La Renaissance italienne est une période bien peu exploitée dans le jeu vidéo, « renaissance » est d’ailleurs un mot très juste pour cette suite…
Il était une fois Ezio
Oubliez toute la structure du premier Assassin’s Creed, oubliez l’ennui que vous avez peut-être ressenti à cause d’une répétitivité importante et d’un énorme manque de variété dans les missions. Seul l’immense savoir faire architectural et quelques gimmicks de gameplay ont été gardés pour faire de cet Assassin’s Creed 2 un tout autre jeu, qui se rapproche plus d’un GTA-Like avec tout ce que cela implique qu’à un Assassin’s Creed bis. Une des très grandes différences (qui font la différence) vient notamment du scénario qui se concentre sur l’histoire d’Ezio et nous fait vivre la vie du personnage bien au-delà du simple assassinat de base. Fini les 3 petites missions de repérage, et le passage à trépas forcé du paltoquet qui faisaient tout bonnement la (pauvre) structure totale du premier Assassin’s Creed. Ici c’est véritablement un scénario qui tourne autour d’Ezio avec en toile de fond, bien entendu, l’assassinat, puisque c’est un des ancêtres de Desmond, tout comme Altaïr. Et nous ne sommes pas directement projeté avec tout le barda capuché, on commence même sans que notre jeunot n’ai absolument aucun rapport direct avec les assassins. C’est une excellente idée parce qu’on s’attache et s’immerge deux fois plus. Surtout qu’avec une des toutes premières missions qui consiste à escalader une façade pour rentrer par la fenêtre d’une chambre dans le but de niquer une gonzesse, avant de devoir s’échapper le lendemain matin parce que son père nous a gaulé et envoyé les gardes à nos trousses… ça ne peut que m’aider à m’identifier au héros ! Grâce au scénar’ le gameplay devient donc progressif et l’intérêt s’en trouve réellement décuplé.
Au cœur d’une époque
Le scénario n’est pas la seule raison qui enrichie la donne, le nombre d’à-côtés a considérablement augmenté ce qui va irrémédiablement varier les plaisirs et il ne s’agit plus seulement de collecter des petites merdes à la con ou de crapahuter jusqu’à des points surélevés, on a de vraies petites sous missions comme corriger le mari d’une femme trompée, faire des courses, des livraisons, des assassinats sans rapport au scénar’ etc… (Mention spéciale aux glyphes, véritable jeu dans le jeu proposant des énigmes recherchées, passionnantes et intrigantes.) L’inspiration GTAesque mentionnée sur l’autre page va jusque dans la narration un peu plus interactive où les personnages discutent lorsqu’on joue. Même si dans le titre de Rockstar les dialogues de ce genre se font astucieusement par téléphone ou en voiture et n’offrent ainsi aucune possibilité d’incohérence telle que se battre contre (ou avec) un type avec qui on cause sans jamais avoir la voix essoufflée… Enfin je ne reproche pas au jeu de ne pas avoir de voitures et de téléphones hein, juste de manquer un peu d’astuce là-dessus mais peu importe, l’effort est au moins à souligner. Et puis les références Historiques sont absolument géniales (et sont au crédit d’un boulot qu’on devine monstrueux), c’est vraiment amusant, trippant voir même passionnant de croiser divers personnages ayant réellement existé ne sachant pas encore de quoi sera fait leur vie, ou encore d’apprendre de vrais détails sur les us et coutumes ou monuments d’époque grâce au nouveau système de fiches. A ce sujet si l’interface et quelques petits habillages (ou les glyphes) rappellent le côté science fiction du titre, Desmond apparaît beaucoup moins (et lorsqu’il apparaît ça sert enfin à quelque chose). Un autre moyen permettant de s’immerger plus intensément dans l’aventure de notre nouveau héros dont la durée de vie doit facilement faire le double de celle d’Altaïr.
