Enfilez masques et tubas, Otys vous envoie dans les profondeurs de notre planète, plus bleue que jamais, à la recherche des vestiges du passé.
Make Our Planet Great Again
A force de laisser vos télés en veille et d’utiliser des aérosols, vous avez bousillé la planète, bande de sagouins. Malgré la détermination sans faille de nos dirigeants, le réchauffement climatique n’aura pas su être endigué, et ce que tout le monde redoutait a fini par se produire. La montée des eaux a peu à peu englouti le monde, et les survivants migrent inexorablement dans les quelques rares territoires encore au-dessus du niveau de la mer. Pour s’en sortir, les populations misent tout sur la récupération des ressources du passé, grâce à de valeureux plongeurs devenu les héros des temps modernes. A la tête de l’une des colonies rescapées de ce désastre écologique, vous vous lancez dans une course effrénée contre vos rivaux, afin de glaner davantage de ressources qu’eux. Après tout, c’est notre égoïsme qui nous a mené jusqu’ici, on ne va quand même pas commencer à se serrer les coudes maintenant !!
Dans un monde où la fantasy et le zombie sont rois, Otys nous offre une bonne bouffée d’air frais avec son thème original. D’autant que ce n’est pas qu’un prétexte. Il est en effet relativement bien présent, qu’il s’agisse du design général bien entendu, mais aussi et surtout de son gameplay vertical, où vos plongeurs vont n’avoir de cesse de passer d’un pallier à un autre tout au long de la partie. Car le but ici va être de réaliser des combinaisons de ressources, identifiées par des cubes de couleurs (Noir pour le carburant, Blanc pour les technologies, Vert pour les plantes, Bleu pour les métaux), en réalisant des contrats, privés ou publics. Dans l’idée, Otys ressemble donc un peu à un Splendor, sauf que ces combinaisons vont devoir se faire sur chacun des cinq paliers situés en-dessous du niveau de la mer. Toute la subtilité réside donc dans une bonne gestion de vos plongeurs, et notamment de leur rotation, puisqu’ils vont nécessairement remonter à la surface pour faire le plein d’oxygène.
Partenaires officiels
Un à un, vos huit plongeurs vont donc s’activer pour dénicher les ressources qu’il vous faut. En permanence, Cinq d’entre eux seront immergés pendant que les trois autres reprendront leur souffle à la surface ; les huit plongeurs se relayant à chaque tour. Ces derniers ont chacun leur spécialité et bénéficie, en outre, d’une version évoluée sur le verso de leur tuile : Quatre experts sont dédiés aux quatre ressources correspondantes, la négociante est en relation avec la boutique de la colonie, l’ingénieur forme vos équipes de soutien (un mécanicien et un hacker), l’espion acquiert des contrats privés ou manipule les plongeurs adverses et, enfin, l’éclaireur glane des récompenses auprès des sponsors. Car en effet, la plongée est devenue une activité suffisamment lucrative pour attirer les sponsors, qui à chacune de vos expéditions vous octroieront un bonus non négligeable pour chaque palier atteint. Toutefois, ces bonus ne sont pas figés et tournent à un rythme plus ou moins soutenu, selon la volonté des joueurs.
En effet, en plus des cinq jetons associés à chacun des paliers immergés, correspondants tant à un plongeur qu’à un sponsor, les joueurs vont pouvoir activer un jeton bonus. Celui-ci est un peu comme un joker qui vous permet d’activer n’importe quel palier, que vous ayez le jeton concordant de disponible ou pas. Ce joker a également pour effet pervers de modifier l’ordre des tuiles sponsors, mettant alors bien le bronx dans les beaux calculs savants de vos adversaires. Autant dire que s’il est encore possible de prévoir ses coups à l’avance à deux joueurs, à trois ou quatre ça devient tout de suite bien plus compliqué. C’est d’ailleurs peu ou prou la seule interactivité entre les joueurs, avec le plongeur Espion ; une interactivité indirecte certes, mais terriblement impliquée dans la réussite ou l’échec des stratégies établies par tous.
Bref, plutôt prompt à vous refiler des maux de crâne carabinés durant les premiers tours, Otys se laisse dompter peu à peu et dévoile toutes ses qualités une fois appréhendé. Plus complexe qu’un Splendor ou qu’un Century, le jeu de Libellud et Pearl Games bénéficie en outre d’un habillage graphique très plaisant, illustrant un thème original qui ne se cantonne pour une fois pas au simple rôle de skin. Son seul défaut à mes yeux, sont ces plateaux individuels qui gondolent facilement et rendent délicat leur utilisation. Je regrette également qu’il ne me rende pas tout l’amour que j’ai pour lui, car après une demi-douzaine de parties, aussi bien en configuration deux joueurs que trois, je n’ai toujours pas réussi à en remporter une. Jeu ingrat !!!
1 Commentaire
Otys, décroche les palmes
Super jeu avec un graphisme soigné et un scénario plus que d’actualité. C’est en tout cas le feeling que j’en ai. je ne connaissais pas votre site Web, je le mets donc dans les favoris car j’apprécie tout ce qui sort des sentiers battus avec les dés. Culture et découverte !