Tout le monde connaît l’histoire du Titanic, son luxe, son insubmersibilité, et sa fin en sous marin. Tout le monde sauf nous, c’est pourquoi nous avons décidé de partir en voyage sur ce superbe navire.
Il aura fallu pas moins de trois tentatives pour que nous puissions enfin embarquer à bord du paquebot de Majestic. La première traversée devait se faire le soir des 10 ans des Polygamer, en novembre dernier, mais le navire n’était pas prêt. La seconde un mois plus tard, mais une pièce du bateau avait cassé prématurément. Le constructeur et l’armateur nous assuraient qu’elle ne posait pas de problème d’étanchéité, mais ils devaient encore décaler la traversée entre Southampton et New-York. Nous avons finalement été conviés à son voyage inaugural, et c’est tout excités par l’aventure que nous nous rendons au quai Française.
Plutôt que de nous diriger vers le pont supérieur, les membres d’équipages nous accompagnent vers la salle des machines. Est-ce notre malchance habituelle ou l’un d’entre nous s’est-il encore planté dans la réservation des billets ? Peu importe, la traversé ne peut être que magique, même dans les ponts inférieurs.
Majestic a trouvé une pirouette originale pour justifier l’entrée dans l’aventure, nous sommes dans une salle de cinéma un peu particulière, et il est possible de passer derrière l’écran… de devenir les acteurs du film et de l’histoire.
Titanic
Avril 1912, le Titanic appareille pour sa première croisière et tout n’est que luxe et détente. Le voyage est parfait jusqu’au soir du 14 avril quand, au large de Terre-Neuve, le paquebot heurte un iceberg…
La lumière se rétablit par à-coups, nous sommes visiblement dans une salle technique du bateau. Malgré nos cinq jours à bord, nous n’en connaissons pas encore toutes les entrailles ni tous les équipements. Cette pièce est très belle, mais les étranges bruits que nous entendons laissent craindre le pire, le bateau serait-il en train de couler ? Le choc a tout désorganisé et nous devons trouver une sortie au plus vite. Je m’accorde malgré tout quelques minutes pour observer le décor, toucher les parois, m’imprégner des lieux. Cette première zone est assez étonnante de réalisme, je n’en espérais pas moins de Majestic et mes attentes sont largement comblées. J’ai presque l’impression que le bateau bouge réellement, j’en perds mes repères. Mes coéquipiers me rappellent malgré tout au jeu et quand je rejoins Toma, il est intégralement habillé en mi-pêcheur mi-mécanicien, il n’a pas résisté à se déguiser avec tout ce qui traine dans la salle ! On se demande parfois comment on arrive à sortir des rooms vu le temps que l’on perd au démarrage à faire n’importe quoi… Et on se demande aussi ce que pensent les GM en nous regardant au travers des caméras…
L’éclairage vacille toujours, les bruits sont de plus en plus présents et nous passons la première grosse énigme à force de cris et de coopération. Nous réussissons à avancer dans le Titanic et découvrons l’élément tant redouté, nous allons devoir progresser plus rapidement maintenant. Les épreuves se succèdent, elles sont très variées et demandent de multiples compétences. Certaines sont High Tech et ont la patte de Labsterium, d’autres sont plus traditionnelles, mais toujours bien amenées.
Vous devez commencer à savoir que nous ne sommes pas des adeptes de la cohérence des énigmes et du scénario, ou tout du moins que le manque de cohérence ne nous dérange pas. Mais cette fois nous sommes bluffés par la perfection atteinte, et ce que cela apporte dans le jeu. Nous résolvons une énigme un peu par tâtonnements alors que nous avons en fait tout entre nos mains, ou plutôt dans nos têtes, et que tout se tient incroyablement.
Le GM incarne un personnage de l’aventure et son moyen de communication est bien vu pour une salle des machines. Ses interventions sont un mélange de messages prévus dans le scénario, qui servent à rythmer l’histoire, et d’aide adaptée aux joueurs.
