Bully : Scholarship Edition est en fait un portage de Bully/Canis.Canem.Edit sorti sur PS2 en 2006. Comme Polygamer n’était pas encore né à l’époque, on vous teste le bousin dans sa version 360 (il est aussi sorti sur Wii) qui peut aussi faire office de rétro test de la version PS2…
Les conséquences du redoublement
Histoire de se débarrasser tout de suite de ça pour se concentrer sur des choses bien plus intéressantes : Oui Bully est laid. Il faut dire qu’il reprend les bases du code PS2 avec quelques polygones et affinages HD en prime donc voilà, c’est pas le Pérou. Oui, c’est un jeu PS2 en HD, voilà… Et ce ne sont pas les innombrables temps de chargement qui vont me faire mentir, il y en a un à chaque entrée/sortie d’un bâtiment donc autant dire que c’est souvent, très souvent. On peut se demander pourquoi sortir un portage 2 ans après si c’est juste pour affiner la gueule du truc ? Pourquoi pas le redévelopper de zéro en prenant en compte la puissance des machines actuelles ? Y avait largement le temps, 2 ans quand même…
Pour tenter de justifier cette attente, Rockstar a ajouté quelques missions et cours en plus, a revu quelques mises en scène… Pas de quoi mettre un slip à un chat (et lui tirer) et surtout pas de quoi expliquer ces deux années, en fait. Tout ça n’est qu’une vaste histoire de planning, sachant qu’une version Xbox a été annulée sans aucune explication à l’époque, le portage 360 n’est pas né sur un coup de tête. Pour ce qui est du portage Wii c’est sans doute venu se coller par la suite, ce qui peut, pourquoi pas, expliquer ces deux piges. Bref, tout ça pour dire que ceux qui ont la version PS2 peuvent retourner jouer dessus, mais les autres…
Grand Theft Auto : Bully
… les autres, eux, peuvent se ruer au magasin. Oui parce qu’hormis le côté technique Bully est un petit bijou (qui coûte 50 euros). Le scénario nous transporte dans une bourgade où se situe un pensionnat, Bullworth Academy. James « Jimmy » Hopkins y est largué par sa maman lors de sa quinzième année. Jeune homme teigneux, perturbateur, viré à de multiples reprises de ses anciennes écoles et que l’on imagine un peu chamboulé par les innombrables remariages de sa mère, on a le plaisir de l’incarner. Les habitués des Grand Theft Auto se sentiront en terrain connu puisque Bully en reprend à sa manière la mécanique de gameplay (ainsi que l’excellence de l’ambiance sonore ou encore la durée de vie).
Un monde ouvert et interactif avec de nouveaux espaces qui se débloquent au fur et à mesure, des missions et des tonnes de sous missions, un scénario travaillé mettant des tas de personnages charismatiques en scène et dont l’objectif est de nous faire « contrôler » non pas la ville mais le bahut, des gangs remplacés par des clans typiquement lycéens (les nerds, les blousons noirs, les bourges, les sportifs) et puis la possibilité de faire le con sans s’occuper du reste. Le con oui mais à niveau d’un garçon de 15 ans hein. GTA en culottes courtes quoi, plus que jamais.
Jimmy La Malice
Mettre des pétards dans les chiottes, se glisser derrière un mec pour tirer sur son slip, s’introduire dans le dortoir des filles, coincer des élèves dans leur casier, railler n’importe qui, rouler des pelles aux gonzesses (ou aux mecs, ou les deux, comme vous voulez), balancer des œufs sur les bagnoles, casser des vitres au lance-pierres, jeter des boules puantes, lancer du poil à gratter… Les missions/sous missions et les à côté sont totalement imprégnés de cette ambiance pensionnat/Denis la Malice tellement jouissive à jouer. C’est bien simple, on s’éclate comme un fou du début à la fin, que l’on fasse avancer le scénario ou non.
Tout a été pensé pour nous plonger dans cet univers particulier, on pourra même suivre des cours. A raison de deux par jour ayant lieu durant deux tranches horaires vaguement précises (le matin de 8 à 12 et l’aprèm de 13 à 17), ils sont facultatifs mais permettent à chaque fois de débloquer un petit truc bien sympatoche si réussit avec brio (ce sont des minis jeux hein, pas des vrais cours, on va pas s’instruire dans un jeu Rockstar quand même, faut pas déconner). Même en dehors du bahut tout est étudié pour conserver le même esprit, que ça soit pour la fête foraine (et ses attractions, je vous conseille le musée des horreurs…) à visiter, les petits jobs à réaliser style livrer des journaux à vélo, les courses de kart etc…
Le savoir faire Rockstar
Même si Jimmy est libre de ses actes, ne vous attendez pas à pouvoir martyriser n’importe qui en toute impunité. Dans le bahut il y a des pions partout qui n’hésiteront pas à vous courser s’ils vous gaulent, et en ville il y a des flics (une jauge est là pour vous aider, suivant le modèle des étoiles de recherche de flics GTAesque…). Fuir ou se cacher (dans une poubelle, un placard, un casier etc) sont les seules solutions pour éviter la colle, n’espérez pas pouvoir tôler l’autorité, vous n’avez que 15 ans que diable !
On retrouve tout un tas de petits éléments de gameplay des précédents jeux Rockstar, pas seulement GTA, je pense à The Warriors et son système de tags ou encore Manhunt et son côté discrétion. On a même parfois la version écolière de certaines missions de Grand Theft Auto : San Andreas. Pour autant, Bully est original, très ambiancé vous l’aurez compris, et surtout immensément fun. Il fourmille de très bonnes petites idées, d’animations hilarantes, d’interactions paraissant anodines mais qui font la différence. Bully c’est bon comme un Petit Ecolier, et ce n’est pas que pour les enfants.
Cette édition scolaire de Bully est un jeu PS2 sur 360/Wii (avec tout ce que ça implique) dont les innovations ne méritent pas un deuxième coup de pad. Mais alors pour ceux qui n’y ont jamais joué c’est un petit chef d’œuvre indispensable bourré d’humour, disposant de toutes les qualités d’un jeu d’action/aventure made in Rockstar.