Quel plaisir de retrouver la si mal nommée pelouse de Reuilly, après tant d’itérations annulées…
Avec cette saloperie de crise sanitaire, la dernière fois que nous avions foulé la pelouse de Reuilly me semble tellement lointaine que j’avais peur que Paris Est Ludique ne finisse par devenir qu’un lointain souvenir de bons moments passés autour des jeux de société ; un peu comme feu Asmoday. Et si le Covid est toujours là, et a presque eu raison de Smy, qui a dû se contenter d’un passage éclair, c’est avec un plaisir non dissimulé que nous avons de nouveau bravé les insolations et la fameuse « gastro-entérite sandwich merguez du festivalier », pour rencontrer des copains de touiteur et, accessoirement, nous attabler autour des quelques jeux suivants :
Dice Lord Legacy
On commence la journée de samedi avec un prototype, Dice Lord Legacy ; un mix entre draft de dés, pose d’ouvriers et placement. On y joue un fils de roi, se confrontant à ses frères et sœurs pour remplacer leur père sur le trône. L’idée est donc de produire des ressources (bois, pierre, or, pommes), qu’on va ensuite offrir au roi pour obtenir ses faveurs, en plaçant ses dés sur une grille de 6 cases par 6, qui va s’étoffer au fur et à mesure de la partie en fonction de nos choix.
L’avis de Fylodindon : Les mécaniques sont sympathiques et, honnêtement, on passe un agréable moment. Maintenant, est-ce que je paierai pour y jouer ? Non. Est-ce que je serai tenté de faire d’autres parties ? non plus. Ça ne veut pas forcément dire que c’est un mauvais (futur) jeu ; juste plus vraiment dans le style que je recherche aujourd’hui.
L’avis de Nachcar : Je n’ai pas grand chose de plus à ajouter.
Orichalque
Le temps de retrouver les copains de Pixel Adventurers et on s’attable autour du prochain jeu de Bruno CATHALA et Johannes GOUPY: Orichalque. Il s’agit ici d’un jeu de pose de territoire, sur son île perso, qu’on façonne au fil des tours avec des tuiles d’eau, de désert, de forêts, de montagnes et… de volcans (abritant des monstres). Il y a quelques subtilités dans cette pose, pour bénéficier de bonus et de temples en tous genres prompts à vous faire gagner la partie : En effet, trois types de territoires identiques adjacents permet d’invoquer le Titan correspondant (avec un pouvoir spécial et qui vaut un point), quand quatre territoires distincts disposés en losanges permettent de construire un temple (qui vaut lui aussi un point). A cela vous ajoutez un peu de combat PVE, de la gestion de ressources (enfin une surtout : l’orichalque) et de la construction de bâtiments, et vous avez une idée plus ou moins large de ce que propose le titre.
L’avis de Fylodindon : Orichalque propose un style graphique plutôt joli, mais un peu passe-partout, qui renforce son côté familial. Le fait de découvrir chacun son île et de combattre des monstres chacun de son côté, fait qu’il n’y a pas beaucoup d’interactivité entre les joueurs ; tout juste la possibilité de se piquer les Titans invoqués. Les mécaniques de placement de tuiles apportent une dimension stratégique au jeu, sans être exceptionnellement technique non plus ; sauf qu’étant quatre grosses brêles chez Polygamer et Pixel Adventurers, on a eu le temps de remplir intégralement nos îles avant de faire le moindre point, ou presque. Au final, le jeu est plutôt sympa à jouer, mais je ne m’y attarderai pas non plus pour des dizaines de parties.
L’avis de Nachcar : Je crois ne jamais avoir été déçu par les jeux de l’éditeur Catch Up Games. Ce n’est pas avec ce très chouette Orichalque que ça va changer. Bon ce n’est peut-être pas leur meilleur jeu mais j’ai pris grand plaisir durant notre partie. C’est assez rapide (normalement), c’est vite expliqué et vite assimilé (normalement). Le jeu manque peut-être un peu d’interaction à mon goût, même s’il est possible de voler les Titans des adversaires. J’y rejouerai avec plaisir, le jeu devrait plaire à mes chouquettes.
