Avatar : Frontiers of Pandora, le renouveau d’Ubisoft ?

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Après un sixième épisode de Far Cry plus rasoir que jamais, on pouvait craindre un nouveau copié collé dans l’univers de la licence Avatar, mais il n’en est rien et ça fait du bien.

Tout commence avec une longue scène d’introduction, d’un niveau assez moyen il faut bien se l’avouer dès le début. On fait parti d’une bande de Na’vy, recueillie et éduquée par des humains de la RDA. Surprise ! Il s’avère que le chef des gentils humains est en fait le chef des méchants humains. S’en suit un retournement de situation où il veut tous nous tuer et où l’on se retrouve isolé du reste du groupe. Après une très longue série de passages dans des bouches d’aération et compagnie, on finit enfin par sortir du complexe et découvrir la jungle de Pandora et l’écran titre du jeu. Si la mission est aussi naze que niaise, la sortie en extérieur, la découverte colorée du monde avec les musiques du style John Williams annoncent une aventure bien plus intéressante.

Un monde extraordinaire…

En effet, une fois en extérieur, on prend une première claque dans la gueule. Pandora est franchement jolie. On découvrira par la suite qu’elle est, en plus, très variée. La première impression est fidèle au film, avec un environnement assez alien, très coloré. En avançant un peu dans l’histoire, j’ai trouvé qu’elle été trop déserte, pas assez vivante, mais il n’empêche qu’on prend claque sur claque avec des décors toujours plus travaillés et des éclairages à tomber. Comme quoi les jeux exclus à la génération actuelle font quand même la différence. La nuit, le monde est complètement différent ce qui ajoute encore à ce côté découverte permanente d’un monde magique.

… Mais…

Comme je le glissais juste avant, ce monde est bien vaste par rapport à son « remplissage ». Au final, ça ressemble un peu à The Forest, un grand environnement bien vide. On devrait peut-être avoir la possibilité de couper des arbres pour nous occuper.

Plein de bonnes idées…

Pour remplir Pandora, Ubisoft a eu plein de bonnes idées. Petite similitude avec Far Cry, on retrouve des camps de la RDA à libérer. Le jeu étant plus infiltration qu’action (mais je reviendrai dessus), Ubi nous incite à jouer avec notre pistolet de piratage plus qu’avec nos fusils à pompe. Son utilisation est assez simple et utilise en plus la manette DualSense, ce qui est TOUJOURS cool. Une fois cette phase achevée, on aura un petit casse-tête à résoudre, assez simple mais le principe est sympa.

Autre bonne idée, une multitude de camps (rda ou Na’vy) trainent un peu partout. Vu la taille de la map, il sera fort utile de pouvoir débloquer autant de tp que possible.

Le système d’exploration que l’on peut passer en mode exploration ou guidé. L’idée de devoir trouver son chemin sans marqueur bleu fluo est quand même très tentante.

La diversité de la map est aussi notable par la multitude de biomes différents proposés. Et chacun est mis en avant pour la récolte et la chasse. Deux notions hyper importantes du jeu et tant mieux. J’irai même jusqu’à dire que c’est un des meilleurs aspects du jeu. Entre la réussite du monde extérieur et l’importance de la cueillette et des matières premières d’artisanat, on va passer des heures à s’en occuper pour notre plus grand plaisir. La chasse est encore plus réussie avec des missions du style chasse légendaire qui sont de vrais défis pour tout bon archer.

Enfin, le système de niveau change dans Avatar pour un modèle assez original. Fini les zones avec des niveaux trop élevés pour pouvoir s’y promener. Ici le jeu suit plus ou moins le personnage. Concrètement, les premières missions annexes que j’ai débloqué étaient conseillées au niveau 5 quand j’étais moi-même niveau 6. En progressant dans le jeu, disons que je suis passé niveau 12 et les mêmes quêtes annexes étaient devenues de niveau 11.

… Mais…

Bienvenue chez Ubisoft. Hey les gars j’ai eu une bonne idée. Super Didier ! Où est la touche copié collé ? Apparement ils l’ont trouvé car on se retrouve à faire 30x la même mission de libération de base, 30x à faire la même mise sous tension d’un vieux poste abandonné, 130x le même piratage avec ce putain de pistolet (qui je le rappelle était une bonne idée) que je ne peux même plus voir en peinture. D’ailleurs j’en avais tellement marre qu’à la fin je suis allé dans les options pour rendre ces séquences automatiques. La résolution est automatique mais la durée du chargement est proportionnellement longue à la difficulté du piratage. Même ça c’est relou.

