Bioshock 2, dans la peau d’une nounou d’enfer

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Bioshock premier du nom est probablement ma meilleure expérience vidéo-ludique de ces dernières années. Néanmoins, une suite était-elle réellement nécessaire ?

Retour à Rapture

Alors que le premier volet se suffisait à lui même, les très bonnes ventes de ce magnifique jeu ont décidé 2K à mettre rapidement une suite en route. Et là, question : Qu’y a-t-il de plus à raconter ? Rien ne justifie une suite ! Bon je ne vais pas bouder mon plaisir, tant le fait de replonger dans les méandres de la cité sous-marine peuplée de dégénérés mentaux est enthousiasmant, surtout dans la peau le scaphandre d’un Big Daddy (le tout premier créé; tout simplement nommé Delta). Véritable tank sur pattes et accessoirement protecteur des Littles Sisters, l’idée de me mettre aux commandes de cette boite de conserve increvable fait aussitôt ressortir mes plus bas instincts guerriers et bourrins, me voyant déjà dessouder du Chrosome à la pelle sans craindre leurs misérables attaques. Et là, première déception, même si mes pulsions bourrines sont plus que servies, le sentiment de puissance tant fantasmé n’est pas particulièrement présent. Pas beaucoup plus résistant qu’un Chrosome et ne marchant pas aussi lourdement et lentement que les autres protecteurs, j’ai plutôt eu l’impression de contrôler un humain de base qu’un lourd et résistant scaphandrier.

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Plasmide + foreuse = combo violent.
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Ah bah vous étiez prévenus…
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Pas évident de protéger ces petites filles…

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Le Big Daddy vu par Jules.
D’autre part, finie l’ambiance angoissante du premier épisode et place aux carnages et aux escarmouches sanglantes. Un peu décevant, tant le coté flippant de Bioshock a contribué à son succès, mais tout à fait logique quand il est question d’incarner un protecteur dénué de toute peur et dont le seul but est de retrouver sa Little Sister attitrée. On se retrouve donc face à un titre beaucoup plus nerveux que le précédent épisode. Protéger une Petite Soeur (j’arrête de me la péter avec les noms en Anglais) s’avère être une tâche ardue tant l’Adam qu’elle transporte est convoité. Si tout au long de l’aventure il est question de retrouver LA fillette avec qui le lien a été fait, il est également possible (et vivement conseillé) de « kidnapper » celles des autres protecteurs (au risque d’attirer la Big Sister, véritable plaie et ennemi des plus coriace). C’est ensuite elles qui récolteront l’Adam, occasionnant par la même occasion de petites escarmouches stratégiques avec préparation et repérage des environs pour protéger l’enfant. Il est ensuite possible de dépenser le précieux nectar pour acheter de nouveaux plasmides. Car oui, en plus des armes, les plasmides sont une fois de plus de la partie. Ce n’est d’ailleurs pas la seule chose qui fait son grand retour : le piratage, les bandes sonores, les armes customisables, les chouettes environnements… Tout ce que j’ai aimé dans Bioshock est là… Et c’est bien ça le problème.

Participez à la chute de Rapture

Même si le jeu est franchement bon, je regrette le manque de nouveautés.
Rayon nouveautés donc, on retiendra surtout les choix moraux qui se retrouve ici étendus à certains personnages rencontrés et plus seulement aux Petites Sœurs comme c’était précédemment le cas. Vais-je dessouder cette misérable chieuse qui m’a mis des bâtons dans les roues ou vais-je lui laisser la vie sauve et espérer de l’aide de sa part pour la suite de l’aventure ? L’autre nouveauté est la simplification de la prise en main. Plus besoin de switcher entre plasmides et armes, la boite de conserve tenant son arme d’une main, balançant les « pouvoirs » de l’autre et s’injectant par la même occasion sa dose d’Eve tout seul quand c’est nécessaire. Bien plus pratique et rapide qu’auparavant. En gros c’est à peu prêt tout ce qu’il y a de neuf concernant l’aventure principale. Aventure au scénario prenant que les plus pressés finiront en 5 ou 6 heures alors que ceux qui comme moi prennent leur temps pour explorer la totalité des zones mettront beaucoup plus de temps. Au final j’ai quand même parfois l’impression de rejouer au même jeu dans la peau d’un autre personnage. Qui a dit Bioshock 1.5 ?

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Quel sera votre choix ?
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Les Chrosomes se sont mis au Body-Building.
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Main gauche : les Plasmides. Main droite : les grosses armes qui piquent.

bioshock-2-playstation-3-ps3-206.jpgMais LA grosse nouveauté c’est tout de même l’apparition d’un mode multijoueurs plutôt original. Enfin, le contexte de ce mode est assez original. En effet, il est ici question de revivre les dernières heures de Rapture avant que celle-ci ne parte en couille. Pour le reste, on est face à du très classique avec entre autres des affrontements Team vs Team dans différentes zones de la citée. C’est relativement bourrin et on retrouve avec joie de nombreux éléments de gameplay du solo (piratage, plasmides…). Bien sûr, le maintenant incontournable système de progression du personnage à la Modern Warfare est lui aussi de la partie avec ses niveaux à augmenter, son lot de défis à réaliser et sa personnalisation de skills ici remplacée par les plasmides. Dernière petite chose amusante : il existe sur chacune des cartes une armure de Big Daddy conférant à celui qui la trouvera une force et une résistance accrues, bien au dessus de celles de l’aventure solo. Fun et décérébré, cet ajout est malgré tout le bien venu.

Beaucoup moins ambiancé, avec des environnements plus ou moins identiques à ceux du premier épisode et un peu avare en nouveautés, ce Bioshock 2 s’avère être fort ressemblant à son grand frère. Mais quand on a aimé le premier, impossible de faire l’impasse sur cette suite.

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