Aliens: Dark Descent, les colonial marines en burn out

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Véritable hommage au film Aliens de James Cameron, le studio Tindalos Interactive nous propose de gérer une escouade de marines, échoués en plein territoire Xénomorphes. Bon courage…

Alien est sans doute l’une des plus grandes licences de la pop culture. On ne compte plus les suites, spin-off, crossover et adaptations dans toutes sortes de médias : bande dessinée, animation, livres et, bien évidemment, jeux vidéo. C’est cette dernière catégorie qui nous intéresse ici, avec une énième adaptation vidéoludique qui a pour originalité de ne pas s’appuyer sur l’ambiance claustrophobique du premier film, ni même sur le célèbre crossover avec Predator, mais sur la version action débridée de James Cameron : Aliens, avec un s.

Lethe Meurtrier

L’histoire est assez plaisante à suivre et ne trahit pas son matériau originel.

Dark Descent vous propose donc d’incarner Maeko Hayes, administratrice adjointe de la station Pioneer en orbite autour de Lethe, une lune minière. Suite à l’intrusion mystérieuse de xénomorphes sur la station spatiale, Maeko se voit dans l’obligation de déclencher le processus Cerbère, afin de détruire tout vaisseau entrant dans l’orbite de Lethe, et ainsi empêcher les xénomorphes de s’exporter ailleurs dans la galaxie en s’infiltrant dans les vaisseaux (ou les abdomens) de fuyards. Malheureusement, ce processus tire à vue sur tout ce qui bouge, comme l’USS Otago, un vaisseau des marines coloniaux qui passait par là, se retrouvant alors obligé d’atterrir en catastrophe sur la lune. Bien évidemment, Maeko se garde bien d’expliquer aux marines venus la secourir sur la station Pioneer, qu’elle est responsable de l’activation de Cerbère, et se retrouve alors à partager le pouvoir avec le sergent Jonas Harper, pour diriger la communauté occupant le vaisseau. Une lourde tâche puisqu’avant même d’avoir effectué les premières réparations sur le destroyer, Maeko se retrouve à assister les marines dans une première mission : enquête sur un appel de détresse dans la colonie de Dead Hills. Nul besoin de m’étendre sur le devenir de cette colonie, vous avez compris que la lune est déjà tombé sous la coupe des xénomorphes et que votre mission de sauvetage va vite prendre des allures de mission suicide.

L’une des premières tâches à effectuer quand on arrive dans une nouvelle zone, c’est de trouver la carte des lieux.

Et en effet, votre première vraie mission (celle de la station faisant surtout office de tuto) va rapidement tourner à la catastrophe. Car si vous êtes comme moi, vous allez prendre la confiance et avancer vers vos objectifs, en n’hésitant pas à canarder le moindre alien qui montrerait le bout de sa queue. Cette technique fonctionne pour une poignée de minutes, tout au plus. Car très vite, le bruit va alerter les autres xéno aux alentours et vous vous retrouverez rapidement débordés, stressés, blessés, à court de munitions, bref morts. Ok, vous comprenez que l’apprentissage va se faire dans la douleur, rechargez donc votre sauvegarde et relancez la mission en tentant de rester le plus discret possible, au rythme stressant du bip-bip légendaire du détecteur de mouvements emblématique de la saga. Malgré tout, la difficulté ne va pas vous épargner et c’est là que vous comprenez un deuxième point crucial des mécaniques d’Aliens Dark Descent : Les zones dans lesquelles vous allez évoluer ne sont pas faites pour être explorées d’une traite. En effet, dès que la situation se complique pour votre escouade de marines, il est plus que conseillé de rejoindre le véhicule blindé qui vous exfiltrera presque sain, mais en tout cas sauf, vers l’USS Otago. Vous reviendrez alors le lendemain avec de nouveaux hommes frais et dispo, pour poursuivre la mission débutée la veille.

Enemy unknown

Le VTB vous permet d’infiltrer ou exfiltrer une équipe, mais aussi de se déplacer en sécurité d’un point à l’autre des complexes visités.