Pour le style de jeu, exploration ou guidée, la map n’aide pas tellement et il est vite pénible de jouer en mode exploration. Parfois pour des petits trucs à la con, on se retrouve paumé à arpenter un monde inconnu et on peut vite chercher une heure un objectif tout con. Finalement j’avoue que j’ai réactivé le mode guidé, trouvant le mode exploration plus intéressant mais mal mis en place. Mieux vaut encore suivre un pointeur bleu que ne pas savoir où aller.

C’est coloré et franchement beau

Même la récolte ils ont à moitié réussi à rendre le truc relou. Avec des phrases qui me font rire mais qui dans le fond ne me gêne pas, on se retrouve à chercher des cônes de pins mousseux rares au nord de la forêt brumeuse, près du lac des géants dans le biome de terre rocheuse en face de la rivière soyeuse. Une fois qu’on arrive à traduire ça en français, on pose un marqueur sur la carte et on se tape le trajet pour aller cueillir. Alors, je veux bien que les éléments sublimes ne tombent pas comme des mouches en deux secondes. Mais bon quand on se prend la tête à trouver le bon spot, j’avoue que c’est relou de cueillir 15, 20 cônes de pins mousseux nobles ou convenables avant de toucher un sublime. Le craft en devient long voir parfois pénible alors que c’est un des points hyper important du jeu, et pour ceux qui aiment, très réussi.

Enfin, revenons sur le système de niveaux du jeu. Déjà, j’ai volontairement oublié de parler des exceptions, genre certaines bases où le jeu ne veut pas que vous alliez alors elles sont niveau 20 dès le début et leur difficulté est fixe pour être sûr que vous ne veniez pas faire des choses imprévues. Ensuite la progression de l’histoire principale est très fortement liée au craft, pour améliorer son niveau d’équipement et donc pouvoir suivre la difficulté du jeu. Sauf que le craft n’est pas toujours aisé pour améliorer sensiblement son score. Du coup, on se retrouve bloqué assez longuement avant de progresser dans l’histoire. Et si on veut se soulager avec quelques missions annexes un peu plus facile, on en peut même pas, puisqu’elles évoluent en même temps que nous. Bref encore une bonne idée loin d’être parfaite dans les faits.

Un style porté sur l’infiltration…

Alors que l’on soit bien clair. Si l’on peut s’amuser à comparer le jeu avec un énième copié collé d’un Far Cry, on serait quand même bien de mauvaise foi ce coup-ci. Alors oui, on reste sur un FPS Ubisoft, donc on trouvera toujours des similitudes, mais déjà la différence numéro 1 c’est qu’on n’est pas là pour tout faire péter dans Avatar. Vous êtes certes grand et fort (d’ailleurs il est assez jouissif d’éliminer les humains en leur mettant des patates) mais vous n’êtes pas une machine de guerre. Du coup, l’infiltration est plus que bienvenue.

Le jeu lui-même pousse en ce sens. Quand on libère une base, on aura plus de ressources si on a réussi à le faire discrètement que si on se la joue John Rambo. Autrement dit, si l’alarme retenti, la RDA videra une partie des ressources avant d’évacuer.

Autre bonne nouvelle, cela nous incite à jouer à l’arc et rien que pour ça, Ubisoft a su me scotcher à ma manette pendant un bon paquet d’heures (58 pour être précis). Arc court, assez rapide, arc long plutôt classique et arc lourd pratique contre les mécas. Mais aussi, un lanceur de lance et des pièges (en plus des armes humaines). Chaque arc possède en plus un type de munition spéciale pour varier les plaisirs et augmenter son efficacité selon sa cible. L’arsenal du jeu est très convaincant surtout vu le gameplay proposé.

Dernier point, ce style de jeu colle parfaitement à l’ambiance et encore une fois à cette volonté de rendre la cueillette et la chasse utile. En préparant des plats on découvrira plein de bienfaits qui donnent des bonus très utiles pour ne pas se faire repérer ou augmenter nos dégâts furtifs ou sur les points faibles de nos adversaires.