Voyage au centre de la Terre
Edité par Origames, Voyage au centre de la Terre est un jeu de Alberto Millan, illustré par Pedro Soto qui vous met à la tête d’une expédition en plein volcan. Le but étant de vous diriger vers le centre de la Terre (et de votre feuille) et d’en ressortir par l’une des trois autres issues du volcan… ou du moins celles qui n’auront pas été bouchées en cours de jeu. A chaque tour de jeu, on tire deux cartes qui vous indique le numéro de ligne ou de colonne sur laquelle vous allez devoir interagir ainsi que ce qui doit être dessiné : une ligne, une courbe ou une ressource (os, poisson, goutte d’eau…). Il arrive parfois également que le jeu vous demande de passer votre feuille à votre voisin, pour qu’il puisse griser une de vos cases, histoire de vous emmerder. Et lorsque le paquet est terminé, on remélange, on recommence et on consomme une ressource d’eau pour ne pas mourir et mettre fin prématurément à l’expédition.
L’avis de Fylodindon : Les flip & write, roll & write et autres truc & write, c’est vraiment pas ma came. Et ce Voyage au centre de la Terre ne me réconciliera pas avec le genre. C’est mou, c’est chiant, c’est inintéressant au possible. Vite joué, vite oublié.
L’avis de Nachcar : Il y a de très bons flip & write. Je pense à Demeter par exemple. Voyage au centre de la terre n’en fait malheureusement pas partie. J’ai vraiment trouvé ça plat et peu palpitant. Il y a pourtant une volonté d’ajouter un peu d’interaction entre les joueurs (c’est vrai que ça manque dans la plupart des jeux du genre) mais ça n’a pas pris.
L’avis de Smy : Non mais il est très bien ce jeu, c’est juste que vous n’avez pas gagné et ça vous énerve ! Sinon, effectivement pas beaucoup d’intérêt, un jeu comme tant d’autres…
OctoRage
Au détour de nos déambulations, on s’est arrêté sur un coin de mange-debout pour découvrir un petit jeu de cartes tout con, aux allures de Uno ctulhuesque. On y incarne un héros avec un pouvoir unique, et on s’affronte pour pousser les autres à se faire claquer par le méchant poulpe qu’on aura bien pris la peine d’enrager. En effet, à notre tour on doit jouer une carte de même valeur ou supérieure à celle de notre prédécesseur. Certaines d’entre elles offrent un pouvoir distinct : Le 12 est accompagné de dynamite qui fait perdre un point de vie à l’adversaire qui ne pourrait surenchérir et le 8 fait monter la force du poulpe, par exemple. De plus, des cartes joker proposent des malus particulièrement contraignants pour les adversaires, comme ne pas pouvoir avoir plus de deux cartes en main ou ne pas pouvoir poser une carte de valeur égale (juste des supérieures). Enfin, notez que le jeu se déroule en deux manches gagnantes, sachant que lorsque vous remportez une première partie, vous retournez votre carte personnage et ne bénéficiez ainsi plus de sa capacité spéciale.
L’avis de Fylodindon : S’il n’a l’air de rien et qu’on s’est un peu retrouvé à y jouer par hasard, il faut bien le reconnaître, Octorage est un bon petit jeu fun et rapide. C’est typiquement le genre qui fonctionne nickel à l’apéro, entre potes, pour bien lancer la soirée.
L’avis de Nachcar : C’est édité par Grrr Games. C’est un jeu de Nicolas Normandon et Florian Grenier. C’est très joliment illustré par Bruno Tatti. C’est fun. C’est con. C’est rapide. J’ai gagné. J’ai aimé.
L’avis de Smy : Un petit jeu effectivement fun, super rapide même s’il a fallu plusieurs manches pour départager le vainqueur, avec des coups de pute comme on aime.
