Faraway, l’as d’or qui pique mon coeur

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Récemment auréolé à Cannes, le jeu de CatchUp Games s’est aussi taillé une place de choix dans ma ludothèque.

Récent vainqueur de l’As d’Or 2024, catégorie initié, Faraway est subitement passé d’une bonne place dans ma wishlist a une place encore meilleure sur mon étagère. Bon, on ne va pas s’attarder sur mon manque de personnalité qui fait que je suis extrêmement influençable (en plus d’être un boulimique ludique), et on entre directement dans le sujet qui nous intéresse : Qu’est-ce qu’il vaut ?

Les illustrations sont chouettes et colorées

Sorti de l’imagination de Johannes GOUPY et Corentin LEBRAT, illustré par Maxime MORIN et édité par CatchUp Games, Faraway est un jeu de construction de tableau à base de cartes, pour 2 à 6 joueurs. Ces derniers sont ici des explorateurs, découvrant Alula, un continent à l’allure d’une île en perpétuelle évolution, rendant délicate toute tentative de cartographie. Au cours de leurs pérégrinations, les joueurs iront à la rencontre des autochtones qui leur permettront de gagner en renommée en résolvant les quêtes qu’ils soumettront à leur sagacité. Tout au long des huit tours que dure la partie, vous allez donc passer du temps à explorer l’île, matérialisé par un nombre d’heure illustré en haut à gauche de la carte. Les explorateurs les plus rapides auront plus de choix dans la suite de leur voyage, aka ils choisiront leur carte en premier, quand les plus lents pourront peut-être découvrir davantage de richesses, matérialisées par l’Uddu (la pierre de fortune du règne minéral), l’Okiko (la chimère altière du règne animal) et l’Erodoré (le chardon apaisant du règne végétal) ; en gros, les ressources du jeu.

Les autochtones vous feront gagner des points de renommée en échange de ressources

A chaque tour de jeu donc, tous les joueurs présents autour de la table jouent une carte de leur main, face cachée. Dès que tout le monde a posé sa carte, on les retourne et les ajoute au tableau que chacun construit devant lui. Le plus rapide (celui qui a le plus petit nombre en haut à gauche), choisit alors en premier sa carte parmi le pot commun préalablement révélé, et ainsi de suite jusqu’au joueur le plus lent. De plus, les joueurs étant plus lents qu’au tour précédent (comprenez avec un nombre supérieur à leur précédente carte) peuvent piocher une ou plusieurs cartes sanctuaires, offrant diverses richesses et bonus. Le principe du jeu est donc plutôt simple et les tours s’enchainent de manière très fluide. Il n’y a pas ou peu d’interactions entre les joueurs, la seule possible étant de chercher à bloquer un adversaire en optant pour une carte qui lui irait. Sauf qu’il est déjà assez complexe de s’assurer de bons combos soi-même pour se préoccuper du jeu des autres.

En fin de partie, on retourne les cartes face cachée puis on les dévoile de la droite vers la gauche
Les sanctuaires sont particulièrement pratique pour aider les joueurs à compléter leurs quêtes

La grande originalité de ce jeu, et ce qui fait tout son sel, c’est que la mécanique de combo fonctionne à l’envers. En effet, habituellement dans ce type de jeu, on cherche à faire comboter les cartes au fur et à mesure de la partie. Toutefois ici, à chaque tour les joueurs vont poser une carte dans leur tableau, qu’ils vont donc construire de la gauche vers la droite. Or en fin de partie, le décompte des points se fera dans l’autre sens, de la droite vers la gauche. Ainsi, les premières cartes jouées seront des paris sur l’avenir lorsque les dernières seront plutôt mis à profit pour accomplir ces paris. En ce sens, le hasard n’est pas complètement absent du jeu et un mauvais tirage peut vite faire tourner votre stratégie à la catastrophe. Toutefois, dans l’ensemble ce hasard est suffisamment gérable pour ne pas se retrouver complètement démuni et à sa merci. D’abord parce que les sanctuaires sont là pour aider et une bonne gestion de ceux-ci peut s’avérer salvateur, ensuite parce que le jeu offre suffisamment de cartes distinctes pour pouvoir retomber sur ses pattes.

Bref, par ses règles simples, son design enthousiasmant et sa mécanique subtile, Faraway fait mouche et a séduit tous les joueurs avec qui j’ai pu jouer. Son prix à Cannes est loin d’être galvaudé et, au tarif où il est proposé, il se doit de figurer dans toutes les bonnes ludothèques.

 

Critique réalisée à partir d’une version achetée par mes soins, sur un coup de tête un samedi matin à la fraîche, avec cette appréhension de me faire engueuler par ma femme au retour (Elle adore le jeu. Je suis sauvé !).

 

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