DANY, c’est toi, c’est moi, c’est nous (?!)

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S’il y a bien une mécanique de jeu que j’affectionne, c’est celle de débusquer un traitre parmi les joueurs (ou de l’incarner mouahaha) ! Dany s’inscrit dans cette lignée de jeux avec peu de règles à maitriser mais une grande liberté de gameplay.

Dans le dédale des dires de DANY

C’est au détour d’un petit stand du Festival International du Jeu 2019 à Cannes (FIJ pour les intimes) que je tombe sur ce jeu. Une petite boite au design simpliste, en N&B, avec son auteur, Phil Vizcarro, qui fait des dédicaces à qui veut bien le gratifier de quelques ducats en échange de son jus de cerveau incar-ton-né.

Si les règles sont simples, l’histoire qui habille le jeu est quant à elle un peu alambiquée : les joueurs incarnent tous l’une des personnalités multiples d’un certain DANY, ce dernier représentant la personnalité dominante qui veut faire taire toutes les autres en brouillant leurs Idées et leurs Souvenirs.

Bon pour faire simple : c’est un jeu coopératif avec un traitre dissimulé. Pour que la majorité des joueurs gagne, chaque joueur à tour de rôle, doit faire deviner 1 mot sur une liste de 5. Pour y parvenir, il pioche 7 cartes avec des illustrations aussi originales graphiquement qu’absurdes et difficiles à exploiter pour illustrer par association d’idée des concepts tels que  « instant présent » ou « dépassement de soi ».

Lorsque 6 mots sont correctement devinés, tout le monde gagne sauf Dany. En revanche si les joueurs se trompent 3 fois, c’est Dany qui l’emporte.

Autre façon de Dany pour gagner : l’épuisement de la pioche. Les cartes illustrées sont une ressource qu’il faut essayer de conserver au maximum : toutes les cartes qui ne sont pas utilisées sur les 7 retournent sous la pioche.

Pour contrebalancer cette difficulté supplémentaire, l’auteur a pensé à un équilibrage afin d’éviter de grosses frustrations : si 3 erreurs sont commises, tout le monde lève le doigt en l’air et au bout d’un décompte, pointe du doigt celui ou celle qu’ils pensent être le traître. Si la majorité désigne Dany ils gagnent, sinon Dany l’emporte (cette fois-ci pour de bon !).

La saveur du jeu

Ce ne sont pas tellement les règles qui font le sel du jeu, mais les joueurs eux-mêmes et les raisonnements tordus qu’ils produisent pour tenter de deviner le bon mot. Idem quand c’est au tour de Dany de faire deviner un mot et de prendre bien soin de préparer sa justification la plus plausible après avoir utilisé à mauvais escient certaines cartes. Il peut bien sûr feindre qu’il n’y avait aucune carte davantage en rapport avec le mot à faire deviner (les cartes non utilisées restent cachées donc le bluff est total).

Un peu comme au Poker : il faut 5 minutes pour comprendre les règles et toute une vie pour maitriser le jeu. Si Dany n’a pas la même profondeur statistique, on découvre qu’il n’est pas si évident d’embobiner les autres ou de soutenir des raisonnements fallacieux.

Les +

  • Une rapide prise en main avec des règles/mécaniques simples
  • Une identité graphique originale et décalée qui est au service du jeu un peu psycho
  • Un jeu avec des parties rapides (30min), parfait en ice breaker

Les –

  • Ce n’est pas un jeu familial (à partir de 16 ans) compte tenu de certains mots/images
  • Le jeu ne s’adresse pas aux gens qui s’écharpent quand ils se sentent trompés (mais si vous aimez jouer au Loup-Garou ou Résistance/Avalon foncez !)
  • Un nombre assez limité de cartes (60) qui fait que si on joue souvent on tombe sur les mêmes idées/combinaisons

Conclusion

Un très bon jeu qui ne prendra qu’une petite place dans votre ludothèque et sera gentil avec votre porte-feuille (15,50€, édité par Grrre Games, distribué par Blackrock Games).

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