Forza Motorsport 3 roule au starter

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Selon Dan Greenwalt, Forza 3 serait LA simu auto ultime, le jeu parfait pour les amoureux de voitures. Le fou rire passé, il était donc temps de définir ce que Forza 3 a réellement sous sa jupe.

Pas de pitié pour les pauvres

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La gestion des dégâts, c’est franchement pas encore ça…
Si d’un coté on a Gran Turismo qui prend (un peu trop) son temps, de l’autre Turn 10 et sa licence star Forza Motorsport roulent à toute berzingue et enchainent les opus comme Schumacher les rapports. Troisième épisode en seulement quatre années et surtout deuxième itération sur 360… on ne peut pas dire que Dan et ses potes soient très patients. Toujours est-il qu’après la déception Forza 2, les premiers contacts avec ce troisième volet semblaient indiquer qu’on aurait enfin droit à une vraie suite de l’excellent titre originel. Mais bon, entre les premiers contacts et les sessions de tests à la maison, il y a souvent un gouffre. C’est donc avec une pointe de méfiance que j’attaquais l’installation des deux galettes du jeu. Ouais, deux galettes car dans la jolie boite toute verte, on trouve un deuxième DVD contenant voitures et circuits supplémentaires à installer. En d’autres termes, si t’as encore ton vieux disque dur moisi de 20 Go livré avec la console et qu’il est blindé de démos, vidéos et autres babioles en tous genres… tu l’as dans l’os (pour rester poli) et devras te satisfaire d’un contenu limité. Bah oui, t’avais pas qu’à être pauvre… bien fait pour ta gueule !

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Le mode photo est toujours aussi sympa, même s’il est dommage de ne pas pouvoir uploader plus de 30 secondes de vidéo.
Heureusement, ce n’est pas mon cas. Et sur mon magnifique disque de 120 Go, j’ai pu installer, non sans mal, ce fameux contenu. Oui, non sans mal car après l’avoir installé depuis le dashboard, comme un gentil petit soldat bien organisé, je me suis fait refouler par le jeu qui multipliait les erreurs. Bref, quelques coups de latte rageurs dans la console plus tard, j’ai fini par céder et retourner au dashboard pour désinstaller mon deuxième DVD et le réinstaller depuis l’interface du jeu. C’est beau une console de jeu quand elle est bien conçue ! Allez, j’arrête avec les sarcasmes car il faut reconnaitre que malgré des débuts chaotiques, la suite s’est avérée bien plus enthousiasmante. En effet, l’habillage des menus est sobre, classe et parfaitement clair et la modélisation des voitures impeccables. Bien sûr, on n’a pas le droit aux 1.000 bagnoles promises dans GT5, mais il y a suffisamment de choix pour trouver son bonheur même si, là encore, je fus déçu de ne trouver ni Citroën Xsara, ni Fiat Brava, qui furent les deux premières et uniques bagnoles de ma vie (la vraie… vous savez, ce monde étrange qu’on peut voir quand on éteint la console et qu’on sort de chez soi ?).

Passage en force

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Les circuits sont un peu plus jolis et agréables que dans le deux.
Ce bon vieux Dan nous avait donc promis de superbes bagnoles pour les amoureux des voitures. Personnellement, je ne suis pas ce qu’on peut appeler un « amoureux des voitures » (je préfère les filles en fait… ouais, j’suis un marginal !), mais il faut reconnaitre que c’est quand même bien sympa de s’installer derrière le volant d’une Mustang GT, d’une Lotus Esprit ou d’une 911 (vous l’aurez compris tout seul, ce sont mes bagnoles préférées). Il est seulement dommage que les cockpits ne soient pas mieux modélisés (notamment aux niveaux des différents compteurs et jauges), que la vue ne soit pas plus large (obligé de passer par une bidouille en activant le multiscreen) et surtout, que le tout manque cruellement de dynamisme. Bon, je ne demandais pas des délires folkloriques à la NFS Shift, mais un minimum d’ambiance et d’impression de vitesse aurait été les bienvenues. Heureusement, tout cela est vite oublié tant les sensations de pilotage frôlent l’excellence.

