Forza Motorsport 3 vs Gran Turismo 5

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Avec l’arrivée de Forza 3 et celle pressentie de GT5, cette fin d’année sera indubitablement placée sous le signe du bitume et des vapeurs d’hydrocarbure. Avant le passage du drapeau à damier, voici donc un petit tour d’horizon des forces en présence.

Parfaites imperfections

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GT5 – La modélisation de la piste est plus aseptisée qu’un bloc opératoire.
Avant de débuter cet article, il me semble nécessaire de vous donner quelques précisions qui pourraient bien s’avérer capitales. En effet, celui-ci est basé tant sur des infos glanées ça et là sur le net que sur mon expérience personnelle. Or, pour cette dernière, il faut savoir que j’ai eu l’occasion de m’essayer à trois reprises à Forza, dont une sur la version finale. Alors que je n’ai eu l’occasion d’essayer GT qu’au Festival du Jeu Vidéo où était montrée une vieille build comprenant un seul circuit et une seule bagnole jouable. Donc, en plus d’être construit avec une pointe de subjectivité, ce texte ne reflète absolument pas la réalité des deux jeux au jour où ils sortiront en bacs. Il s’agit juste d’informations et de conclusions basées sur la réalité du moment. Il ne s’agit bien évidemment pas non plus d’un test et bien des points peuvent encore évoluer, notamment pour Gran Turismo qui, à l’inverse de son concurrent, en est encore au stade (final) du développement. Voilà, maintenant que c’est clair dans l’esprit de tous, Start your engines !

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Forza 3 – Au contraire, chez Turn 10 on prône les imperfections.
S’il existe beaucoup de similitudes entre les deux séries, la première grande différence c’est que Gran Turismo est une institution qui existe depuis plus de dix ans alors que Forza Motorsport n’en est qu’à son troisième opus en quatre années. Cela peut paraitre anodin, mais c’est tout de même une différence notable tant en faveur de GT, pour l’expérience emmagasinée (et qui explique sans doute le nombre astronomique de voitures modélisées), que de Forza pour sa capacité à innover, sans doute inhérente à cette ambition à peine voilée de coiffer LA référence sur le poteau. Et pour arriver à leurs fins, les deux séries semblent emprunter deux voies bien distinctes. Pour GT, l’accent est mis sur les bolides et leur diversité : Plus de voitures et plus de variété dans les compétitions avec l’arrivée du Nascar et du championnat WRC. A l’inverse, le cheval de bataille de Turn 10 ressemblerait plus au soin apporté aux pistes elles-mêmes (même si celui fourni sur les voitures n’est pas en reste). Et pour s’en rendre compte, il n’est même pas utile de jouer. Il suffit de survoler les circuits des deux jeux pour s’apercevoir que Forza offre des routes aux imperfections parfaitement retranscrites (oui je sais, ça fait paradoxal de dire ça), alors que Gran Turismo aurait tendance à nous offrir des routes lisses, aseptisées.

A l’intérieur, rien ne va plus

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Forza 3 – Les intérieurs sont jolis, mais ils ont oublié de les animer. C’est ballot !
Cette distinction dans la modélisation des circuits, est sans doute ce qui fait que Forza surclasse Gran Turismo lorsqu’il s’agit de sensations. Sur ce premier, on ressent vraiment chaque centimètre carré de la route dans le volant/pad. A l’inverse, Gran Turismo se veut beaucoup plus classique et se contente (Et c’est déjà pas mal) de bosser sur le comportement physique des voitures. L’aspect graphique n’est pas en reste, et si en vue extérieur, le travail semble similaire chez l’un et l’autre des concurrents, Gran Turismo s’offre tout de même le luxe de ridiculiser Forza lorsqu’il s’agit de vue interne. En effet, si le jeu de Turn 10 reproduit bel et bien à l’identique les tableaux de bords des différents engins licenciés, il en oublie tout de même de l’animer, avec des jauges (autres que le compteur de vitesse et le compte-tour) parfaitement immobiles. De la même manière, ne comptez pas admirer la dextérité du pilote dans les changements de rapports tant les mains de celui-ci restent désespérément rivées au volant. Si de son coté, la licence japonaise ne s’embarrasse pas de ces choix malheureux, elle enfonce en prime le clou, en proposant près de deux cents véhicules pour lesquels l’habitacle subira lui aussi des dommages, au même titre que la carrosserie. Dommage qu’avec cette vue, la sensation de vitesse soit tant atténuée… et ce, dans l’un comme dans l’autre des deux jeux.

