontiers de l’inutilité totale d’un mode de difficulté aussi peu évolué.

Clin d’oeil

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L’armée américaine parade dans le ciel pour fêter comme il se doit mon anniversaire.
Malgré de réels défauts, H.A.W.X. est donc un bon petit jeu de gros n’avions bien arcade. On ne voit pas le temps passer, les environnements sont plutôt jolis et variés eux-aussi. Les avions sont plutôt chouettes et nombreux et le pilotage est largement assisté par une maniabilité très au point, mais peu exigeante. Les habitués des jeux de l’éditeur s’amuseront aussi des situations mettant en scène Mitchell et ses ghosts ; d’abord à Juarez puis au Brésil et dans les Appalaches. Cela pourrait peut-être même être une piste concernant le prochain Ghost Reco. Vu que Juarez s’illustre dans GRAW 2 ; on pourrait s’enthousiasmer d’un GRAW3 au Brésil, entre favelas et jungle amazonienne. Bref, tout ça pour dire que si vous appréciez l’univers Clancy et n’êtes pas frileux face à un jeu d’avion, vous devriez y trouver votre compte. Personnellement, si j’ai d’avantage un faible pour les vieux coucous de la première guerre mondiale que pour les zincs ultra-modernes où t’as juste à locker pour éliminer ta cible, cela ne m’a pas empêché outre mesure d’y prendre du bon temps. Je n’y passerai pas ma vie pour autant.

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Le pilotage manuel permet d’effectuer des manoeuvres complexes mais on a vite fait de s’y perdre.
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Si vous ne pouvez pas blairer les américains, c’est le moment de vous faire plaisir !

Prise de risque zéro pour ce jeu d’avions qui, du coup, s’en tire honorablement mais sans jamais briller. La variété des situations ainsi que le coop’ sont plutôt plaisants, mais le manque de rythme de certaines missions et l’ennui inhérent au pilotage de zinc automatisés fait qu’il ne laissera pas un souvenir impérissable.

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