Parmi les thèmes récurrents de l’Escape Game, il y en a un en particulier qui nous tiens à cœur, c’est celui de l’épouvante. On ne kiffe jamais autant que lorsqu’on se met à hurler comme des fillettes…
Après s’être échappés de chez Houdini et avoir résolu le mystère du Da Vinci Code, nous retournons enfin chez Phobia pour y tester Les Disparus, leur dernière salle régulièrement citée parmi les plus flippantes de la capitale.
Accueillis par notre GM d’un soir, qu’on appellera Gédéon afin de préserver son anonymat (et aussi parce que je n’ai pas retenu son prénom), nous n’écoutons que d’une oreille, dissipés comme à notre habitude, les sempiternelles règles de sécurité et le background scénaristique de la salle.
De ce que j’ai retenu, un crime a été commis dans la demeure des Morel en 1924. Au fil du temps, de nombreux enquêteurs plus renommés les uns que les autres, se sont attelés à tenter de boucler cette affaire. Sans succès, hélas.
Vu notre réputation, on nous demande d’élucider ce crime en moins d’une heure, là où tout le monde s’est cassés les dents pendant un siècle. Forcément.
Les Disparus
L’entrée dans la salle est déstabilisante. D’abord parce qu’il y fait noir, ce qui est plutôt courant je vous l’accorde, mais surtout parce qu’une fois passées les dix premières minutes à chercher l’interrupteur, on comprend que toute notre partie va se dérouler dans l’obscurité. Alors ok, ce n’est pas non plus le noir total, mais ça reste perturbant, et pas forcément très pratique. Les décors de la salle sont magnifiques, comme nous y a habitué Phobia, et l’ambiance est assez pesante à l’intérieur. La bande son est très présente également, et particulièrement soignée. Un vrai bon point. Toutefois, je n’ai pas ressenti de stress outre mesure, comme ça a pu être le cas avec d’autres salles. Il faut dire que les effets « jump scare » qui ont jalonné notre parcours, étaient tous destinés à Toma (à croire que Gédéon lui en voulait particulièrement).
Je ne suis pas non plus très fan des vidéos projetées sur des écrans de télé censés représenter des fenêtres ou des miroirs. Ça fait tout de suite fake, et m’a clairement sorti de l’ambiance, quand de simples jeux d’ombres m’auraient sans doute bien plus angoissé. Comme quoi la technologie, ça n’a pas forcément que du bon. A ce sujet d’ailleurs, quelques mécanismes se sont montrés capricieux. On s’est même demandé s’ils n’étaient pas déclenchés à distance (ce que nous a infirmé Gédéon à la sortie). C’est d’autant plus dommage que les énigmes sont plutôt sympa et bien intégrées au thème, même si elles sont peut être un poil linéaires. Du coup, je déconseillerais aux équipes de cinq joueurs de s’y frotter. A trois, la configuration dans laquelle nous étions, je pense que c’est l’idéal.
Je n’ai pas bien compris non plus l’intérêt de notre mission : Résoudre un meurtre qui s’est déroulé il y a près de cent ans, je ne vois pas trop à quoi ça nous avance, si ce n’est permettre à Gédéon d’avoir son avancement et d’être congratulé par le commissaire. Incarner des exorcistes plutôt que des enquêteurs me paraîtrait plus judicieux pour la cohérence de l’histoire. Ceci étant, comme nous ne sommes pas des ayatollahs de la cohérence, ça ne nous a pas dérangé plus que ça. Mais il n’empêche que de petits ajustements scénaristiques pourraient servir l’expérience, en nous mettant davantage en confrontation avec le fantôme, et donc dans une situation plus inconfortable et plus flippante.
Toujours est-il qu’on a résolu en à peine plus de 47 minutes, ce que ces tocards d’enquêteurs n’ont pas su faire toutes ses années durant. Du coup, on attend d’un instant à l’autre que le Ministre de l’Intérieur nous appelle pour résoudre l’affaire du petit Gregory, de la tuerie de Chevaline ou de l’inquiétante disparition du cerveau de Cyril Hanouna.
L’avis de Toma021
Même si c’est déjà la troisième salle que nous testons chez Phobia, il m’est apparu judicieux d’aller explorer leur site web. Du coup j’ai découvert ce qui suit : « Retrouvez le meilleur escape game pas cher d’Ile de France (75) avec Phobia ! » Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que non seulement l’Ile de France ne comprend que le 75 (bon ça je serai plutôt d’accord) mais surtout que nous allions faire le meilleur Escape d’Ile de France. Pourtant pour ceux qui me poseraient la question, Non Phobia n’est pas le meilleur Escape d’Ile de France. Mais trêve de plaisanterie, on s’en fout royalement de leur slogan qui n’est autre qu’une phrase d’accroche comme on en voit souvent et comme n’importe quelle notion de marketing vous forcerait presque à afficher. Heureusement que l’on ne s’arrête pas à ce genre de chose pour nous faire notre avis.
Les disparus est une salle angoissante qui n’est pas de tout repos pour votre petit coeur. Pour faire simple et ne pas répéter tout ce qui a été dit, je n’ai pas vécu une expérience dingue sur les disparus, en partie à cause de certains mécanismes capricieux et de notre GM qui n’a rien sublimé. Par contre étant souvent celui qui a subit les petits coups de flippe je confirme qu’ils fonctionnent parfaitement (sauf un qui ne s’est pas déclenché) et cela permet de rester dans une ambiance toujours angoissante (sans réussir à faire réellement peur). Ajoutez la bande son et la lumière et au final l’ambiance est très réussie à mes yeux. Une salle que j’ai donc trouvé en dessous des 2 autres de l’enseigne qui étaient bien plus près d’un top (Da Vinci surtout et Houdini dans un second temps). Légère déception donc mais on parle tout de même d’une enseigne de qualité.
L’avis de Smy
Si vous relisez nos anciens articles sur Phobia, vous remarquerez qu’à l’époque l’enseigne se nommait Claustrophobia et qu’elle était donc une franchise des Escape Games moscovites du même nom. Après une prestidigitation à la Houdini, le Claustro a disparu et la société a pris son autonomie.
Après un coup de coeur à l’été 2017 pour Da Vinci, malgré son nombre réduit d’énigmes et une sortie un peu trop rapide, j’étais forcément très impatient de découvrir Les disparus. Ma déception a été malheureusement forte alors que cette salle avait théoriquement tout pour me plaire.
Le principal reproche vient du temps de réaction des mécanismes. Suivant l’interprétation que l’on peut faire du problème, ils sont soit usés, soit activés à distance par un Gédéon un peu trop léthargique pour ne pas perturber notre jeu. Il nous est arrivé plusieurs fois de comprendre une énigme, d’essayer notre solution et devant l’absence de réaction du mécanisme, de nous dire que ça devait être autre chose. Étrangement en revenant quelques minutes plus tard, cela fonctionnait enfin. Ces bugs m’ont tout simplement fait sortir du jeu alors que l’immersion est le point le plus important de cette salle. Il lui reste un beau décor, un retournement très original et une ambiance qui sauvent mon aventure. Elle devait être géniale à son lancement quand tout fonctionnait bien…
Toutes les enseignes et salles de Paris/IDF et les taux de réussite
Et notre petit guide de l’Aventurier !