En général, on se méfie des adaptations officieuses de jeux, films, séries, livres et opéras en Escape Game. C’est donc sur la pointe des pieds que nous sommes entrés chez Kubik, pour tester leur Stranger Things « suédé »…
Période covid post-confinement oblige, c’est donc une nouvelle fois masqués que nous sommes arrivés chez Kubik, Porte de la Villette ; masques qui ne nous auront d’ailleurs pas quittés durant toute la partie, facilitant alors nos échanges lorsqu’on se parlait d’un coin à l’autre de la pièce :
- "Achui sulton" - "Hein ?" -"ACHUI SULTON !" - "Quoi ?!" -"ACHUI SULTON, MERDE !" - "Aaaah, appuie sur le bouton ? Bah fallait le dire !"
Ajoutez à cela Smy qui a voulu s’enfiler une bouteille de gel hydroalcoolique lorsque notre hôtesse nous a proposé de nous imbiber d’alcool (les mains, Smy. Elle parlait des mains !). Bref, vous comprendrez que les conditions n’étaient pas optimales pour faire un escape. Mais il faut se rendre à l’évidence, ça risque malheureusement de devenir une habitude.
Après les présentations, les sempiternelles vannes sur le passeport et les vaccins nécessaires pour venir faire un escape à plus de 15 minutes à pieds de chez nous (on ne se refait pas), le non-moins sempiternel discours sur les consignes de sécurité et autres conseils de jeu, on se prépare donc à voyager vers des années 80 aux forts accents d’Upside down (le monde parallèle de Stranger Things, pas la chanson de Diana Ross). Et qui dit années 80, dit forcément voyage temporel. C’est donc avec curiosité et enthousiasme qu’on est entré dans le sas, ou plutôt LE sas (mais j’y reviendrai), Smy, Sly Sovas, Tsokoa, Laudyla et moi.
Stranger Game
On en a connu des voyages dans le temps, depuis qu’on a commencé les escape. Parfois, une simple porte nous séparait de l’époque passée ou future qui allait devenir le théâtre de nos péripéties. Parfois, trop rarement à mon goût, on avait droit à un sas, une capsule temporelle plus ou moins stylée. Certains ont même fait de cette capsule, une pièce de jeu à part entière (coucou la Lock Academy). Mais rarement un sas temporel ne nous avait à ce point séduit et transporté. C’est simple : Nous n’avions pas encore commencé à jouer, que Smy et moi nous regardions l’un l’autre avec cet air à la fois enjoué et ahuri qui voulait dire : « On va s’éclater dans cette salle ! » Clairement, il s’est passé un truc dans ce sas temporel que nous n’avions jamais ressenti auparavant. Et même si par la suite, un simple couloir et une porte nous amenait en 1980, ce sas aura su faire illusion et nous transporter en touchant notre imaginaire.
Une fois dans la pièce, l’enthousiasme ne retombe d’ailleurs pas. On savait qu’on allait s’éclater et ça s’est vérifié par la suite. Un peu de fouille, mais pas trop (ça nous va très bien, nous qui sommes des quiches en fouille), un peu de manipulation, du jeu, du fun et de bien belles surprises que je tairais bien évidemment pour ne pas vous les gâcher. L’ambiance Stranger Things est bien retranscrite, avec quelques codes très aisément reconnaissable par les fans de la série, mais d’autres « oeuvres » de la pop culture se retrouvent dans cet univers et s’entremêlent avec justesse à celle de la série de Netflix.
Esthétiquement, c’est presque un sans faute, même s’il n’y a pas vraiment de côté « Wahou » comme on a pu le ressentir avec d’autres salles, sans doute bien plus onéreuses à créer. L’ambiance sonore est parfaite et nous suit tout du long. Un gros travail sur l’éclairage nous permet également de rester dans l’ambiance du début à la fin, et les énigmes souvent collaboratives visent presque toujours juste, avec un savant dosage entre fun et réflexion.
Définitivement, ce Stranger Game de chez Kubik est une vraie bonne surprise. Un sacré coup de coeur et une belle bouffée d’oxygène dans cette ambiance oppressante et un peu morose qui entoure cette année 2020 si particulière…
L’avis de Smy
Parfois, certaines aventures font vibrer tellement parfaitement la partie ludique de notre cerveau qu’elles nous embarquent dès les premières secondes. Comme vous venez de le lire dans l’article de Fylo, ce Stranger Game en est l’exemple parfait, et dès l’entrée dans l’antichambre spatiotemporelle, mon état d’excitation est déjà presque incontrôlable.
