FIFA 14, le titre révérence ?

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Cette génération PS360 aura été le théâtre d’un petit événement : Le passage de témoin entre PES et FIFA pour le titre de meilleure simulation de football. Et à l’aube de la nouvelle génération, FIFA 14 prend des airs de tour d’honneur.

Dernières foulées

Bien entendu qu’avec le parc phénoménal de PS360 installées, FIFA 14 ne sera certainement pas le dernier FIFA sur cette génération. Mais avec l’arrivée de nouvelles machines, le focus des développeurs va forcément se porter sur ces dernières, quitte à proposer des versions downgrades pour les joueurs pauvres qui n’auront pas encore franchi le cap générationnel. En même temps, qui pourrait reprocher à EA Sports de ne pas se faire plaisir avec leur nouveau jouet ? Pas moi. D’ailleurs, c’est sans doute déjà un peu le cas avec l’arrivée prochaine de FIFA 14 sur PS4 et Xbox One, même si j’imagine qu’il s’agit plus là d’un lissage avec quelques détails en sus (Next Gen oblige), qu’un downgrade d’une « superior version » vers la génération actuelle. Dès lors, cette mouture PS360 de FIFA 14 sonne un peu comme un baroud d’honneur. Le dernier coup de collier pour franchir le gap, le mieux armé possible. Car il faut dire que le saut générationnel peut s’avérer crucial, voire fatal. Il n’y a qu’à demander à Konami, qui s’est littéralement fait humilier par FIFA ces dernières années, après avoir honteusement dominé le marché de la tête et des épaules.

Pour cette ultime sortie donc, j’aurai aimé voir la licence s’offrir un erratum, limite un DLC payant avec patchs embarqués, plutôt qu’un titre complet au ravalement de façade prononcé. Alors certes, ce n’est pas la révolution attendue suite à la preview dévoilée quelques mois plus tôt, mais de nombreux changements ont tout de même été opérés, avec plus ou moins de réussite, et les bugs et errances de gameplay passées sont, pour la plupart, toujours d’actualité. Côté changement, le plus radical et le premier à sauter aux yeux, c’est la refonte totale du menu. Il était temps, tant celui des précédentes moutures était imbuvable. Après, on appréciera ou non le design, mais question ergonomie c’est quand même bien plus agréable. Reste que lorsqu’on creuse un peu, on se retrouve avec le même menu « effectif / dispositif » que par le passé, avec ses ralentissements pénibles et récurrents, son austérité prononcée et ses réglages à la con, inutiles au possible. Ensuite, viennent les changements d’effectifs (nouveaux maillots, visages affinés, réévaluation des statistiques, transferts, etc.) et les modifications de gameplay.

Sans contrôle, la puissance n’est rien

Car les antis ont beau dire que chaque nouveau FIFA ne correspond qu’à une simple mise à jour du roster, en réalité c’est un peu plus complexe que ça. Si seul les effectifs changeaient, on n’aurait pas à réapprendre à jouer à chaque nouveau millésime, ou presque. Et clairement, ici c’est bien le cas. La faute à une vitesse de jeu considérablement réduite, due notamment à la nouvelle physique de balle et aux difficultés éprouvées par les joueurs à contrôler et s’emmener le cuir. Le résultat est plutôt satisfaisant dans l’ensemble : EA a réussi son pari de retranscrire l’imprévisible du football irl, dans sa simulation vidéoludique, tout en atténuant très largement le côté « billard » qu’on pouvait ressentir dans FIFA 13. Toutefois, j’ai toujours un peu de mal avec les errances grossières des joueurs stars, véritables maestros balle au pied, qui pourtant ici nous pondent régulièrement des contrôles de poussins dans un club de district.

