Star Trek Beyond, au-delà mais pas loin quand même

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Troisième épisode de la saga depuis que J.J.Abrams en a repris les commandes, Beyond est sans doute aussi le moins bon des trois. Serait-ce une simple erreur de parcours ou un véritable essoufflement ?

462362.jpgAfin de remettre cette critique dans son contexte, je fais partie de cette minorité qui a toujours préféré Star Trek à Star Wars. Même s’il faut bien l’avouer, les récents films ont perdu un peu l’esprit de la kitchissime série originelle. À l’époque, j’appréciais tout particulièrement cette plongée vers l’inconnu, cette exploration de l’infini espace qui me faisait rêver étant gamin, qu’on ne retrouve pas dans Star Wars. La saga de George Lucas a ses qualités, je ne le nie pas, mais reste une guéguerre de vaisseaux qui font piou-piou, entre deux factions rivales. C’est donc avec un certain enthousiasme que je me suis rendu à l’avant-première de ce Start Trek : Sans Limites, en français dans le texte ; dussè-je affronter la redoutable 3D dont le principal et sans doute unique intérêt est surtout de remplir les poches des cinémas. J’étais d’autant plus enthousiaste que ce casting rajeunit, initié en 2009 lorsque J.J.Abrams a repris le flambeau, est plutôt convaincant.

Malheureusement, pour ce troisième film il se contentera de la production, laissant le soin de la réalisation à Justin Lin, dont les films les plus « notables » sont les derniers Fast & Furious. Autant dire donc que le mec a autant de talent pour le cinéma que Clara Morgane pour la chanson. Et tout de suite ça se voit. Le montage est épileptique, si bien que les scènes d’actions sont très souvent illisibles. C’est d’autant plus vrai que j’ai trouvé le film très sombre. Au sens premier du terme. Ajoutez à cela une histoire très convenue, qui reprend quasiment scène par scène certaines séquences d’Independance Day 2, Les Gardiens de la Galaxie ou même le précédent film de la saga, Into Darkness. Bref, il flotte comme un air de déjà-vu et la déception est palpable. D’ailleurs, pour ne rien arranger et en finir avec les reproches, je trouve qu’on s’éloigne de plus en plus du leitmotiv originel de la série, à savoir l’exploration de l’inconnu et la découverte de nouveaux mondes et de civilisations lointaines.

media_1_.jpg

sofia-boutella-star-trek-beyond.jpgToutefois, il faut reconnaître au film son efficacité. De belles images, un rythme plutôt bien maîtrisé et des acteurs à l’aise dans leurs rôles respectifs. D’ailleurs, si ce casting tient surtout au quatuor de tête + l’autochtone très starwarsienne en guest, les seconds rôles ne sont pas ici seulement cantonnés à la figuration. Il y a une vraie corrélation entre eux, une unité plutôt cohérente qui transcende l’ensemble en un véritable équipage. Ce qui est très appréciable. L’humour, inhérent à ce genre de films popcorn, est plutôt bien distillé et jamais trop lourd. On retrouve même quelques clins d’œil larmoyants aux héros du passé, et notamment à Leonard Nimoy, l’éternel M. Spock décédé l’année dernière, à qui le film est dédié. Bref, sans être un sérieux prétendant aux futurs Oscars, Star Trek Sans Limites est sans aucun doute le blockbuster de cet été. Il l’est d’autant plus que le grand favori de la compétition, Suicide Squad, et son dauphin auto-proclamé Independance Day 2, subissent la bronca de spectateurs pour une fois unanimes quant à leur médiocrité (ce qui ne les empêche pas de cartonner au box-office).

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