Not Not
Not Not est un jeu de logique et de rapidité, où les joueurs doivent désigner (comprenez par là : Tapez comme des bourrins sur) une carte désignée par un jet de deux à trois dés (selon la difficulté). Sur ces dés, une couleur écrite en toute lettre (et souvent d’une couleur différente de celle rédigée), une direction (haut, bas, gauche, droite) et des fausses pistes (« rien », « pas », « pas pas », « pas pas pas »…).
L’avis de Fylodindon : Un Jungle Speed avec des cartes et des dés qui cherchent à t’embrouiller avec ses « pas pas » et ses « pas pas pas ». C’est pas mon style de jeu, mais faut avouer que dans le genre, c’est pas con du tout… enfin si, mais non. Bref, vous m’avez pas pas compris.
L’avis de Nachcar : J’aime pas les jeux de rapidité (même quand ils sont adaptés d’un jeu vidéo) ! Je suis nul ! Si en plus ça fait cogiter rapidement c’est le décès assuré pour moi. Heureusement que les copains de Pixel Adventurers étaient là pour qu’on se marre un peu (à mes dépends). Bon par contre si vous aimez le genre je pense que c’est un bon investissement. Il est édité par Igiari et dispo en boutique.
Heredity
Heredity est un jeu d’action/aventures narratif, s’inspirant de Tainted Grail et du 7ème Continent, tout en simplifiant la formule pour davantage de fluidité. On y incarne une famille tranquille (père, mère, fille et fils) dans un monde post-apocalyptique. Tout va forcément partir en cacahuètes et le destin tragique de cette famille se verra guidé par les choix des joueurs à la manière d’un livre dont vous êtes le héros. Exploration, fouille et bien sûr baston, sont au programme de ce jeu aux multiples scénarios.
L’avis de Fylodindon : L’une des grosses claques de PEL pour moi. C’est Tainted Grail sans passer des heures en mise en place et explications de règles. Un jeu fortement narratif qui se racontent tout seul au fur et à mesure qu’on pioche ses cartes. Alors certes, il y a une petite redondance sur la fin du scénario, où les cartes précédemment tirées revenaient en jeu, avec des événements plus trop en lien avec l’action, mais c’est peu cher payé pour tout le bonus qu’on tire de ses mécaniques modernes et grisantes. Et avec le choix du standee en lieu et place des figurines, l’éditeur devrait pouvoir proposer un tarif attractif ; condition fort appréciable avec des jeux one shot de ce type.
L’avis de Nachcar : J’avais déjà entendu parler de ce jeu. J’étais tombé par hasard sur une vidéo expliquant les règles via un module Tabletop Simulator. Ça avait l’air vraiment intéressant. Bien plus que 7ème Continent que j’aime bien mais que je ne trouve pas assez narratif, trop orienté survie et bien trop punitif. Après cette partie de découverte du premier scénario je suis très impatient de me plonger dans l’aventure. La « ligne du temps » est une excellente idée qui permet d’imaginer la suite des évènements et d’essayer d’anticiper les mésaventures à venir. Jerome Cance & Laurent Kobel et l’éditeur Darucat ont fait un super travail ! Je ne suis par contre pas super fan des illustrations de Tania Sanchez Fortun. Si les tuiles sont plutôt jolies, je suis moins convaincu par les illustrations des « héros ».
L’avis de Smy : C’est con, ce jeu me tentait bien, mais j’ai du partir avant d’y jouer (oui, cet avis n’a donc aucun intérêt).
The Last Doge
The Last Doge nous emmène dans une Venise futuriste et post-apocalyptique, alors que la décrue laisse de nouveau entrevoir la ville, trop longtemps restée immergée. Dès lors, des communautés de chasseurs de trésors se mettent en ordre de bataille pour dénicher les vestiges d’une civilisation désormais disparue. Seulement la ville regorge de pièges et cette quête ne se fera pas sans heurts ; sans parler du dangereux gardien qui la protège : Le dernier Doge ! On y retourne alors des cartes, façon Memory, pour tenter de découvrir où se cache le trésor et mettre des bâtons dans les roues de vos rivaux.