Dans le même esprit, ça me gonfle de voir des clubs de D2, presser comme des dingues le porteur du ballon adverse et faire tourner en attaque, comme s’ils venaient soudainement de recruter l’ensemble des titulaires barcelonais. Du coup, on ressent bien moins les différences de niveaux entre les équipes et on se demande parfois si les statistiques individuelles, pourtant nombreuses et variées, ne sont pas que du vent. Car finalement, c’est encore une fois les notes de vitesse, dribble et finition qui auront le plus d’impact sur le jeu. Enfin, dernier changement radical dans le gameplay : L’efficacité, peut-être un poil trop prononcée, des centres. Car si par le passé, cette arme était clairement sous-évaluée, aujourd’hui c’est pratiquement le plus gros danger pour les défenses adverses ; un sentiment renforcé par les difficultés éprouvées par les attaquants relativement lents à s’imposer dans les vingt mètres adverses. Même un monstre physique comme Zlatan se fait bouger relativement facilement par la défense centrale de Sochaux.

Une génération de bêta testing

Toujours au chapitre des évolutions, on retrouve un système de transferts d’avantage porté sur le travail des recruteurs, avec statistiques cachées, etc. et quelques menues améliorations dans les différents modes. Mais à côté de cela, les mêmes défauts viennent entacher la réussite de ce nouveau millésime. Des défauts qu’on se sera finalement coltinés tout au long de cette génération. Y en a clairement marre du cheat pour rehausser artificiellement la difficulté. Cette impossibilité de changer de joueur, même en manuel, lors de certains débordements, ces passes très courtes qui ont tendance à filer vers un attaquant plus éloigné (et souvent marqué), ces relances constamment foirées lorsque l’I.A. a « décidé » de marquer un but, cet arbitrage à sens unique en faveur de l’I.A., les passes en profondeur systématiquement trop longues même quand on ne fait qu’effleurer Y (ou Triangle), etc. Marre aussi de voir des modes carrière avec des équipes frileuses, voire frigides, sur le marché des transferts (sérieusement, Chantôme titulaire au PSG et quasiment aucun recrutement en deux ans ??), ce calendrier complètement absurde où tu te retrouves parfois à enchaîner 4 matchs en une semaine, ou voir son coach, en mode Joueur Pro, te remplacer par un gardien alors que tu es joueur de champ, ou chercher à te prêter à Evian Thonon Gaillard, alors que t’as la meilleure moyenne de ton équipe, que t’as des stats de fou furieux et que ton salaire dépasse péniblement les 3.000 euros quand la moindre tanche parmi tes coéquipiers gagne 100 fois plus.

D’ailleurs, nombreux sont les joueurs à jouer les capricieuses en mode carrière pour signer un nouveau contrat qui leur rapportera toujours plus de pognon, mais en tant que joueur pro, tu peux crever et te contenter de toucher le même salaire que le porteur de Gatorade. Bon, certes l’argent gagné ne sert à rien (et c’est bien dommage), mais un peu de réalisme, bordel ! Même les défauts précédemment corrigés font leur réapparition cette année, comme ces actions offensives qui se terminent trop souvent par un hors-jeu, parce que les appels de vos coéquipiers sont constamment à la limite et que l’arbitre a la précision d’un ordinateur lorsqu’il s’agit de repérer que votre joueur dépasse le dernier défenseur d’une pointe de chaussure ou d’une mèche de cheveux. Non mais sérieusement, il serait peut-être un peu temps pour EA d’être moins pointilleux sur les hors-jeux afin de rendre les parties plus dynamiques. Bref, s’il reste encore et toujours la référence ultime en terme de simulation footballistique, ce n’est pas encore cette année que FIFA va soigner vos nerfs. Jamais un jeu n’aura été aussi jouissif et frustrant à la fois. Jamais un jeu ne m’aura fait hurler comme celui-ci. J’ai maintenant hâte de voir ce que l’éditeur va être capable de nous proposer sur la génération future. S’ils se contenteront d’une évolution graphique ou si le bouleversement se fera plus en profondeur. Ce sera d’ailleurs un excellent moyen de savoir ce que les nouvelles consoles ont dans le ventre.

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