Une étrange et inconsciente attirance pour les Escape Games sombres nous plonge une nouvelle fois dans un univers médical, pour notre plus grand plaisir ludique.
Nous avons décidé aujourd’hui de nous confronter à l’Escape Game le plus difficile de Victory Escape et ses 25% de réussite. Cette enseigne du quartier de l’opéra est ouverte depuis l’été 2015 et propose six salles sur quatre univers différents, importés et adaptés du célèbre Mindquest de Budapest. Les noms donnés aux aventures font ici référence à des films ou des livres connus, comme dans d’autres sociétés, et cela nous laisse à chaque fois dubitatifs.
Nous sommes accueillis très chaleureusement par Marion et Margaux, avec qui nous étions déjà en contact et qui nous avaient invités. L’espace est agréable, la pièce d’accueil est divisée en petits salons et une plus grande zone semble prévue pour les groupes importants et les entreprises.
Le briefing est classique, nous obtenons cette fois la réponse à notre éternelle et unique question, non, les objets ne sont pas réutilisables. Nous nous rendrons bientôt compte que ce n’est pas totalement exact, sont-elles fourbes ?
Les cobayes de Shutter Island
Un corps est retrouvé échoué au large de l’ile, il semble que ce soit celui de Léo. Avant de s’infiltrer, il a réussi à nous transmettre un message affirmant que cet hôpital se livre à des expériences interdites. Des preuves existeraient, et nous devons absolument les trouver et les ramener…
Nous partons à quatre enquêteurs vers l’hôpital afin d’accomplir notre mission. Nous ne sommes équipés que de trois lampes frontales, la Game Master considérant que l’un d’entre nous est suffisamment nyctalope pour ne pas en avoir besoin, ou est-ce peut-être simplement pour ralentir notre équipe.
Aucun éclairage n’est présent dans la pièce dans laquelle nous pénétrons, et nous découvrons les décors uniquement à la lueur vacillante de nos lampes. Le lieu semble désaffecté, nous devons être dans l’ancienne aile de l’institution psychiatrique. Les murs sont froids, ternes, gris, le mobilier métallique n’est pas tout récent, et notre recherche désespérée d’un interrupteur semble vaine. L’immersion est forte, et l’absence de lumière y participe grandement. Quelques bruitages viennent glacer encore l’ambiance, mais pas au point de nous faire trembler.
Notre première fouille révèle déjà de nombreux objets dont nous ne saisissons pas immédiatement l’usage. A force d’insistance, les éléments se mettent en place, mais nous devons fouiller encore et encore tant cette partie de l’aventure est exigeante. Si les décors paraissent simples, ils offrent de nombreux et subtils recoins et cachettes.
La coopération est très présente, et plusieurs épreuves nécessitent l’action conjointe d’au moins deux joueurs, quand ce n’est de toute l’équipe. Se forcer à garder son calme quand un coéquipier n’arrive pas à saisir un objet est toujours un moment mémorable des Escape Games collaboratifs.
Les énigmes sont très mathématiques, logiques, et s’il n’est pas nécessaire d’être un expert du calcul mental, il ne faut pas être réfractaire aux nombres pour apprécier cette room. Les mécanismes sont originaux, nous ne rencontrons que quelques cadenas et aucune clé. Les épreuves High-Tech sont omniprésentes, ce qui paraît un peu anachronique avec le reste du décor, mais offre de très belles surprises. Nous pourrions peut-être reprocher un manque de liaison entre certaines énigmes, ce qui ralenti parfois la progression.
Sans être très complexe, une énigme à plusieurs niveaux nous bloque une dizaine de minutes, tant il est difficile de ne pas commettre d’erreur à chacune des étapes de sa résolution.
L’absence de feuille, bloc, crayon ou ardoise est voulue par Victory Escape, alors que cela pourrait être d’une grande aide dans certaines épreuves.
Les échanges avec la GM se font par des écrans installés dans chaque salle, et placés à des endroits qui ne gâchent pas l’ambiance. L’aide apportée est intelligente, bien dosée, et notre progression est suivie attentivement.
Nous sortons après 53 minutes, libérés de la pression accumulée, nous avons en effet pu craindre plusieurs fois l’échec de notre mission. Les preuves des expériences humaines nous accompagnent, Léo disait donc vrai.
Le debriefing est tout autant agréable que l’accueil, nous pouvons retourner dans les pièces pour poser de nombreuses questions sur les différents objets et « puzzles », et faire part de nos remarques.
Nous avons passé un très bon moment dans Shutter Island et apprécié l’originalité des énigmes et la coopération. Cette salle est réellement difficile et se destine à un public de joueurs confirmés.
L’avis de Toma021
Je le précise d’entrée, mon avis peut ne pas être objectif. Quand une équipe de gars arrivent pour faire une room – en speed, sur sa pose déjeuner – et qu’on est accueilli par une équipe de deux jeunes femmes sympathiques (qui en plus vous offre une bière), ça ne peut que fausser votre point de vue, non ?
Ceci étant dit, j’ai vraiment aimé cette room. Les points forts ont été l’ambiance avant tout et la variété des énigmes, qui est pour moi très importante, et qui est ici suffisante pour ne jamais décevoir. Toutes les énigmes sont également bien ficelées. Même la fameuse à plusieurs niveaux qui nous a posé problème. Le véritable problème étant surement enfermé dans la pièce (notre équipe).
Si je devais faire des critiques, ça serait sur l’énigme liée à la fiche du médecin (difficile d’expliquer sans spoiler), que je n’ai pas trouvé logique. Mais d’autres membres de l’équipe l’ont résolue, ce qui me fait dire qu’on a donc chacun sa propre logique. Et pour être totalement honnête, j’ajouterai qu’il y a un poil trop de mathématiques dans cette salle. Mais, encore une fois, rien d’insurmontable. Une calculette est disponible et il n’y pas besoin d’avoir une maitrise (un vieux diplôme disparu de niveau bac +4 pour nos jeunes lecteurs) de maths pour s’en sortir.
Pour conclure, allez-y. Vous ne regrettez pas. Mais attention le niveau est relevé !
L’avis de L’acariâtre, venu se joindre à nous
À force d’enchaîner les salles, on finit par s’habituer aux principaux mécanismes. On en vient alors à reprocher aux concepteurs certaines facilités trop souvent vue et à exiger une difficulté accrue. C’était donc pour bousculer nos habitudes que nous sommes venus forcer la porte du laboratoire de Shutter Island.
Sur ces points, nous n’avons pas été déçus : la difficulté est bien présente, les énigmes sont réellement originales et évitent les galeries de cadenas vues ailleurs. L’ambiance est bien posée (même si le lien avec Shutter Island est bien mince) grâce à ce décor de vieil hôpital et son ambiance sonore. L’expérience fut donc une fois de plus plaisante et stimulante.
Au rayon des reproches, je vois tout de même deux points à améliorer. Comme dans la majorité des salles, une fois en marche le scenario est peu présent et la progression des énigmes semble à certains moments plus hasardeuse que logique. Par ailleurs, si la difficulté est bien là, elle est un peu artificiellement dopée par l’absence de quoi noter et un ou deux indices manquants. Tant et si bien que j’ai cru un long moment qu’on ne sortirait jamais à temps, vous imaginez ? Heureusement, l’honneur fut sauf.
En conclusion, si vous avez pris vos aises en escape room et souhaitez un peu de challenge et d’originalité, tentez celle-ci et accrochez-vous.
Le site de Victory Escape Game
Toutes les enseignes et salles de Paris/IDF et les taux de réussite
Et notre petit guide de l’Aventurier !