La sélection naturelle. La théorie de l’évolution de Charles Darwin. Ça vous parle ? Evolution est là pour essayer de vous faire comprendre tout ça. Surtout le concept de sélection naturelle…
Evolution est un jeu de carte pour 2 à 6 joueurs. Sorti de la tête de Dominic Crapuchettes, Dmitry Knorre et Sergey Machin. Aux illustrations couleurs pastelles, on retrouve Catherine Hamilton et John Ariosa. Il est édité en Français par Funforge. Il y est question de survie et d’adaptation. Le but sera de faire évoluer vos espèces et de faire en sorte qu’elles survivent. Et ça ne va pas être simple…
Je te survivrai
Les joueurs débutent la partie avec une espèce “basique” (ayant une population et une taille de un) et quatre cartes trait en main. Après avoir secrètement choisi une carte afin de déterminer le nombre de jetons verdure disponibles lors de la phase nourriture, les joueurs vont à tour de rôle jouer toutes ou partie de leurs cartes. Celle-ci peuvent être utilisées de trois façons différentes. Il est possible d’en défausser pour créer de nouvelles espèces, pour augmenter la taille ou la population des espèces déjà en jeu ou de les jouer (face cachée) afin d’ajouter des traits aux créatures. Ce sont ces traits qui vont octroyer des capacités spéciales aux bestioles. Peut-être deviendront-elles de paisibles herbivores de taille imposante ou de terribles carnivores. Les traits étant modifiables à l’envie, il sera possible (et fortement conseillé) de s’adapter au jeu adverse. Il y a beaucoup de carnivores ? Pas de problème, une paire de cornes et une carapace devraient les dissuader d’attaquer.
Lorsque tous les joueurs ont joué leurs cartes ou qu’ils ont décidé de passer, les traits sont révélés.
La taille ça compte
Vient maintenant la phase de nourriture. Les cartes jouées sur le plan d’eau sont révélées. Ces cartes ont une valeur allant de -3 à +8. On additionne le tout. Le résultat correspond au nombre de pions nourriture qui seront disponibles (en plus des éventuels pions restant des tours précédents). A tour de rôle, en commençant par le premier joueur, il va falloir nourrir une espèce. Si c’est un herbivore, un et un seul jeton verdure est pioché depuis le point d’eau. Si c’est un carnivore, il va falloir boulotter une pauvre créature qui n’a rien demandé. Un carnivore ne peut attaquer qu’une espèce plus petite. La victime réduit sa population de un. Une fois que tous les joueurs ont nourri une de leur espèce on recommence un tour et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes aient mangé ou qu’il n’y ait plus de jetons disponible sur le point d’eau. Les espèces qui n’ont pas autant de jeton nourriture que de population voient celle-ci diminuer (et peuvent donc disparaître si elles tombent à zéro). Les jetons nourriture sur les différents plateaux espèces sont ensuite mis dans le sac des joueurs. Commence ensuite un nouveau tour.
La partie prend fin lorsque la pioche de cartes est épuisée. Le décompte final est simple. Un point par jeton nourriture dans le sac, un point par carte trait en jeu, un point par population. Le joueur avec le plus de points gagne la partie.
Tant qu’y a de l’avis il y’a de l’espoir…
Evolution regroupe à peu prêt tout ce que j’aime dans un jeu. Tout d’abord, ce que j’aime particulièrement, c’est son thème. En plus d’être original, il est présent dans la moindre mécanique de jeu. Tout est cohérent et logique. Du coup tout coule de source. Et si la grosse boîte (un peu vide) laisse à penser qu’on va avoir à faire à un jeu long et complexe, il n’en est rien. Les règles sont extrêmement simples et expliquées en cinq minutes. Règles simples mais jeu demandant quelques parties afin de trouver de bons combos et maîtriser toutes les cartes et leurs interactions. En parlant d’interaction, celle-ci est le second bon point d’Evolution. Si vous jouez dans votre coin sans surveiller ce que font vos adversaires, vous êtes mort. Déjà parce qu’il est important d’avoir une idée des points qu’ils marquent mais aussi, et surtout, parce que vos herbivores non préparés risquent fortement de passer à la casserole s’il y a des prédateurs en jeu. L’interaction est ici violente et radicale. Il faut sans cesse s’adapter en fonction des espèces présentes chez les adversaires.
Coté équilibrage, j’ai lu plusieurs fois que le “tout carnivore” était garant de victoire. Si personne ne fait quoi que ce soit pour se prémunir, il est en effet assez facile pour un carnivore de prendre pas mal d’avance, mais il y a tout de même beaucoup de possibilités afin de le contrer. L’équilibrage me semble donc plutôt bon… à trois joueurs ou plus tout du moins. C’est peut-être un peu moins vrai à deux joueurs si vous jouez de malchance au tirage. Malgré tout, cette configuration fonctionne très très bien.
Il n’y a donc pas grand chose à reprocher à Evolution. On pourra pinailler sur les quelques petites coquilles dans la règle. On pourra également s’inquiéter de la durée de vie du jeu et sa répétitivité liées au faible nombre de cartes différentes. Si vous vous lassez vite (personnellement ce n’est pas encore mon cas), sachez qu’il existe une extension qui renouvelle pas mal le jeu. Climat. Celle-ci vient pimenter vos parties en ajoutant une gestion des conditions climatiques. Il y également une petite extension ajoutant 35 cartes traits. Malgré ces quelques très légers défauts, Evolution est une petite merveille que je conseille fortement.
1 Commentaire
Evolution, Chaîne alimentaire
Joué et approuvé aussi de mon côté !
Un jeu simple sans être simpliste, original et avec un thème qui n’est pas simplement calqué sur des mécaniques vues et revues ailleurs.
Evolution me fait un peu penser à une adaptation sur plateau, du jeu vidéo Spore… le côté PvP en plus.
Et pour m’être laisser tenter par créer une espèce carnivore d’entrée de jeu (on ne se refait pas), je confirme que bien contré, on n’est pas assuré de gagner.