L’avis de Fylodindon : Avec ses faux airs de Memory, The Last Doge n’est pas forcément très engageant à première vue ; et ce malgré sa DA absolument fantastique. Mais ses mécaniques marchent plutôt bien, les compétences uniques et asymétriques des différentes factions lui assure une petite rejouabilité et il faut bien reconnaître qu’une fois en partie, on se prend au jeu. Toutefois, j’émets quelques réserves sur la dimension réellement tactique du jeu, qui lui assurera une certaine pérennité, tout comme le bienfondé de ce final, plutôt amusant et surprenant sur la 1ère partie, qui risque toutefois de faire flop dès lors qu’on sera au courant pour les parties suivantes.
L’avis de Nachcar : Je suis tout pareil d’accord avec mon copain.
Northgard
Northgard est un 4X adapté du jeu vidéo de Shiro Games. Son leitmotiv c’est d’offrir la richesse et la profondeur d’un 4X, tout en simplifiant les règles au mieux. On y incarne un clan viking, prêt à en découdre pour s’attirer la gloire et la fortune sur un tout nouveau continent qui ne demande qu’à être exploré. En mêlant exploration à la 7ème Continent, Deck building, combat PVE/PVP et gestion de ressources, le jeu s’offre profondeur et rejouabilité sans se prendre la tête avec des règles tarabiscotées et interminables.
L’avis de Fylodindon : Avec Heredity, Northgard est mon gros coup de cœur de ce PEL, à tel point que j’ai erré dans les travées du salon pour trouver un exemplaire à acheter ; malheureusement en rupture dès le 1er jour. Northgard c’est de la baston pour du contrôle de territoire comme on aime, avec une exploration sans cesse renouvelée par la pose de tuiles et une asymétrie des clans assez subtile, mais suffisamment présente pour multiplier les approches. Simple, efficace, le jeu de Studio H fait mouche dès les premières minutes de jeu.
L’avis de Nachcar : Quand on me parle de 4x j’ai le zizi tout dur. Si en plus on me dit qu’il est rapide et facile d’accès je suis à deux doigts de devoir changer de slip. Et on ne m’avait pas menti ! En effet, Northgard est très accessible et plutôt rapide (2h max à 4 je pense). Les tours s’enchainent vite, les combats sont rapides et violents, la construction et la gestion des ressources sont très simples. Lors de notre partie j’ai pu constater que toutes les stratégies pouvaient fonctionner. Par exemple un joueur finit second en se mettant à l’écart et en misant plutôt sur la conquête. De mon coté je remporte la partie en mixant un peu tout (contrôle de territoires, extermination de Fylo et construction). Une belle découverte que je vais surement acquérir rapidement.
Ghost Adventures
J’étais bien incapable de donner le nom de ce jeu, vu qu’on s’est retrouvé un peu par hasard à jouer, en se faisant alpaguer comme de vulgaires touristes (merci Twitter pour le titre). Le but du jeu c’est de contrôler une toupie, dans non pas un, mais plusieurs labyrinthes qu’on enchaîne, en y ajoutant des tricks au fur et à mesure que la difficulté des défis proposés augmente.
L’avis de Fylodindon : Le jeu est plutôt drôle et les mômes adoreront sûrement. Mais moi je suis bien trop nul et bien trop vieux pour ces conneries…
L’avis de Nachcar : On a été pris au piège ! On tournait un peu en rond, une gentille dame nous propose d’essayer un jeu avec des toupies. Comme on est des gamins on a accepté. C’était drôle. Si vous avez de jeunes enfants et que vous voulez jouer à un jeu d’adresse coopératif allez-y, vous allez passer un bon moment.
L’avis de Smy : Ça correspond bien à notre âge mental, et finalement on s’est plutôt marrés.