Elite Dangerous, on the space road again

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Après une longue pause dans ma jeune, fugace mais néanmoins brillante carrière, je suis retourné sillonner la galaxie pour constater les changements opérés depuis ma retraite anticipée.

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Envie de liberté et de grands espaces ? Vous allez être servi !

Pendant que Star Citizen engrange les millions sans jamais sortir de son alpha et que No Man Sky se reboote après son gros raté au décollage, Elite Dangerous continue tranquillement son petit bonhomme de chemin, filant au rythme des DLC et mises à jour vers son cinquième anniversaire.
Et c’est justement à l’occasion du gros update d’avril dernier, que je me suis décidé à relancer ma carrière de pilote. Il faut bien admettre qu’à la sortie du jeu, j’avais tout juste effleuré les possibilités qu’il avait à offrir, ne me lançant dans le douloureux apprentissage du métier que le temps d’une vingtaine d’heures, autant dire un grain de sable dans l’infinité de sa galaxie.

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Depuis l’extension Horizons, il est possible d’explorer la surface des planètes avec un SRV, qui n’est pas sans rappeler Mass Effect et ses séquences en Mako.

Curriculum Vitae

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Oui, on peut vendre et acheter à peu près tout dans Elite Dangerous, y compris ce que la morale réprouve. Mais non, il ne s’agit pas de space plan de beuh, malheureusement.

Avec près de 300 heures au compteur désormais, je me vois davantage comme un pilote aguerri. Et pourtant, je suis encore loin, bien loin d’avoir exploré toute la richesse du titre de David Braben : Je n’ai guère suivi les événements liés aux Thargoids, la race extra-terrestre qui a envahi la galaxie, par exemple. Je n’ai pas encore débloqué tous les ingénieurs et à peine modifié certaines pièces. Je n’ai pas participé au PowerPlay (l’intrigue politique persistante du jeu), pire je n’ai pas plus d’une vingtaine de combats à mon actif. Je suis à tel point pacifiste, que trois des quatre vaisseaux en ma possession ne sont même pas armés. Et si je n’ai pas (encore) embrassé la carrière de pirate, mercenaire ou bounty hunter, j’ai pourtant déjà un long CV en poche.

J’ai ainsi commencé comme simple commerçant, avec mon petit Sidewinder des premières heures, investissant dans des vaisseaux toujours plus gros pour charger davantage de cargaison et les acheminer toujours plus loin. D’abord un peu hasardeux, ce commerce s’est fait de plus en plus juteux à mesure que les développeurs amélioraient les fonctionnalités du marché. Ainsi, il permet désormais de comparer les prix de la station où on se trouve avec ceux des stations visitées, la marge d’erreur due aux fluctuations étant relativement peu importante.

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Le bien nommé Dolphin, est le moins cher des

Puis, lassé de transporter de la marchandise, je me suis mis à faire le taxi pour quelques riches touristes. Là encore, on commence par emmener un ou deux gus dans le système voisin. Puis on les amène un peu plus loin, pour admirer des phénomènes naturels ou des sites historiques. On finit alors par investir dans une sorte de gros bus de l’espace (le Dolphin, par exemple), à transporter des dizaines de personnes de systèmes en systèmes, à réfléchir aux itinéraires à emprunter, aux personnes à embarquer et à rentabiliser le moindre de ses déplacements.

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Certaines stations me font penser à la Citadelle de Mass Effect.
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Laisser une trace indélébile de son passage dans l’univers, ça n’a pas de prix.

Tout ça te donne le goût de l’exploration, de la découverte de nouveaux mondes, ce besoin irrépressible et enfantin de laisser ses empreintes dans la neige immaculée qui recouvre cette galaxie de 400 milliards de systèmes solaires (oui oui, 400 milliards). On investit donc ses modestes économies dans un vaisseau de minage : Pas trop gros, maniable, avec suffisamment de points d’emport pour embarquer un scanner à ondes pulsées, un laser abrasif, des charges sismiques, une raffinerie, des drones prospecteurs et collecteurs, et une soute relativement grande pour y stocker les minéraux récoltés. Bref, un Krait, un ASP ou un Python pour les plus fortunés, fera parfaitement l’affaire. Puis on part à la recherche d’anneaux de glace pour y miner cette fameuse « opale du vide » qui se vend à des prix exorbitants. Très vite, on accumule les millions de crédits et on s’offre alors un navire taillé pour la route (l’Anaconda, par exemple). Avec l’argent restant, on le « fit » consciencieusement pour l’alléger de quelques tonnes et gagner quelques années lumières supplémentaires à chaque saut, sans pour autant rogner sur les modules essentiels (récupérateur de carburant, scanner, réacteur FSD…). Si possible, on lui applique quelques modifications expérimentales, réalisées par les meilleurs ingénieurs, disséminés ça et là dans la galaxie. Et enfin, on part tel un Christophe Colomb des temps modernes, pour un voyage vers l’inconnu… de quelques heures, puis de quelques jours, puis de quelques semaines, repoussant toujours plus loin les limites qu’on s’était fixé.

