Disons le clairement la dernière exclue de Sony est encore une fois excellente. La réalisation est un cran en dessous de ce qu’on a vu sur les dernières exclues mais l’ambiance et le gameplay sont au rendez-vous.
Et voilà, un mois après sa sortie, le test de Days Gone est enfin arrivé sur Polygamer. Et vue que j’ai des goûts de merde (j’anticipe pour le commentaire de Fylo) et bah je vais hurler au scandale en disant bien haut et fort à qui veut l’entendre que c’est une grande réussite contrairement à ce qu’on a pu lire un peu partout. La dernière exclue de Sony, développée par Bend Studio, regroupe un univers entre Sons of Anarchy et The Walking dead, une ambiance bien sympa avec un gameplay qui fait le taf et des moments de pur plaisir. Alors OK il n’est pas parfait mais je le conseille à tous ceux qui seraient tentés par le pitch du jeu.
On déconne pas avec un motard
Days Gone vous place dans la peau de « Dick » alias Deacon St John. Si j’ai rarement vu un nom aussi naze pour un héros, il faut bien avouer que le surnom de « Dick » lui va plutôt bien durant la première partie du jeu. Car oui le héros est un peu une tête de gland, avec des idées à la con et un sens du dévouement qui fait gerber (comme dans tous les open worlds, vous aiderez la terre entière sans savoir pourquoi). Mais au fur et à mesure de l’histoire et bah c’est qu’on finit par l’aimer notre motard. Certaines branches du scénario sont mêmes prenantes et les décisions de Deac font de lui la seule personne à qui l’on s’attache ou s’identifie. J’en profite pour féliciter les développeurs sur 2, 3 points. Le menu du jeu, qui reprend l’inévitable menu circulaire est super bien foutu, en 2 étapes pour choisir sa catégorie puis l’objet voulu s’avère très efficace à l’utilisation. De la même manière, le pavé tactile avec les 4 directions pour la map, le développement du perso, les scénarios et l’inventaire rempli parfaitement sa fonction. Enfin les scénars justement, découpés en plein de branches, ils avancent par pourcentage en fonction des missions. Certaines feront avancer une histoire certaines participent aux pourcentages de 3-4 branches. Le tout est un peu déroutant au début mais fonctionne encore une fois très bien.
L’histoire principale a un peu de mal a se lancer. Personnellement seule la relation d’amitié avec Boozer (votre ancien pote du MC (Motorcycle Club) où Deacon a appris a pas mal de compétences qui lui permettent aujourd’hui de survivre dans ce nouveau monde) m’a accroché. Pour le reste il faut attendre que le monde s’ouvre un peu plus avec les nouvelles régions pour que l’histoire s’emballe un peu. D’ailleurs au niveau de la map qui s’agrandit (et donc de l’histoire qui avance) j’étais assez surpris en découvrant les 3e et 4e zones, que ce ne soient pas les dernières. Finalement le jeu compte 6 zones ce qui est vaste et permet à la narration d’avancer lentement mais en prenant le joueur plus l’histoire avance.
Je vous passe le fait que l’open world est bien fait, varié et joli. Pour ce qui est de joli j’enfoncerai quand même le clou avec la météo. Je pense que ça parle à tout le monde quand je cite Red Dead Redemption 2. Tout le monde était d’accord pour dire que le jeu était ouf. Et qu’il était beau et que la météo était ouf… Bah franchement pour avoir joué aux deux, Days Gone a une météo qui met n’importe quel jeu à l’amende. Entre l’ambiance, les sons, le vent dans les arbres, la neiges qui tombe et s’accumulent recouvrant tout… j’ai simplement jamais vu ça.
The Walking quoi ?
