Pulp Fiction est un de mes nombreux films préférés, Tarantino probablement mon réalisateur préféré (son pote Robert Rodriguez tient la corde en compagnie de quelques autres), fallait bien qu’un jour je vous en fasse une nalyse par pur plaisir.
La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)
Je vous l’introduis tout entier
Octobre 1994, Pulp Fiction débarque sur les écrans. Quentin Tarantino arrivait en étant attendu grâce au succès de son premier film sorti en 1992 en tant que réalisateur, Reservoir Dogs (son vrai premier film a brûlé dans l’incendie de la salle de montage…). La recette de Pulp Fiction en reprend d’ailleurs quelques ingrédients dont un procédé de narration qui va à contrario du conformisme hollywoodien ambiant et des gangsters charismatiques comme s’il en pleuvaient.
Le pitch dans ta potch
Tarantino nous y a habitué depuis mais Pulp Fiction était un hommage aux récits dit de mauvais goût, de mauvais genre. Cette fois tout était dans le titre puisqu’une pulp fiction est une sorte de roman à sensation aux Etats-Unis, de la littérature de gare qui tourne son aspect péjoratif en marque de fabrique (les pulp magazines). C’est un truc que j’affectionne particulièrement. Comme nous y sommes, encore une fois, aujourd’hui habitué il a aussi blindé son bébé de références à des tas de films issues de la « sous culture ». Pour se faire il a mis en scène trois histoires bien arrêtées et distinctes, mais qui s’entremêlent. Trois espèces de courts/moyens métrage qui bout à bout forme un long métrage tout à fait atypique.
Chacun d’entre eux mettant en scène un (ou plusieurs) personnage(s) principal(aux) différent(s) mais qui ont tous un point commun, une foison de clin d’oeils en témoignent d’histoire en histoire. Le fil scénaristique en devient tout retourné puisque par exemple Tarantino interrompt sa première histoire en y faisant succéder ses deux autres avant de finir par la reprendre à la suite et jusqu’à la fin. Ainsi ce qu’on peut considérer comme la fin « normale » se retrouve au milieu du film. Ca peut paraître tordu comme ça à l’écrit mais à l’écran on s’y retrouve parfaitement sans être jamais perdu, on apprécie même le procédé qui provoque certains mystères pour mieux les révéler par la suite, en bouleversant l’ordre chronologique des scènes. Sinon, c’est une histoire de gangsters badass, voilà. Je vous emmerde. (Ce pitch est encore beaucoup trop long.)
Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)
Le casting 5 étoiles colle comme un gant aux protagonistes. De Samuel L. Jackson (ma préférence va vers lui, sa dégaine, ses répliques, il est étincelant, tout simplement) et John Travolta à Bruce Willis en passant par Uma Thurman et Quentin Tarantino lui-même, ils sont tous excellents, rien à dire. Les dialogues sont souvent drôles, surtout vu leur contexte, notamment les réflexions métaphysiques de Jules et Vincent (L. Jackson et Travolta), hommes de main, qui exposent entre autres leur point de vue sur la connotation sensuelle ou non que peut avoir un massage de pieds féminins ou le nom du Royal Cheese en France par rapport à celui aux USA, juste avant d’exécuter leur contrat. C’est devenu la marque de fabrique du réalisateur, c’est quelque chose que j’apprécie énormément dans ses films au-delà de l’ambiance sous culture qui me tient à cœur. Si vous intellectualisez les films du sieur, vous vous direz certainement qu’au final ils sont une vaste étendue de rien où il ne se passe pas énormément de chose puisqu’il s’étend souvent sur ces fameux dialogues interminables sur tout et rien. Je n’ai rien trouvé d’autre à vous répondre là-dessus que « allez vous faire enculer, vous n’avez rien compris » (ça fait énormément de « rien », je sais, mais c’est rien), c’est ce qui fait toute la saveur de ses œuvres, c’est la valeur ajoutée indispensable, la cerise sur le gâteau. Tarantino est un des meilleurs scénaristes de comique de situation, tu es là en train de mater deux tueurs qui s’apprêtent à éclater la cervelle d’un certain nombre de mecs et ils débattent juste avant avec toute leur âme et conviction sur le massage de pieds et le Big Mac… C’est juste parfait, absurde, drôle, intelligent, empathique.
La plupart des scènes du film sont assez grand guignolesques, amusantes, parfois trash, relativement violente, à la mesure d’un bon vieux récit de gangsters sublimé par une bande sonore devenue culte. Bref, un bon scénario, une bonne réalisation, de bons acteurs, une bonne bande originale, que demander de plus ? Pulp Fiction est une petite perle qui peut se targuer d’être probablement la plus belle vitrine représentant la touche Tarantino, aussi bien dans le scénario que dans le montage, la façon de filmer, les dialogues, les personnages ou encore la bande originale. Un film culte, décalé, et ça, c’est bien. Mais comme tous les films un peu décalés il ne plaira pas à tout le monde et ça, c’est encore mieux.
https://youtube.com/watch?v=ZGrFqCIa-Vk%3Fversion%3D3%26hl%3Dfr_FR%26rel%3D0
Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix
– Le personnage de Vincent Vega (joué par Travolta) est le frère de Vic Vega (que l’on voit dans Reservoir Dogs). A une époque Quentin Tarentino voulait réaliser un long métrage sur les deux frères mais il abandonna l’idée depuis.