C’est pas un artwork, c’est bien le jeu en direct

… Mais….

À force de vouloir nous obliger à jouer infiltration, Ubisoft oublie un peu de nous proposer des façons intéressantes de le faire. On se retrouve donc à réaliser toujours la même chose, surtout dans les libérations de bases. On se cache, on élimine un ou deux ennemis gênants et on finit par pirater les 3 points d’intérêts pour saboter la base. Et bis repetita et bis repetita… Je ne vais pas reparler du pistolet de piratage, tout le monde aura compris à quel point je ne pouvais plus le voir en fin de jeu.

Autre fait très frustrant, les ennemis ont un sixième sens pour vous détecter. La moindre flèche un peu visible ou le moindre ennemis qui ne serait pas tué d’une seule flèche et l’infiltration est finie. Même si vous êtes planqué et qu’ils n’ont aucun moyen de savoir d’où ça venait, ils savent ! Et ils savent précisément. Même le mec à l’autre bout de la base commence à tirer pile dans votre direction. Les méchas vous arrosent de grenades et ainsi de suite et ainsi de suite… C’est plutôt rageant. J’imagine qu’ils n’ont pas voulu qu’on se retrouve devant des plots complètement cons mais là, ils y sont aller un peu fort. Du coup c’est du « one shot » sans aucune erreur ou tant pis, on passe en mode Rambo (et c’est loin d’être facile/plaisant). L’absence de fichiers de sauvegarde est aussi un peu frustrant. Sur les infiltrations un peu longue, quand vous ratez soit c’est mode Rambo, comme je viens de le dire, soit vous recommencez toute la base. Pas de sauvegarde possible en cours d’infiltration.

Les ambiances varient selon les régions

Une histoire passionnante… Ah non…

Je finirais par l’histoire du jeu. Je ne vais pas la dévoiler bien sûr mais juste en parler. Depuis la première mission, le ton du jeu est franchement cul cul. On incarne des Na’vy dans une histoire pour enfants où la terre est jolie, sacrée, où les animaux vivent en harmonie avec le monde qui l’entoure et où on les remercie pour leurs présents lorsqu’on les chasse quand même comme des bons gros chasseurs alcoolisés à la recherche d’une perdrix (ou d’un sanglier ou d’un promeneur) tout ça pour se faire un arc qui a 15 points de dégâts de plus, avant de recommencer pour le suivant.

Plus l’histoire avance et plus l’accent est mis sur les méchants humains qui détruisent la planète pour ses ressources. Franchement c’est amené avec tellement de gros sabots qu’au bout d’un moment on n’a juste envie de passer les dialogues/cinématiques ou même de voir la RDA gagner pour salir un peu ce monde de télétubbies.

Quand à la trame et ses rebondissements, aucune surprise en vue. Tout ce que vous pensez qui va arriver arrive. Le gentil traitre qui n’en ai pas un mais qu’est juste un peu naïf. Le méchant humain pas si méchant qui va se sacrifier pour vous. La fameuse mission inutile et tellement pénible où vous vous êtes fait capturer et où vous allez devoir vous échapper sans vos armes. D’ailleurs, je vous ai parlé des trop nombreux passages dans des bouches d’aération prévues uniquement pour que tous les points sensibles de l’étoile noire des bases de la RDA soient à découvert des gentils ? Bref, niveau scénario, on a le droit à tout ce qu’on peut imaginer en 5 minutes sans faire d’effort.

C’est enfin terminé, à qui le dis-tu…

En Conclusion

J’espère clairement qu’on ne parle pas ici du renouveau d’Ubisoft. Sinon ce qui était un de mes studios préférés va finir par me lasser complètement. Avatar est plein de bonnes idées, s’appuie sur un monde ouvert génial et d’une beauté très réussie. Ça en fait un terrain de chasse/ de jeu extraordinaire. Tout ça est renforcé par un système de craft très réussi et omniprésent. C’est presque le jeu de chasse que j’attends secrètement depuis longtemps. Par contre l’impression de faire toutes les activités à l’identique 30 fois devient omniprésente (et lassante). Et malheureusement, l’histoire n’est clairement pas à la hauteur pour nous faire oublier les défauts du jeu.

Test réalisé sur PS5 par un schtroumpf qui n’aime pas les autres êtres bleus, via une copie fournie par l’éditeur.

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