Ok Days Gone n’est pas une adaptation de Walking Dead. Ok c’est pas parce que y’a des zombies que c’est forcément ça. D’ailleurs quoi de moins original que des zombies. Bref, perso je ne suis pas un grand fan de Walking Dead (j’ai maté 3-4 saisons et jamais lu les comics) mais cet univers avec les zombies dans le no man’s land et ces camps de survivants qui fondent des communautés bah ça m’a fait grave penser à la série. L’impression de faire partie de cette survie dans ce qui reste de notre monde. De voir ce que les humains survivants sont capables de faire et d’en faire partie en sauvant des gens, pour les envoyer dans des camps peu scrupuleux où le travail est obligatoire s’ils veulent manger, tout ça pour se faire quelques dollars pour acheter de l’essence ou des munitions, j’ai trouvé ça plutôt cool. D’ailleurs on peut regretter que les camps ne soient pas un peu plus développés. Ou que justement ce ne soit pas à nous de les développer un peu plus. Là on fait augmenter notre réputation dans les plus intéressants pour débloquer de nouvelles armes et de nouvelles pièces de moto. Mais j’avoue que l’environnement est tellement cool qu’on aurait bien envie de plus d’interactions avec les camps.
Enfin les hordes… Il est difficile de décrire l’ambiance liée aux hordes. Ce qu’il faut s’imaginer c’est que vous rencontrerez une petite dizaine de zombies différents. Le zombie de base c’est le grouilleur. Une bonne chair à canon qu’on peut même exploser à mains nues (enfin avec son couteau de botte). Quand vous commencez à avoir 4, 5 grouilleurs à proximité, vous commencez aussi à réfléchir si c’est vraiment la meilleure option que de les affronter. Alors oui c’est de moins en moins vraie en avançant dans l’histoire mais quand-même l’affrontement frontal avec plusieurs zombies n’est jamais une idée grandiose.
Or, tout à coup, vous découvrez des zones où résident (ou migrent) des centaines de zombies. C’est ce moment où l’on découvre la taille d’une horde pour la première fois qui est le plus kiffant dans le jeu. Cette impression de « Oh putain de merde mais qu’est ce que c’est que ce truc » qui en découle, puis cette curiosité qui vous pousse à vous approcher pour mieux observer puis le moment fatidique où l’un d’eux se lève, vous regarde, grogne et où… tous se mettent à courir dans votre direction.
La sensation ressentie quand tous se mettent à courir et que vous vous mettez à courir pour votre survie est franchement géniale. Vous ressentez une sacrée pression et priez pour que votre moto soit dans le bon sens afin de fuir plus rapidement la zone. Parce que si j’évoquais The Walking Dead il faut voir qu’ici les zombies sont plus proches de 28 jours plus tard que des films de Romero.
Perso je me rappelle de 3 scènes assez géniales. Ma première rencontre, qui correspond grosso modo à ce que je viens de décrire, de la découverte à la fuite. Une horde que j’ai affronté mais avec pas assez de munitions ou matos et qui m’a poursuivi tellement longtemps qu’a chaque fois que je descendais de moto je finissais par entendre les zombies arriver (j’ai fini par les distancer mais pendant un long moment j’étais vraiment plus serein. Et enfin ma première attaque d’une horde ou plus précisément d’une demie horde. Alors ok je l’ai fait bien avant que le jeu vous invite à le faire. Mais il fallait que j’essaie. Et s’attaquer à la horde alors qu’on a pas encore énormément de matériel, quasiment tout dépenser que ce soit ses explosifs, ses molotovs, ses ressources pour en fabriquer des nouveaux et ses munitions et se rendre compte qu’on est environ à la moitié de la horde et prendre la décision de fuir en se jurant de revenir les tuer plus tard c’est quand même assez génial. D’ailleurs je vous conseille de vous y frotter un peu avant que le jeu vous y invite car une fois les meilleures armes débloquées la pression retombe quand même grandement.
Je pense que j’aurai beau décrire la sensation le mieux est encore de s’en rendre compte en jouant. En attendant je vous laisse avec 2 petites illustrations en photos.
Du coup qu’est ce qui est si nul ?
Bah rien. C’est sûr que c’est facile de chier sur un jeu quand on en fait une critique. Demandez à Fylo, il vous dira que c’est de la merde juste parce que c’est sur PS4. Mais passé ces petites gueguerres entre support ou ces lynchages en règle pour faire comme tout le monde (demandez aux développeurs d’Anthem s’ils ne sont pas d’accord avec moi) qu’est ce que l’on peut reprocher à Days Gone ?
