Vous avez acheté cet été une batterie externe pour votre mobile afin de jouer à Pokémon GO et vous ne savez plus quoi en faire ? On a une solution pour vous avec le Geocaching…
Le Geocaching est la chasse aux trésors du XXIè siècle. Il consiste à chercher de petites boîtes cachées un peu partout, à les trouver avec un GPS, les ouvrir pour signer son passage et enfin valider sa découverte sur internet… Mais c’est aussi bien plus que ça, et ce jeu peut devenir très rapidement une obsession !
Monica Lewinsky et Vieux geeks barbus
L’histoire du Geocaching débute en mai 2000 quand le président américain Bill Clinton annonce que la précision du GPS va être améliorée pour les usages civils. En effet, les transmissions des satellites du «Global Positioning System» étaient jusque-là volontairement dégradées et seuls les appareils militaires avaient accès à une précision inférieure à 100m. Le chiffrement est abandonné le 1er mai 2000 et un américain, Dave Ulmer, s’amuse deux jours plus tard à cacher une boîte dans l’Oregon et à en publier les coordonnées sur internet. Elle sera découverte le 6 mai par deux personnes différentes et fera très vite boule de neige…
Le site geocaching.com nait la même année afin de répertorier les caches de plus en plus nombreuses, suivi quelques mois plus tard par la création de la société Groundspeak qui va structurer ce jeu. On compte aujourd’hui 2,8 millions de geocaches actives dans 180 pays et 3 millions de geocacheurs…
Histoire de petites boîtes
Une cache peut être à peu près n’importe quoi et de n’importe quelle taille. Elle doit au minimum contenir un logbook à signer, mais ses dimensions peuvent parfois permettre d’y déposer des objets qui seront échangés par les joueurs. Les plus petites font d’un à deux centimètres et on les retrouve généralement en ville, quand celles des zones moins denses sont plutôt de la taille d’un « tupperware » ou d’un bac de glace. Certaines caches sont construites spécifiquement pour être camouflées et se fondre dans le décor, l’imagination des meilleurs cacheurs étant sans limite. Il y en a partout dans le monde, sous la mer et même dans l’espace (une cache se trouve à bord de l’ISS).
Si le récepteur GPS de randonnée était historiquement l’accessoire indispensable du geocacheur, il tend à être remplacé par un simple smartphone. Beaucoup plus facile d’utilisation, il suffit d’y installer une des nombreuses applications de Geocaching, de sélectionner une cache proche et de partir la trouver…
Le jeu comporte bien évidemment des règles, et la première est de ne pas dégrader la cache et son environnement. Une fois ouverte, vous devez signer le logbook, la refermer et la replacer strictement au même endroit. La discrétion est de rigueur, et si les premières caches vous feront hurler de joie, essayez d’être discret les fois suivantes. Au plus fort de la folie Pokémon GO de l’été 2016, il était assez simple de ne pas se faire remarquer car tout le monde croyait que l’on chassait les Roucools, mais c’est moins le cas maintenant. Il faut surtout éviter les Moldus, surnom emprunté à Harry Potter pour désigner les « non joueurs », qui risqueraient de voler ou détruire la boîte.
Si la boîte contient de petits objets à échanger, vous pouvez en prendre un, mais vous devez alors y déposer un objet de valeur au moins égale (les objets voyageurs sont des cas particuliers).
Objets voyageurs
Quand les boîtes le permettent, certains joueurs déposent des Travel Bugs, ou objets voyageurs. Ces objets sont numérotés et ont un but précis comme visiter toutes les capitales, faire le plus grand nombre de kilomètres, etc. Si vous en trouvez un et que vous pensez pouvoir participer à sa mission, vous l’emportez, l’indiquez sur l’application et le faites voyager jusqu’à une autre boîte dans laquelle vous le déposez. Son propriétaire sera prévenu de ses déplacements et pourra suivre son trajet sur une carte.
Tradi, Multi, Mystery…
Il existe de nombreux types de caches qui déterminent la façon d’obtenir l’emplacement de la boîte. Pour la plus simple, dite Traditionnelle ou Tradi, les coordonnées sont directement inscrites dans la description de la cache et il « suffit » de se rendre au lieu indiqué et de fouiller. La difficulté va alors être liée au camouflage de la cache et à son accessibilité.
La Multi se rapproche d’un jeu de piste, avec une première cache qui donnera les coordonnées de la seconde, et ainsi de suite jusqu’à la finale. Mais il y a aussi des variantes, avec par exemple une succession de lieux à parcourir pour recueillir des éléments (compter les marches d’un bâtiment, observer les inscriptions d’une façade…). L’association de ceux-ci donnera alors les coordonnées de la cache. On en a fait une cet été à Paris avec Fylo et Toma et les coordonnées finales étaient squattées par des vendeurs de shit, pas évident d’être discrets.
Le type Mystery est le plus excitant pour les joueurs que nous sommes, car il impose de résoudre des énigmes avant d’obtenir les coordonnées. Cela va de simples questions à des mécanismes beaucoup plus complexes, comme des manipulations d’images, des recherches documentaires, des jeux collaboratifs, etc. Certaines peuvent résister plusieurs mois avant de dévoiler leur secret !
La Wherigo est à la frontière du jeu vidéo et nécessite une appli spécifique sur son mobile qui va interagir avec le joueur tout au long de sa recherche. Enfin, d’autres types existent, les Earthcache, Letterbox, Event, que vous découvrirez plus tard par vous même…
Poser sa première cache
Forcément, une fois pris au jeu vous aurez envie de cacher vous-même une boîte et ce sera totalement possible. Tous les joueurs peuvent créer une geocache, une règle implicite impose seulement que l’on ait découvert une vingtaine de caches avant d’en poser une, afin de bien comprendre les subtilités. Vous devrez bien choisir l’emplacement et vous poser la question de son intérêt. Pourquoi souhaitez-vous que des joueurs s’y rendent, qu’avez-vous à faire découvrir ? Vous devrez aussi pouvoir assurer la maintenance de votre propre cache (remplacer le logbook quand il est plein, vérifier que la boîte n’a pas disparu, etc) et donc ne pas créer de caches à 1000km de votre domicile…
Quand ce sera fait et que vous commencerez à recevoir les premières alertes de « découvertes » et lire les premiers remerciements de joueurs, vous risquez d’avoir envie d’en poser d’autres…
Maintenant c’est à vous d’essayer, téléchargez l’application sur votre mobile, créez votre compte et partez à la chasse. C’est un jeu à la base gratuit, et de très nombreuses caches sont accessibles sans qu’il ne soit nécessaire de prendre l’abonnement Premium. Vous risquez vite de passer pour un cinglé quand vous vous retrouverez à grimper sur un panneau de stationnement interdit, à refaire votre lacet sur des chaussures sans lacet pour fouiller discrètement sous un banc, ou à soulever toutes les pierres d’un chemin. Mais ce sera la voix de votre ami imaginaire qui vous parlera, le GPS, alors vous l’écouterez…
Remerciements à TofLaBeuze pour sa relecture.
1 Commentaire
Le Geocaching, ou l’art de chercher des petites boites
Merci pour cette article …