Chronicle, chronique d’un spoiler annoncé ?

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Une réponse à la question fondamentale : reste-t-il quelque chose à voir dans Chronicle après avoir maté la bande annonce ?

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Ce garçon a l’air d’avoir quelques problèmes.
Comme moi et sûrement pas mal d’autres gens aussi, vous avez peut être vu la bande annonce de Chronicle et vous vous êtes peut être dit à ce moment là : « mouais, ça peut être pas mal, mais j’ai un peu l’impression d’avoir déjà vu tout le film ». Et il faut bien avouer que ce n’est pas totalement faux, parce qu’avec à peine 1h30 de film et une bande annonce de 2 minutes qui comporte pratiquement toutes les scènes un peu marquantes il ne reste pas forcément grand chose à découvrir. Même le scénario est grandement dévoilé dans la bande annonce : trois potes ado découvrent un truc chelou qui leur donne des supers pouvoirs avec lesquels ils déconnent gentiment jusqu’à ce que l’un d’eux, celui qui a la tête qui fait peur, bascule du coté obscur.

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Ca fait toujours bien de mettre une fille dénudée dans une bande annonce (et dans un article) même si c’est coupé au montage final.

Le film commence par s’attarder justement assez longuement sur ce personnage de loser asocial dont on sent et sait qu’il va partir en sucette à un certain moment un peu avant la fin. Chronicle c’est d’ailleurs autant la chronique (oui, ça veut dire ça en anglais) de cet ado mal dans sa peau, mal dans sa vie et souffre douleur de son bahut que celle de lui et de ses potes faisant les cons avec leurs supers pouvoirs tombés du ciel, le tout filmé au caméscope.

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Le héros se ballade tout le temps avec sa caméra quitte à la controler à distance, oui c’est un peu con quand on y réfléchit.
Parce que oui, ça aussi on l’avait vu dans la bande annonce, le film prend la forme d’une chronique vidéo, un presque faux documentaire étant donné que le point de vue est quasiment toujours celui des personnages se filmant eux-mêmes au caméscope. Chronicle suit ainsi un peu la mode des « found footages » aussi connus sous le nom de « films qui foutent la gerbe » avec une caméra presque toujours mobile qui dynamise la mise en scène et permet parfois quelques effets sympa, mais dont on aurait très bien pu se passer au moins en partie plutôt que de trouver par moments des truchements pas forcément ultra crédibles pour justifier qu’il y ait toujours quelqu’un en train de filmer : genre un des mecs qui va taper à la porte d’une nana qui est comme par hasard en train de se filmer à ce moment là, vu qu’elle se filme tout le temps toute seule comme la plupart des gens.

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Les personnages restent quand même stéréotypés.
Un coté formaliste un peu trop appuyé donc que ça soit dans la forme pure du found footage que de la description un poil clichée de la vie lycéenne des trois teenagers : le loser au teint blafard et aux cheveux gras, le délégué black au sourire charismatique BarackObamien et le dilettante qui se la joue mais qui a quand même un bon fond. Malgré ça le film parvient quand même un peu à surprendre avec un ou deux trucs que les producteurs avaient quand même pensé à ne pas mettre dans la bande annonce et un final que l’on pressent dans la bande annonce qui s’avère plutôt sympa à la fois au niveau du visuel et de la déchéance un peu AnakinSkywalkerienne du personnage principal.

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Affiche, bande annonce… la com’ du film est réussie en tout cas.
Chronicle demeure au final une meilleure bande annonce que film peut être à cause de sa dernière scène pourrie ou peut être parce que le basculement final par rapport à la situation initiale aurait pu être encore plus fort un peu à la manière d’un Hancock ou d’un Kick Ass qui dans un genre un peu différent, mais un peu pareil aussi arrivent à plus transcender la promesse de leur picth de base. Moi j’aurais adoré que le gars fasse un carton à la Columbine dans les couloirs de son lycée par exemple, que ça soit un peu moins gentillet. Reste quand même un concept efficace : une chronique vidéo «réaliste» de d’jeunes avec des super-pouvoirs sans véritable enjeu il est vrai, mais qui propose un traitement intéressant à la fois du film d’ado et de super héros et qui parle forcément à une génération obsédée par sa propre iMage, son nombre d’amis Facebook et qui se rêve épouse de vampire ou élève de Poudlard tout en lolant devant des vidéo-gags 2.0 sur Youtube et en se mettant minable à la vodka Red Bull sur du David Guetta.

Les anecdotes à la con

Moi j’ai trouvé ça intéressant et divertissant, mais la copine avec qui je suis allé voir le film a trouvé que « c’était trop nul, ça n’a aucun intérêt quoi ! », ça vous fait un second avis comme ça.

Comme je l’ai déjà dit ils ont plutôt bien réussi la com’ autour du film avec notamment un Tumblr sur lequel on trouve des illustrations très réussies.

Le réalisateur Josh Trank est l’auteur du court métrage Stabbing at Leia’s 22nd Birthday que voilà :

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