Nous récupérons un petit cube de communication, nommé Stanley (oui, Kubik s’amuse à nommer bizarrement ses appareils, ce qui donne une idée du délire qui va suivre), et partons dans les années 80 pour y retrouver les influences de Stranger Things, Jumanji ou encore Ghostbusters.
Je craignais initialement un décor forcément old school, avec le côté un peu cheap du papier peint et des meubles moches de l’époque, et le résultat me surprend finalement très agréablement. Les énigmes et manipulations sont tellement denses et présentes que l’on n’a d’ailleurs assez peu le temps de profiter de l’ambiance visuelle et sonore. Une mention particulière pour la console Atari VCS et ce que l’on fait avec ! Il m’est impossible de parler d’un des passages collaboratifs que propose cette salle, mais cela nous vaut une séquence que certains d’entre nous n’oublieront pas.
Cet escape game est une réussite, qui se place sans aucun doute dans nos Incontournables ou Excellentes salles.
L’avis de Sly Sovas
Je ne sais pas comment Fylo fait pour endosser si souvent son rôle de grincheux, mais cette fois c’est moi qui m’y colle ! C’est assez rare que je ne partage pas l’avis de mes compères, et quand c’est le cas, j’essaye souvent de convaincre Fylo que ce n’était pas si mal.
Pour Stranger Game, je crois que je suis tout simplement passé à côté de la salle. Un peu comme en soirée quand on regarde les gens s’amuser et qu’on se sent dans une bulle hermétique au fun. Je n’ai aucun reproche strictement à faire à la salle : l’immersion avant le jeu est excellente, le souci du détail pour la déco est là, la diversité des énigmes respecte la sainte trinité fouille/réflexion/manipulation. Je n’ai simplement pas ressenti le frisson qui fait qu’une salle imprime un souvenir indélébile dans mon cortex. Le manque de storytelling et de liant entre les épreuves m’a sorti du jeu, et j’ai trouvé les énigmes collaboratives un peu trop répétitives notamment la dernière, censée être le bouquet final.
Mon erreur, involontaire, a sans doute été de m’attendre à davantage de fantastique pour un escape officieusement de licence.
Etant le seul à ne pas avoir eu la banane jusqu’aux oreilles en sortant, c’est donc à moi que je mets une mauvaise note et non à la salle ! 🙁
L’avis de Tsokoa
Pour ce Stranger Game, nous avons dû prendre notre bâton de pélerin pour nous rendre au fin fond du 19ème (je dis ça, mais j’habite moi-même cet arrondissement actuellement), mais ça valait le coup. Accueil très sympathique bien que masqué dans des locaux flambant neufs, puis nous entrons dans un univers étrange et familier à la fois.
Le gros point fort de ce Stranger Game est en effet de merveilleusement bien retranscrire l’ambiance d’une certaine série fantastique de Netflix avec des ados et des monstres (pour ceux qui n’auraient pas tout compris et pour Google, oui je parle bien de Stranger Things). Les décors sont donc pour moi la plus grande réussite de cette salle, mais ses qualités ne s’arrêtent heureusement pas là.
L’univers 80’s, jeu de plateau et retrogaming se retrouve également dans cet escape game au travers d’énigmes variées et utilisant des outils dont on sent qu’ils ont demandé une conception et une réalisation très astucieuse. La plupart si ce n’est toutes les énigmes font en plus la part belle à la coopération ce qui ajoute une dynamique appréciable à l’expérience de jeu.
Pas grand chose de négatif à ressortir de cette salle : le clou final pourrait être légèrement modifié pour que la mécanique soit plus rapidement comprise et donc plus fun et les indices du game master sont peut-être un poil trop présents également. Rien d’irrémédiable donc surtout pour une room encore toute neuve et déjà d’un excellent niveau.
Toutes les enseignes et salles de Paris/IDF et les taux de réussite
Et notre petit guide de l’Aventurier !
1 Commentaire
ils vont fermer.