Spider-Man est une tâche
En parlant de Rockstar, seul ce studio a réussi jusqu’ici à rivaliser (et de quelle manière…) avec Assassin’s Creed concernant la modélisation des villes. Par rapport à son prédécesseur AC II est même mieux habité, mieux ambiancé, il se place vraiment plus de choses dans les villes avec les PNJ et les campagnes ne sont plus des chemins vides, j’ai trouvé ça vraiment immersif, c’est super plaisant de se déplacer dans ce qu’on vit vraiment comme la Renaissance italienne. Dans cet épisode le travail architectural est une fois de plus dément et je suis toujours autant grisé de voir à quel point les bâtiments si proches de ceux de nos livres d’Histoire permettent une escalade aussi naturelle, comme si rien n’avait été ajouté pour permettre au gameplay grimpette d’exister… Uncharted devrait en prendre de la belle grosse graine. Un gameplay escalade toujours aussi fluide donc, même si par ailleurs un peu capricieux sur les sauts verticaux, notre rital à capuche ayant tendance à prendre appuie sur un mur avant de sauter dans le sens opposé au lieu de sauter tout simplement plus haut, à la verticale. Toujours aussi mortel quand même de grimper au somment d’une tour hyper élevée, de contempler la vue et de faire le saut de la foi pour atterrir des mètres plus bas dans une charrette de pétales, de foin ou de feuilles qui font scrouitch, encore plus maintenant que ce n’est plus nécessaire pour faire avancer l’histoire j’ai envie de dire.
Ma qué, porqué tou parle pas italien ?
Je vais me répéter mais le scénario nous fait vivre l’histoire d’un personnage pour qui l’assassinat n’est au final qu’un acheminement de sa quête vengeresse, là où Altaïr assassinait du début à la fin en marge d’un scénario où les développeurs n’en ont fait qu’un pion, une coquille vide. Tout est décuplé, tout est fait pour que l’on soit prit dans l’aventure de A à Z et c’est un putain de kif, même un système monétaire à été intégré et il est très loin d’être anecdotique. Il va jusqu’à nous proposer un mini Sim City-Like où l’on peut faire fructifier la villa familiale, ou plutôt le village entier et c’est encore une fois « juste » un plus, un à-côté que l’on peut carrément ne pas jouer… J’ai aussi beaucoup aimé les petits détails tellement sympa type pouvoir teindre ses vêtements, faire évoluer son équipement, jouir d’une grosse variété d’armes parce que la (double) lame secrète n’est plus la seule arme avec laquelle on peut assassiner (sans compter le poison et les bombes fumigènes)… Soudoyer des putes/voleurs/mercenaires pour faire diversion a aussi son côté trippant même si c’est assez simpliste. Et tiens tant que j’y pense, se cacher après un assassinat ne sert quasi plus à rien, encore à l’instar d’un GTA, disparaître de la zone de recherche est plus efficace et plus facile (j’aurais tout de même aimé un plus grand nombre de cachettes ne serait-ce que pouvoir se plaquer le long d’un mur). Enfin, comme pour un film, n’hésitez pas à passer le jeu en « VOST », c’est-à-dire pour le coup en italien sous titré. Parce que j’ai trouvé ça un peu ridicule d’écouter les personnages parler français avec un accent italien sur quelques mots précis. Enfin bon, je chipote mais vous l’aurez compris, j’ai bien kiffé ma race ! Même malgré l’I.A. toujours franchement moulesque lors des combats…
Hé ben… Rares auront été les studios à autant écouter les critiques. Assassin’s Creed 2 c’est Assassin’s Creed revu et corrigé de manière à ce que n’importe quelle baltringue qui n’a pas fait l’effort de s’immerger avec Altaïr n’ai plus aucun effort à faire pour être transporter dans la vie d’Ezio Auditollllé (avé l’accent), en pleine Italie de la fin du XVème siècle. J’ai adoré.