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Pour récolter de l’opale du vide, il faut un minimum de patience. Mais le jeu en vaut la chandelle…

Toujours plus loin

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Les plus petites stations, ne sont pas équipées pour accueillir les vaisseaux de moyenne et grande taille.

Alors je ne chercherais même pas à vous vendre du rêve : La plupart des joueurs ne sont pas prêts à accepter ce genre d’expédition, où la routine représente sans doute plus de 90% du temps passé en vol, à scanner un nombre incalculable de mondes glacés, sans intérêt visuel et pécuniaire, pour finalement trouver cette perle qui justifiera le déplacement à vos yeux et vous fera sortir la machine à screenshots. A ceux-là, je recommanderais plutôt de s’orienter vers la vie bien plus grisante de chasseur de prime ou de mercenaire, bien au chaud dans leur « petit » cocon de quelques centaines d’années lumières de diamètre. Mais c’est aussi ça la beauté de cet Elite Dangerous : On y fait ce qu’on veut. Alors certes, il n’y a pas vraiment de scénario, pour porter les joueurs de missions en missions comme dans Freelancer ou Wing Commander. L’idée c’est plutôt de se faire sa propre histoire, tout en suivant l’évolution de cet univers, entre conflits politico-militaires et invasion extra-terrestre.

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Ne jamais entreprendre un long voyage sans un récupérateur de carburant costaud !
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Plus que l’exploration spatiale, Elite Dangerous est un véritable simulateur de cartes postales…

C’est même sans doute là le principal défaut de ce jeu. Car oui, la rudesse de l’apprentissage des débuts a peu à peu été gommée par toutes sortes d’aides et d’améliorations promptes à rendre le jeu attractif pour les débutants. Toutefois, l’aspect fondamentalement bac à sable de son gameplay, continue de laisser sur le carreau bon nombre de joueurs qui préféreraient qu’on les guide au travers d’un scénario, de missions scriptées en missions scriptées. De plus, le monde persistant qu’il propose manque de profondeur, et l’impact de la communauté sur son évolution reste trop timide. Il y a bien le système de PowerPlay qui permet de prêter allégeance à l’une des huit personnalités politique qui se partagent l’univers, mais ça reste relativement limité. De ce côté, Elite Dangerous gagnerait à s’inspirer d’Eve Online, où les joueurs ont pu et su créer une véritable économie et un système politique complexe. Pour cela, Frontier doit prendre un peu de recul et se faire davantage spectateur, en offrant à la communauté les outils pour lui permettre de muer.

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Tous ces petits points représentent un système, renfermant entre un et plus d’une centaine d’astres (une quinzaine en moyenne). Et ce n’est ici qu’une infime partie de la galaxie…

Peut-être le verra-t-on en 2020, date prévue pour le prochain gros DLC du jeu. En attendant, septembre a déjà vu quelques améliorations (et pas mal de nouveaux bugs aussi), avec notamment une nouvelle monnaie virtuelle permettant de s’offrir quelques skins pour son avatar et son vaisseau via du temps de jeu (et non plus uniquement via la carte bleue). Plus tard, en décembre, on verra apparaître le très attendu Fleet Carrier, gigantesque navire pouvant servir de base mobile aux joueurs, qui pourront le personnaliser pour les soutenir dans leur activité. Et à la fin de l’année prochaine (selon toute vraisemblance), devrait donc avoir lieu une mise à jour majeure qui, si on en croit les rumeurs, devrait voir apparaître le space legs (en clair, un mode piéton) ou la construction de bases. D’ici là, Star Citizen sera peut-être passé en bêta…

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