Le framrate. Là c’est sûr les développeurs n’ont pas beaucoup d’excuses. Quand on est en moto il est juste hallucinant. On peut même dire honteux sans trop se mouiller. C’est simple il arrive à tomber à 0 fps. Oui 0 image par seconde sur 2, 3 secondes pour les pires ralentissements. De manière générale, il est juste mauvais en moto mais il peut être hallucinant. Après pour défendre la chose quand même, ces chutes ne sont pas très gênantes. La moto sert principalement à se déplacer du point A au point B et cela ne rend donc pas le jeu injouable. C’est juste un peu l’hallu pour un AAA comme ça.
La consommation de la moto. Presque pire que le framrate. Comment transformer une bonne feature en truc chiant. Il faut trouver de l’essence. Il faut faire le plein de la moto. Ok c’est cool, on a compris. Pour être sûrs les développeurs ont prévu une moto qui consomme plus que tout engin de guerre existant. Du coup ça devient pénible de faire 3 fois le plein sur un seul trajet.
Enfin les bugs. Tout open world en contient et sur les nombreuses heures de jeu passées dans Days Gone, oui j’ai croisé 2-3 bugs. Une fois je ne pouvais pas lancer de cailloux. J’ai rechargé ma partie, c’était corrigé. Une fois j’avais pas le bouton pour finir ma mission. J’ai fini une autre mission et hop le bouton est apparu. Donc faut pas exagérer 3 bugs et rien de bloquant en plus de 60h, pas de quoi crier au scandale.
Pour résumer, oui Days Gone a quelques défauts mais rien qui peut en faire un mauvais jeu.
La suite
Sony et Bend Studio ont déjà annoncé du contenu post lancement. Vu l’univers on espère prolonger l’aventure. Et encore une fois pourquoi pas un DLC qui mettrait la gestion des camps au premier plan. Ou alors de nouvelles menaces avec de nouvelles mutations. Bref quand on a un open world réussi autant essayer de développer des trucs dedans plutôt que de probablement saigner la licence avec des suites.
Conclusion
Abattu par la critique avant l’heure, Days Gone n’est franchement pas ce que l’on a pu en lire. Certes certains problèmes existent comme par exemple ces chutes hallucinantes de framrate quand on est en moto mais dans l’ensemble l’univers de Days Gone est plutôt sympa et même largement réussi. Le jeu pourrait être une adaptation de Walking Dead avec son ambiance Zombie et les camps de survivants présents dans chaque région. On se pose même plusieurs fois la question de nos choix moraux quand on envoie des gens dans ce qui ressemble fortement à des camps de travail forcé. En plus de cette ambiance, le scénario est correct sans jamais réussir à se surpasser et le gameplay, lui très efficace, fait le boulot surtout contre les hordes.
En gros du bon voir du très très bon. En tout cas moi je surveillerai attentivement les DLC car on peut encore largement utiliser cet open world.
6 Commentaires
Days Gone, 28 jours plus tard je kiffe toujours autant
Polygamer qui kiffe un jeu hyper générique. Pourquoi je suis à peine étonné ?
Days Gone, 28 jours plus tard je kiffe toujours autant
Parce que ça doit être à peine étonnant, j’imagine…
Days Gone, 28 jours plus tard je kiffe toujours autant
En plus c’est pas Polygamer c’est Thomas.
Super test. J’ai aussi beaucoup aimé le jeu ! J’y reviens d’ailleurs en ce moment même.
Cela dit, le fait d’annoncer comme référence à son univers, la série Sons of Anarchy, est d’après moi un peu erroné…
Les MC (Moto Club) sont très présents dans certaines villes ou États des États-Unis, si pour nous, club de moto rime avec SOA, pour eux, et donc le studio en question, qui en plus se trouve en Oregon (où plusieurs MC cohabitent) il ne s’agit que d’une culture et un univers présent dans leur quotidien.