Cette gestion du temps et au cœur du gameplay du titre de Tindalos, puisque un compteur fera état de la menace croissante des xénomorphes sur Lethe. Plus vous prendrez votre temps, plus la difficulté sera corsée donc. Malgré tout, vous pourrez difficilement enchainer trop d’objectifs d’affilée, puisqu’en plus de ressources et des munitions qui s’évaporent comme un verre d’eau au soleil, le stress de vos hommes sera un facteur déterminant, omniprésent tout au long de votre progression. Ce stress, se développant en fonction des situations et des fameux bip bip, va grimper inexorablement et à chaque fois qu’il atteindra les 100%, affublera le soldat concerné d’un malus plus ou moins handicapant (plutôt plus que moins, d’ailleurs). Pour réduire ce stress, deux solutions s’offrent à vous : Gober des médocs avec vos ressources médicales (d’où le problème de ressources limitées) ou s’enfermer dans une zone confinée en soudant les portes avec vos ressources techniques (d’où le problème de ressources limitées). Bref, chacun de vos choix vous demandera d’y repenser à deux fois avant de dépenser des ressources et, bien évidemment, avant de décider de poursuivre la mission ou de s’extraire pour sécuriser son équipe et son butin.

Le stress est presque plus complexe à gérer que la santé de ses hommes, et lorsque les malus tombent, il est grand temps d’exfiltrer l’équipe.
L’écran de sélection de son escouade rappelle très fortement X-Com

 

Une fois sur l’USS Otago, le jeu prend alors des allures de X-Com. Car si on compare souvent les deux jeux, ils n’ont pourtant pas grand chose à voir lorsque vos marines sont déployés sur le terrain, puisque le cover sert assez peu et plutôt pour se cacher d’un alien rôdant, et que l’action se déroule intégralement en temps réel, avec des possibilités de pauses tactiques, stoppant ou ralentissant le jeu (au choix), pour vous permettre d’utiliser des armes spéciales ou des compétences. Mais au QG, on retrouve les principes du titre de Firaxis, à savoir la gestion de son infirmerie pour s’occuper des blessés, de son laboratoire de recherches pour découvrir de nouveaux équipements, de son atelier pour fabriquer de nouvelles armes et de sa caserne pour gérer ses soldats. Bien sûr, tout comme dans X-Com, vos soldats sont uniques et prennent de l’expérience au fil des missions auxquelles ils participent, et toute mort sur le terrain sera brutale et définitive. Relativement basique et peu originale, cette partie du jeu n’est clairement pas la plus réussie du titre, mais ça fait le taf. A l’inverse de X-Com, qui pouvait se permettre tout un tas de folie, le jeu est aussi bridé dans sa créativité et les équipements disponibles par la licence qu’il exploite. Il n’est donc nulle question de développer des pouvoirs psionique ou de transformer vos soldats en chimères, avec une queue d’alien ou que sais-je encore. Dommage…

Souder les portes permet de se créer un abri pour se reposer. Mais si les aliens vous voient, ça ne fera que les ralentir…

Retranscrivant à merveille l’ambiance du film de James Cameron, Alien: Dark Descent est un jeu très agréable à jouer, plutôt exigeant aussi. L’histoire n’est pas dénuée d’intérêt et se laisse suivre sans déplaisir, même si techniquement on est quand même assez loin des standards du genre, pour un jeu sorti en 2023. A part quelques cinématiques plutôt classes, la 3D des séquences in engine est assez sommaire, et si les environnements ingame en vue isométrique sont plutôt détaillés, ça manque d’effets et de jeux de lumières (malgré l’apport très intelligent de la lampe torche). De plus, et outre la créativité bridée dont je parlais juste avant, on lui reprochera une certaine redondance, puisque si les situations changent un peu en fonction du lieu et des objectifs, la progression reste très similaire : à savoir avancer à tâtons, fouiller tout ce qu’on trouve et essayer d’aller le plus loin possible avant que la situation devienne trop compliquée. Il n’y a pas de réel impact ou de choix cornéliens à faire, au-delà de la gestion des ressources. Plutôt qu’un compteur de temps augmentant la difficulté (ou en complément de), j’aurai préféré que les différentes quêtes d’un lieu soient évolutives et que prendre trop de temps pour en achever une, ou donner la priorité à une autre, change le déroulement de l’histoire et de la partie : du type un PNJ qui aurait pu rejoindre notre équipe mais qui meurt parce qu’on a pris trop de temps pour le sauver et d’autres joyeusetés du genre. Malgré tout, je ne peux que recommander aux fans de la licence et aux adeptes de tactical de lui donner sa chance, surtout qu’aujourd’hui on peut le trouver assez facilement à petit prix.

 

Jeu acheté en soldes sur Steam, en regroupant tout mon courage en plus de mes deniers, même si j’en manque cruellement… de courage… et de deniers.

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