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GT 5 – Pour déformer ainsi la voiture, il a du faire une chute dans un ravin de 300 mètres j’imagine.
Et puisqu’on parle des dommages, c’est le moment de montrer du doigt une particularité pas encore maitrisée par les deux développeurs. Car, s’il n’est pas dit que le problème ne soit pas du aux constructeurs automobiles plus qu’aux développeurs eux-mêmes (Les constructeurs de prestige ne doivent pas voir d’un très bon œil leurs bébés complètement détruits en un rien de temps), il n’en reste que Forza comme Gran Turismo ne proposent pas une gestion des dégâts à la hauteur de ce qu’une simulation soit disant pointue devrait nous offrir. Ayant malheureusement connu, il y a quelques années, les affres de l’accident de voiture spectaculaire (Pour l’anecdote : un soleil sur l’autoroute, à 90km/h, avec trois rebonds sur la rambarde de sécurité), j’ai un exemple bien précis en tête de ce qu’un tel accident peut produire sur une voiture et ne peux alors que me désoler de voir qu’un plantage à plus de 200km/h ne soit pas d’avantage retranscrit, tant visuellement que sur le comportement de la voiture, dans les deux jeux. De ce fait, emboutir les concurrents adverses pour forcer le passage n’aura quasiment jamais de conséquences autres qu’une éventuelle sortie de piste. Pire, ce type de comportement s’avère bien souvent être la solution la plus efficace pour gagner rapidement de nombreuses places. Il y a donc fort à parier qu’elle sera la stratégie la plus répandue en ligne. Toutefois, dans toute cette zone d’ombre, notez que contrairement à son rival (de ce que j’en ai vu et vainement tenté), il sera possible de faire des tonneaux dans GT (pas vu, mais ça a été annoncé).

Pour tous les passionnés

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GT5 – le championnat WRC fait son apparition pour la première fois dans un Gran Turismo.
Mais comme ne cesse de le répéter Dan Greenwalt, le producteur de Forza, une simulation de bagnoles comme ces deux titres, c’est aussi et surtout pour les passionnés de voitures, plus que pour les seuls passionnés de simulation automobile. Et là encore, les deux softs ont des arguments. Pour Gran Turismo il s’agit du nombre considérable de voitures proposées. Polyphony en annonce pas moins de 1.000, contre « seulement » 400 chez son rival. Et dans le lot, comme dit plus avant, des véhicules issus des compétitions de Nascar et de World Rallye Championship (ça tombe bien vu qu’il n’existe quasiment plus de jeux de rallye). Alors certes, Turn 10 a annoncé des voitures supplémentaires en DLC, à raison d’un pack par mois d’au moins 10 véhicules (et même des circuits), pendant un an. Mais si l’intention est louable, le prix de ce contenu forcément payant en rebutera sans doute plus d’un (dont moi). Toutefois, Forza 3 proposera son désormais légendaire kit de peinture qui, comme il y a deux ans, ne manquera pas d’attirer des artistes en herbe qui, pour certains, ne fouleront peut-être même jamais les pistes chaudes et goudronnées de leurs roues peinturlurées.

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Forza 3 – Les artistes en herbe vont encore pouvoir s’en donner à coeur joie… avec plus ou moins de goût.
Et cela nous amène à un point essentiel de Forza Motorsport 3 où, sauf monstrueuse surprise, Gran Turismo 5 devrait être clairement à la ramasse : Il s’agit de l’aspect communautaire. D’un coté, Polyphony annonce seulement du chat textuel et vocal (voilà qui fera bien rire les possesseurs de 360) ainsi qu’un mode replay permettant d’enregistrer et partager (y compris sur Youtube) ses plus belles courses. De l’autre, Forza 3 multipliera le ranking en ligne, non seulement pour les pilotes, mais aussi pour les meilleurs tuneurs, les meilleurs artistes peintre, les meilleurs photographes ou encore les meilleurs réalisateurs de clips. Tout cela viendra s’ajouter aux fonctionnalités déjà présentes dans le précédent titre, à savoir le partage et la vente de voitures et peintures… et bien entendu, de médias. Seule inconnue : Le nombre de joueurs en ligne sur Gran Turismo qui ne devrait avoir aucun mal à égaler la piètre performance de Forza puisque pour celui-ci, il faudra se contenter de courses à huit joueurs.
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