J’entends par là que SOA et Sutter, ont fait une série basée sur un univers tout à fait tangible pour beaucoup d’américains du nord, ils ne sont donc en aucun cas la source exclusive à laquelle s’abreuvent les œuvres traitants du milieu des MC…
C’est tout simplement (même si Deacon a un air de Jax Teller, oui) une œuvre basée sur un univers dont SOA n’en est qu’une bribe parmi d’autres. On pourrait tout autant dire que le jeu s’inspire d’autres films et séries sur ce milieu (il n’y en a pas énormément, mais quand même).
D’après moi, c’est dû aux goûts et intérêts des artistes à la base du jeu. Car c’est un pari risqué que de développer son univers sur une base comme celle-ci (là où à l’heure actuelle, les héros doivent être soit issus minorités ethnique ou être une femme), pas vraiment dans l’air du temps… La mode est plus au rap, au fantastique etc…
Mais bon sang, on sent de suite qu’ils savent de quoi ils parlent, ça sent direct l’authenticitée ! C’est pour ça que ça marche aussi bien, cet univers.
Bref, personnellement, je citerai » Je suis une Légende » comme inspiration première (roman plutôt que film) pour ce qui est de l’aspect SF, et pour l’aspect moto club, juste la culture biker US (présente dans de nombreuses œuvres).
Mais je chipote… C’est juste que ça me rend triste que de voir ce mouvement, cette passion et ce mode de vie, réduits à une série TV seulement.
Merci pour ce test, j’aime vraiment beaucoup ce jeu personnellement, juste la conduite est meilleure et plus naturelle que nombre de jeu de moto seulement 😅 et le tir très bien représenté via un marqueur laissant une marge d’erreur interne à la mire (exactement comme en vrai, on a une marge, non pas un point fixe à la RDR quand on tire), le recul et la sensation et bien entendu, l’histoire, qui dans le fond reste classique, mais dans la forme très bien amené ! Le classique, quand bien joué, peut tout à fait être d’une qualité intense.
Bon courage à vous pour la suite, j’aime bien votre contenu ! Merci !
Ha et pour l’essence… Rouan d’étonnant, c’est même tout à fait normal ! C’est comme les heures des journées qui défilent (les jours ne durent pas plus de 15/20min)c’est mis à l’échelle pour voir le soleil se coucher en une session de jeu d’1h…. et bien les distances c’est pareil, on traverse l’état (forêt, désert, monts enneigés) en 4km il faut deux à trois pleins pour traverser la map comme il le faudrait pour traverser l’état en réalité, c’est simplement une mise à l’échelle !
Personne n’aimerait rouler 4h en jeu pour aller dans un camp, non, c’est condensé pour obtenir un environnement fourni et appliqué, ce qui fait que la consommation d’essence découle de cette construction.
C’est tout à fait logique. Sinon, l’essence serait une feature totalement obsolète (possédant une Harley Sporster 883, avec un plein je ne fais même pas 200km), il s’agit simplement d’une mise à l’échelle, tout comme 24h dans le jeu dure quelques dizaines de minutes, aller de Hot Spring à Lost Lake, qui nous prend 4/6min, repensante grosso modo quelques heures de route ! Nécessaire donc de faire la plein…
Tout comme dans RDR on va de la ville très moderne à la frontière du Mexique en 15min, ça qui représente au moins 5/6 j de cheval en réalité…
Ce sont simplement des mises à l’échelle pour passer d’un environnement à l’autre, du jour à la nuit, en peu de temps afin de ne pas avoir des maps de 500km qui seraient vides et des trajets infinissables, ni des nuits de 10h, tout en ayant quand même la gestion des ressources nécessaires à ce genre de voyage.
C’est assez compréhensible et totalement justifié… Non ?
Sinon encore merci, je suis totalement de ton avis. Ce jeu est absolument génial. Un vrai travail et une expérience marquante. Encore faut-il l’avoir fini, chose que la plupart de ses détracteurs n’ont pas fait 😅
Bon courage pour la suite amigo !
je partage complètement cette critique. Le jeu a qq failles mais on s’attache aux personnages (in peu moins que red dead mais quand meme), l’histoire est bien foutue , de bons moments de stress
une très belle surprise. Pour moi largement au dessus d’un assassins creed ou cyberPunk