– A l’origine les trois courts métrages que comporte le film devaient être mis en scène par trois réalisateurs différents. Tarantino avait écrit deux des trois scripts avant même la sortie de Reservoir Dogs (et même avant d’avoir écrit True Romance).
– Quelques marques fictives apparaissent ou sont mentionnées dans Pulp Fiction et dans d’autres films de Tarantino. C’est le cas du Big Kahuna Burger également présent dans Reservoir Dogs et Grindhouse : Le Boulevard de la Mort ou encore des cigarettes Red Apple que l’on retrouve dans Kill Bill et le segment du réalisateur dans Four Rooms.
– Quand Tarantino joue son petit rôle dans le film, devinez qui est derrière la caméra ? Son pote Robert Rodriguez bien entendu…
– Sur le tournage, Tarantino imagine une histoire avec son actrice Uma Thurman, un certain Kill Bill…
– Tarantino a remporté l’oscar du meilleur scénario pour ce film. Il en est très content mais ça l’a tout de même titillé : pour lui avoir le meilleur scénario sans avoir la meilleure réalisation, ça sous entend que la réalisation est mauvaise…
9 Commentaires
Pulp Fiction, la nalyse
Pas un mot sur Z et la Crampe…
Pulp Fiction, la nalyse
J’sais pas si c’est parce que je n’ai vu Pulp Fiction qu’après, mais je lui ai toujours préféré Reservoir Dogs, que je considère non seulement comme l’un des meilleurs films de Tarantino (dont je ne suis pas forcément un grand fan d’ailleurs), mais aussi comme l’un des meilleurs films de gangsters.
Pulp Fiction, la nalyse
Tiens ca m’a donné envie de les revoir (le fait que t’en parles, pas ta nalyse en elle même je te rassure).
Et je me rappelais même pas que Tarantino apparassait dans le film.
Pulp Fiction, la nalyse
Tarantino apparaît dans quasi tous ses films. Sinon guihavas j’pourrais citer tout le film à ce rythme 😀
Moi je préfère Pulp Fiction à Reservoir Dogs mais j’ai aussi beaucoup aimé Reservoir. En fait seuls ses deux derniers films sont de moins bonne qualité je trouve niveau scénar’ et ambiance, même si ça reste sympa. C’est quand même moins bon que tous ceux d’avant. J’attends vraiment Django Unchained au tournant.
Pulp Fiction, la nalyse
Inglourious Basterds c’est clairement un film raté… pas un film sympa.
A la rigueur, s’il s’était contenté de raconter l’histoire des bâtards, ça aurait pu le faire… mais toute la partie autour de Mélanie Laurent, c’est de la pisse de chat.
Pulp Fiction, la nalyse
On est tous d’accord sur la frustration qu’on ressent en matant Inglourious Basterds je pense, on s’attendait tous à un film concentré sur les bastards, ce qui aurait pu être assez génial et bien dans l’esprit Tarantino. Après j’ai pas trouvé le reste du film mauvais mais c’est bien moins bon que ses autres films. Même Deathproof qui n’est à mon sens pas terrible (surtout dans son montage Grindhouse de base avec Planet Terror collé) est meilleur.
Pulp Fiction, la nalyse
Je suis d’accord avec K.mi pour Inglorious (ça commence à me faire peur d’ailleurs, ça fait 2 fois en 2 jours), ça aurait pu être beaucoup mieux, mais c’est pas mal quand même.
Pulp Fiction, la nalyse
Je me permets de proposer aux curieux mon analyse peu courante de la scène de la descente à l’appartement :
http://bruleparlesillumines.e-monsite.com/pages/nom-films/pulp-fiction.html
Merci pour cette Nalyse bien drôle 🙂
Pour ma part j’ai essayé de faire une vraie analyse sérieuse et technique du film, et notamment de comprendre comment marchaient les histoires et les personnages. J’ai donc pu montrer qu’il y a en tout 10 histoires différentes, qui distribuent 30 rôles dramatiques à 17 personnages différents. Mais les personnages de Vincent et Butch sont ceux qui cumulent le plus de rôles, et qui donc aident à faire le lien entre les intrigues. Marsellus est central parce qu’il est souvent commanditaire des actions des autres, et Vincent est central parce qu’on le retrouve allié ou opposé à plusieurs autres qui ne se croisent pas entre eux (à Mia, à Butch, à Ringo et Yolanda, etc).
https://fr.storyanddrama.com/analyse-pulp-fiction-quentin-tarantino/