Après avoir visité une partie du navire, nous récupérons de quoi nous délivrer et enfin accéder au pont supérieur, vers les rares chaloupes, et nous sortons en 49 minutes. Benjamin nous rejoint dans la salle pour un long debrief. Il coupe les bruitages pour que nous puissions parler tranquillement de notre expérience, le silence nous fait réaliser d’un coup que nous étions complétement plongés dans l’aventure, la rupture est presque violente. Ah, tiens, nous sommes tous les trois déguisés maintenant, quelle équipe de cinglés…
Les décors sont inimaginables, à la fois dans le traitement des murs, des équipements, mais aussi dans la conception des pièces. Nous n’en dirons pas plus, mais la surprise est très forte, déstabilisante même. Cette salle est pour moi une réussite et je la place sans aucun doute tout en haut de mon top perso, aux côtés d’un Lost Asylum de One Hour ou d’un Métro de The Game. Elle est parfaite à trois joueurs et devrait passer à quatre.
Comme Polygamer a un semblant de démocratie sur le classement final, je laisse les autres donner leur avis maintenant !
L’avis de Toma021
Déjà on va remettre les choses dans leur contexte. Nous devions faire Titanic à l’ouverture de Majestic (ou presque) mais il parait que le navire n’arrêtait pas de couler. Donc on a attendu un peu. Nous avions eu vent d’un ou deux éléments de la salle qui peuvent faire saliver. Donc nos attentes étaient comment dire… au plus haut. Si les lignes qui suivent ne contiennent pas l’enthousiasme qu’elles devraient, la raison est donc maintenant expliquée. C’est comme pour un bon film qu’on nous a trop survendu.
Sauf que là, à bien y réfléchir, et bah on n’a même pas été déçus. En tout cas ni Smy d’après ce que je viens de lire, ni moi. Les décors de la salle sont très impressionnants. Parfois il faut aussi revenir sur Terre et prendre les choses telles qu’elles sont et non comme on les fantasme. Non le Titanic ne ressemble pas réellement à un paquebot de luxe en train de couler. Oui le Titanic est une super salle parfaitement décorée et dans la fourchette très haute de ce qu’il se fait aujourd’hui. Ensuite le reste de l’ambiance colle parfaitement à la salle, les objets divers qui viennent compléter le décor par exemple font mouche, les surprises sont là (même si elles sont moins impressionnantes que prévu), l’ambiance sonore est soignée et l’équilibre entre manipulations, fouille et réflexion est bien dosé. Seule la communication de l’énigme finale à notre interlocuteur (toujours compliqué d’écrire sans spoiler) m’est apparue un peu complexe. Mais heureusement, mes deux camarades du jour s’en sont chargé à merveille pendant que je fignolais mon déguisement.
En conclusion allez-y les yeux fermés (bien que ça risque d’être compliqué dans ces conditions). Après avoir effectué 60% des salles parisiennes, il est compliqué de sauter au plafond et d’être surpris mais quand je compare à notre magnifique tableau excel (la base de données ultra secrète de Polygamer), je rejoins Smy et le Titanic fait bien son entrée tout en haut de mon classement personnel avec Lost Asylum et Le métro.
L’avis de Tsokoa
Tout comme l’Atlantide, l’autre salle de Majestic que nous avons faite il y a quelques semaines, difficile de faire des reproches à ce Titanic. Une fois encore, le boulot est largement fait au niveau du décor au réalisme renversant, des énigmes bien pensées et « justifiées ». Une fois encore, les concepteurs de la salle ont également eu la très bonne idée de trouver une super astuce pour intégrer la communication avec le Game Master au jeu et de faire la part belle à la coopération. Par rapport à Atlantide, j’ai également trouvé la bande sonore mieux utilisée (mais elle pourrait l’etre encore plus) et les décors plus originaux.
Tout comme sur Atlantide, les quelques petites réserves que je peux avoir sont plus de l’ordre du détail, du fignolage à savoir le fait que l’on ne ressent peut-être pas assez la pression du temps et de la situation et la sortie de salle qui pourrait peut-être également être mieux mise en scène. De petits détails vraiment qui font que cette salle ne rentre pas dans mon top 3 ou 5 personnel au niveau des sensations vécues, mais elle n’est pas loin surtout avec un potentiel d’amélioration. Petite dernière remarque, cette room n’est pas immense et je la conseillerais plutôt aux groupes de 3 ou 4 personnes. En tout cas pour une deuxième salle à peine ouverte, c’est encore une fois une très belle réussite de la part de l’équipe de Majestic dont j’attends la prochaine séance avec impatience.
Toutes les enseignes et salles de Paris/IDF et les taux de réussite
Et notre petit guide de l’Aventurier !