Batman Arkham Asylum, adaptation réussie

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Rares sont les adaptations de comics, de films ou de séries de bonne qualité. Le studio Rocksteady tente malgré tout le coup avec son Batman AA et pour une fois les fans ne sont pas pris pour des cons.

Une histoire de fou

Le Joker après avoir kidnappé le maire de Gotham vient se livrer de lui même à Batman. Ça sent le traquenard à plein nez mais ce gland d’homme chauve-souris décide tout de même de se jeter dans la gueule du loup. Comme on pouvait s’en douter le super méchant avait un plan à la hauteur de sa folie, s’échappe et prend le contrôle de l’asile d’Arkham. C’est le début d’une très longue nuit de chasse pour le héros aux milles gadgets (non pas l’inspecteur gadget bande de glands… Batman). Ah bah fallait pas tomber dans le panneau Batou ! Le scénario part sur des bases simple mais propose de chouettes rebondissements et quelques rencontres inattendues. On peut d’ailleurs féliciter les développeurs pour le respect de la mythologie Batmanienne. Un bon paquet de super vilains bien connus barreront la route du justicier masqué. Les fans vont être contents (quoi que le fan n’est jamais vraiment content).

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Tout le long du trajet vers sa cellule le Joker fait son malin…
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…mais Batman est là pour le remettre en place.
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L’asile d’Arkham est tout sauf accueillant.

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Killer Croc est plutôt impressionnant.
Si le scénario est bien foutu, l’ambiance n’est pas en reste. Le studio ne nous inflige pas l’univers fluo et nawak des films de Joel Schumacher. Non, ici on baigne plutôt dans une ambiance sombre, gothique et adulte. Les ennemis sont dingues, l’asile est crasseux, l’architecture est imposante et inquiétante… On regrettera seulement que le héros masqué soit un poil trop sympathique. En effet, personne ne meurt de la main de l’homme chauve souris. Tuer c’est mal, même des fous furieux qui assassinent des agents de sécurité ou des médecins. Les combats n’en sont pas moins violents et superbement mis en scène. Par contre ils sont sacrément faciles ! Même face à une dizaine de taulards on s’en sort facilement.

Assistance à personne rarement en danger

La facilité ! C’est l’un des plus gros problèmes du jeu. On a tout le temps l’impression d’être pris par la main; d’être assisté. Lors des combats par exemple, une « icône » indique quand un ennemi va frapper, hop une pression sur le bon bouton façon QTE et on esquive le coup. Ca se complexifie un peu avec l’arrivée des combos mais on peut largement finir le jeu sans même les utiliser. Ce ne sont pas non plus les divers boss (sublimes et géniaux pour certains) qui vous donneront du fil à retordre. Le coté infiltration quant à lui est complétement dénaturé à cause de la vision du prédateur qui permet de voir la position des vilains pas beaux à travers les murs. On perd donc tout stress et tout effet de surprise. D’ailleurs L’IA est un peu foireuse, il suffit de grimper sur une gargouille, un petit tour de passe-passe sur une autre, et voilà les ennemis qui abandonnent toute recherche. Enfin ils continuent de chercher mais comme ils ne lèvent que rarement la tête on est vite à l’abri. On peut également faire une victime à quinze centimètres d’un de ses potes, ce dernier ne réagira même pas. Conséquence directe de la facilité générale du jeu, la durée de vie est assez courte. Évidemment si on s’amuse à chercher tous les indices et énigmes de l’homme mystère ou qu’on aime passer du temps sur les challenges vite lassants on peut rallonger l’expérience de quelques heures.

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Les combats ne sont pas bien difficiles.
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Même dans cette situation il n’est pas difficile de s’en sortir.
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A la limite les ennemis armés compliquent un peu la tache.

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Voici l’endroit salutaire quand ça chauffera un peu trop pour vos miches.
L’autre point noir est la répététivité de l’action. Même si le héros peut améliorer ses compétences et son attirail au fil de l’aventure, débloquer de nouveaux gadgets et que l’on évolue sur une carte relativement ouverte, on fait souvent la même chose. Le schéma est simple: On visite une partie de l’asile, on résout une ou deux énigmes, on tabasse les méchants, on affronte un boss, on débloque un nouveau gadget, on peut donc accéder à un lieu précédemment inaccessible. Bon c’est vrai je grossis un peu le truc… Le gameplay change de temps en temps. Par moment on est face à de vraies bonnes phases de plateforme ou les gadgets sont inutilisables et certains passages sont assez surprenants. Je ne peux pas en dire plus sous peine de gâcher la surprise aux rares joueurs n’ayant pas encore fini le jeu (bah ouais nous on reçoit bien souvent les jeux après leur sortie…). Bizarrement ces défauts n’entachent aucunement le plaisir de jeu. On est happé par cette ambiance sombre et par ce scénario dont on ne perd jamais le fil. Alors oui ce Batman Arkham Asylum est très bon, oui j’ai pris mon pied mais il ne mérite pas nécessairement toutes les éloges que l’on peut lire un peu partout à son sujet.

Malgré une aventure et une progression linéaires, malgré une IA bancale et une trop grande facilité, difficile de lâcher la manette. La réalisation soignée, la licence Batman traitée avec respect, l’ambiance et l’envie de connaitre le pourquoi du comment du plan du Joker y sont certainement pour beaucoup.

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