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Les artistes en herbe s’en donneront à nouveau à coeur joie.
On ressent particulièrement bien la piste, jusque dans ses moindres imperfections et les pilotes I.A. qui nous entourent renforcent l’immersion par leur maestria, mais aussi par leurs errances et erreurs. S’il fallait chipoter, on leur reprocherait tout de même un poil trop d’agressivité. Ils n’hésitent effectivement pas à vous pousser lorsque vous les empêchez de passer. Mais comme on fait de même, c’est de bonne guerre. D’ailleurs je trouve dommage que le passage en force soit à ce point mis en valeur. Car soyons clair, plutôt que de rester à la traine pendant deux tours (sur une course qui en compte trois) en attendant le meilleur moment pour doubler, on choisira souvent la solution du bourrin, consistant à forcer le passage et à s’aider de la carrosserie de vos concurrents pour freiner dans les virages. C’est malheureusement bien souvent la solution la plus efficace. Et si, au début, on essaie de préserver sa voiture de la moindre rayure… au premier accrochage, la désinvolture refait surface et là les courses deviennent sessions d’auto-tamponneuses.

Patience est mère de vertu

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On trouve quand même relativement peu de voitures françaises.
L’une de mes plus grandes craintes à l’égard de Forza 3, c’était le déroulement du mode carrière, tellement pénible dans le second volet, avec ses circuits (ou portions de circuits) qui se répétaient inlassablement et nous faisait perdre tout le plaisir de la progression et de la découverte. Avec Forza 3, je suis comblé tant le mode carrière est bien foutu. Les circuits sont nombreux et si, bien entendu, il arrivera régulièrement de se retrouver en terrain conquis, l’impression de toujours faire la même chose a totalement disparue. On navigue rapidement entre les différentes compétitions, au gré du calendrier, et on passe très souvent d’une voiture à l’autre pour pouvoir remplir les conditions requises à chacune des inscriptions. C’est d’autant plus agréable que les constructeurs continuent de nous offrir réduction sur les pièces et voitures neuves de prestige pour nous récompenser de nos exploits. Ainsi, le garage se retrouve très rapidement bondé de superbes véhicules dont, il est vrai, seule la moitié obtiendra vos faveurs. Bref, même s’il était difficile de parler de simulation parfaite, il faut reconnaitre que le titre de Turn 10 avait de sérieux atouts pour remporter tous les suffrages. Bien sûr, on regrettera l’absence de cycle jour/nuit (notamment pour les 24h du Mans) et de conditions météos, mais au final c’est un désagrément qu’on oublie bien rapidement.

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En cas de sortie de piste, un p’tit rewind et c’est comme si de rien était.
Ce qu’on a du mal à oublier par contre, ce sont les temps de chargement. Et là on touche au cœur du problème, celui qui va renvoyer votre exemplaire sur une étagère, à prendre la poussière ad vitam eternam. Il est juste inadmissible d’avoir à attendre dix minutes pour faire une course qui va en durer moins de cinq. Bon, j’exagère un peu bien entendu, mais c’est presque ça. Du coup, on sort le jeu en se disant, avec la banane jusqu’aux oreilles, qu’on va se tirer la bourre avec sa belle Mustang rouge qui claque… puis on attend, on attend et on attend encore. On ne fait quasiment que ça du jeu et c’est juste insupportable. Alors il ne faut pas se mentir, à ce jour, Forza 3 est bel et bien la meilleure simulation automobile sur consoles ; y a pas photo. Mais après quelques courageuses heures à tourner sur circuits, j’ai complètement abandonné ce jeu qui pourtant me plaisait énormément, parce que le foutage de gueule, ça va bien 5 minutes ! Y a un moment, il va falloir que constructeurs et développeurs se penchent sur la question des loadings, parce que c’est une vraie plaie qui vous gâche un jeu comme aucun autre défaut n’est capable de le faire.

LA meilleure simulation auto actuelle, mais elle est loin d’être parfaite, ou ultime comme se plaisait à l’annoncer Dan Greenwalt. Si vous kiffez les bagnoles et que vous êtes suffisamment patient pour supporter les interminables temps de chargement, ce jeu est pour vous. Moi, c’est au-dessus de mes forces…

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