Il aura quand même fallut attendre 2012 pour avoir une adaptation d’envergure du premier best seller de Stieg Larsson sorti en 2005 (je considère que la version suédoise filmée sortie en 2009 n’était pas d’envergure). Ceci dit avec David Fincher à la réalisation, ça valait le coup d’attendre.
La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)
Je vous l’introduis tout entier
De Millenium je n’ai pas lu les bouquins mais connaissait tout de même le gros de l’histoire pour l’avoir offert et pour me coltiner des rats de bibliothèques dans mon entourage proche. Adapter un bouquin (en l’occurrence, ici, le premier tome de la saga, Les hommes qui n’aimaient pas les femmes) est toujours délicat, format oblige on zappe toujours des passages. Reste à choisir quoi zapper sans risquer de dénaturer l’œuvre. Pour ma part cette fois ça importait donc peu, je voulais juste mater un bon film mais j’ai quand même pris soin d’aller le voir en salles avec des amateurs du livre histoire de pouvoir comparer nos avis ensuite (j’aime bien faire ça quand je mate un film, en discuter après).
Le pitch dans ta potch
Suède. Mikael Blomkvist (Daniel Craig, parfait) est un journaliste d’investigation de renom dont la réputation se fait secouer après un procès retentissant, qu’il a perdu, où il fut attaqué pour diffamation par un grand ponte qu’il avait accusé de diverses magouilles réelles mais qu’il n’a pas pu prouver. La tête sous l’eau, il se fait engager dans la foulée par un puissant industriel pour enquêter dans une petite bourgade isolée dans le pétaouchnok hivernal suédois sur la disparition de sa nièce datant d’il y a quelques années.
Lisbeth Salander (Rooney Mara, absolument géniale) est quant à elle un personnage antisocial, à la réputation violente, excentrique, tatouée, piercée de partout (y compris au téton, j’aime les filles au téton piercé) extrêmement intelligente et enquêtrice exceptionnelle. Elle est amenée à investiguer sur Blomkvist et fini par travailler avec lui sur son affaire…
Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)
Lisbeth Salander est un personnage rare, vraiment bien trouvé, qui sort du lot. Le film repose plus sur elle que sur Blomkvist qui est pourtant le héros principal. Le fait est qu’elle est confrontée assez vite à des situations extrêmes qui font qu’on s’attache particulièrement à elle et sa personnalité hors du commun. Je retiens, et ne suis probablement pas le seul, une scène de viol (même deux) que j’ai trouvé plus déstabilisante que celle d’Irréversible et qui si elle est relativement courte va bien plus loin que le consensualisme Hollywoodien en montrant ce qu’il y a à montrer et la vengeance qui en découle. Ca place directement le personnage et son caractère dans notre gueule. Elle a tout l’attirail de la punkette, c’est une sorte de cas social, elle subit le monde qui l’entoure et diverses violences, on pourrait s’attendre à ce qu’elle soit complètement paumée mais elle encaisse la douleur et se fait justice elle-même. Lisbeth n’est pas cliché, elle est un paradoxe qui fait qu’un personnage fictif a une dimension humaine. Elle attire la sympathie par son antipathie envers les autres, elle suscite l’admiration et la jubilation là où on aurait pu la prendre en pitié, elle a une intelligence hors du commun et ne s’en sert que pour elle-même. Elle est froide, mystérieuse, dangereuse et en même temps fragile. Un vrai paradoxe, un vrai bon personnage.
L’intrigue reposant sur l’enquête est justement intéressante à suivre parce que Fincher a pris le temps de reprendre la trame du bouquin (ou plutôt son scénariste, Steven Zaillian) en présentant en quelques sortes ses personnages au spectateur par l’intermédiaire de leur vie personnelle, et tumultueuse, en la mélangeant à cette affaire de disparition qui se construit petit à petit (et qui se révèle assez gratinée). Il arrive à foutre une ambiance bien particulière comme il l’a déjà fait pour ses précédents chefs-d’œuvre (Seven et Fight Club en tête). Son talent lui permet même de digresser parfois quelques secondes au détour d’un plan un peu absurde mais qui ne dénature pas forcément le film (la raie du cul de Daniel Craig, le gros plan sur Daniel Craig qui se gratte l’arrière de la tête). On trouve aussi quelques passages qui font sourire, pas dérangeants ni niais comme ça arrive souvent dans les films nuls. J’ai trouvé Millenium passionnant de bout en bout, sans concession, un vrai bon Fincher.
Il s’avère qui plus est, selon mes accompagnateurs, globalement fidèle au bouquin. Un amateur du livre appréciera autant que moi le film même si quelques détails ont forcément été mis à la trappe. Personnellement j’ai appris de leur bouche (à mes accompagnateurs) que dans l’histoire de Stieg Larsson, Blomkvist est un coureur de jupons qui se tape une bonne moitié des personnages féminins. Dans le film ce n’est pas le cas et du coup la fin (sans vouloir spoiler) avec Lisbeth peut se lire différemment, à mon sens. Même si en soi c’est tout à fait compréhensible de la part du scénariste d’avoir zappé une bonne partie des coucheries, et puis malgré tout la fin reste la même.
Bon, et pour ceux qui ont trouvé cette nalyse chiante, vous pouvez aussi vous fier à ce bref résumé, caricatural mais pas trop, qui suit (et qui comprend du spoiler): punkette sexy excentrique et nerd, pipe forcée, viol hardcore, sadique, gode énorme dans le cul enfoncé à coups de pieds, tatouages à l’arrache, chantage, scène lesbienne, tatouages normaux, piercing sur téton, enquête cool, secrets familiaux, serial killer, sexe, chat découpé, sexe, poursuite à moto… Ah, et un générique ignoble qui fait penser à un James Bond merdique (avec Daniel Craig comme acteur principal en plus, c’est abusé).
https://youtube.com/watch?v=LxG0dCeoR3o%3Fversion%3D3%26hl%3Dfr_FR%26rel%3D0
Les trucs à ressortir en société pour susciter l’admiration des personnes de ton choix
– La fille de l’acteur ayant joué Blomkvist dans la version suédoise de Millenium, Ellen Nyqvist, joue un petit rôle dans cette version américaine. Complètement par hasard alors qu’une scène a lieu dans un restaurant, ils se sont aperçu avant le tournage que la serveuse était Ellen…
– Le tournage du film a bien sûr eu lieu en Suède. C’était en hiver 2010, le plus froid des 20 dernières années là-bas… Daniel Craig ne simulait donc pas, il se gelait vraiment les couilles.
– David Fincher connaissait le premier tome de Millenium avant même qu’il ne devienne un putain de best seller vendu à plus de 20 millions d’exemplaires ou que la version suédoise du film ne soit tournée. A l’époque il jugeait l’histoire et le personnage de Lisbeth trop compliqués à montrer, malgré l’insistance de sa productrice personnelle, appréciant beaucoup le bouquin, qui lui avait fait un résumé. Fincher avait alors refusé de le lire.
1 Commentaire
La nalyse de Millenium (version Fincher), les hommes qui aiment les bons films
(Rooney Mara en Lisbeth est non seulement crédible mais en plus elle est quand même hyper
bonnassechatoyante, bordel !)