6 Commentaires
Assassin’s Creed 2, la renaissance
J’avoue que j’étais l’un des plus sceptiques qui puissent exister tellement le premier m’a saoulé (et je n’y ai pas joué que 5 minutes, contrairement à ce que K.mi veut bien faire croire). Mais voilà, je suis faible alors d’entendre tout le monde dire que le jeu est vraiment bien, qu’il a vachement évolué, qu’il s’est remis en question… ça m’a fait craquer et l’acheter. Au début, j’ai eu un peu de mal… je n’ai pas accroché autant que K.mi aux escapades amoureuses d’Ezio, ou plutôt c’est tout ce qui a suivi à coté qui m’a un peu gonflé (l’I.A. moisie des ennemis, les missions qui te tombent dessus comme un cheveu dans une soupe et tout ce coté visuel Sci-Fi qui ne facilite pas l’immersion). Mais à partir du moment où Ezio revêt l’habit d’assassin, que la trame autour des templiers se pose… là c’est devenu intéressant. Mieux, à partir de la villa familiale, ça devient carrément passionnant et les visites des différents tombeaux nous ramènent à l’époque des Sables du temps… Le système tout nase de se faire passer pour un prêtre dans le premier s’est transformé en possibilité de se mêler à la foule pour passer inaperçu, ce qui est vraiment intelligent. Les mendiants ultra pénibles se sont mutés en musiciens de rue à qui on peut jeter quelques piécettes pour être tranquille… voire même pour attirer l’attention. Le principe de réputation, bien qu’un peu bancal par moment (genre ta réputation augmente alors que personne ne t’a vu tuer tel ou tel garde… c’est un peu débile) est bien trouvé lui aussi. Non vraiment, contre toute attente, moi aussi j’ai adoré ! Par contre, pour le prochain… ça serait bien de travailler l’I.A. parce que bon, assassiner un garde furtivement et voir l’autre qui ne réagit même pas en voyant le cadavre à ses cotés, ça fait un peu tâche.
Assassin’s Creed 2, la renaissance
Aaah et j’ai oublié de parler du plus formidable clin d’oeil jamais orchestré dans un jeu vidéo… lorsqu’on arrive à la villa et qu’on tombe sur l’oncle d’Ezio qui l’accueille par un « It’s me ! Mario ! ».
Assassin’s Creed 2, la renaissance
Je suis le seul qui au plus on en parle au plus ce jeu me tente pas ou quoi.
A lire la fresque de K.mi là j’ai juste envie de relancer GTA4 pour assassiner quelques gens de manière bien brutal en me demandant quel jeu je pourrai m’offrir avec l’argent économisé à ne pas acheter AC2.
Assassin’s Creed 2, la renaissance
Bah ouais, t’es le seul… faut croire que t’es moins faible que moi. N’empêche que j’ai bien fait de craquer. Sinon l’argent que t’as économisé, tu me le files pour que je puisse me prendre Left 2 et jouer avec Nachcar qui risque d’avoir bien du mal sans moi pour protéger ses arrières, le relever et le soigner toutes les deux minutes.
Assassin’s Creed 2, la renaissance
Ah, sinon je trouve qu’il y a quand même un problème dans les assassinats… qui finalement passent au second plan tellement la plupart se résument à foncer sur sa cible et à la buter avant de te barrer en courant (ou buter tous les gardes, c’est selon). Pour un jeu qui se veut un jeu d’assassin, je trouve que c’est un peu minimaliste. Genre à un moment faut buter un cureton et t’as plein de gardes déguisés en moines. Je me balade dans l’abbaye avec ma vision d’aigle pour repérer ma cible et avant même que je ne fasse quoi que ce soit, les gardes me repèrent on ne sait trop comment et foncent sur moi tandis que ma cible commence à se barrer en courant. Bah au final, moi qui voulait tenter l’approche discrète par les toits et lui tomber sur la gueule, j’me suis résigné à lui foncer dessus et à le transpercer avec mon épée comme un crevard, avant de sauter sur un cheval et me tailler comme une lopette… ça manque quand même de classe. M’enfin, ils ont presque réussis tous les à-cotés, donc avec un peu de chances, Assassin’s Creed 3 nous proposera de vrais assassinats dignes de l’agent 47.
Assassin’s Creed 2, la renaissance
Il est bien chouette même s’il reste perfectible, je me suis vraiment immergé. Un truc débile aussi c’est que ok Altaïr et Ezio ont la classe, mais passer inaperçu dans la foule alors que t’es le seul blaireau sappé en capuche ornée de tas de machins, avec une cape et des armes ras la gueule, c’est un peu gros…