C’est Trench Coat sur le dos et lunettes de soleil sur le nez que nous nous sommes rendus chez Victory Escape, afin de débrancher la Matrice. En espérant que la pilule ne soit pas trop dure à avaler…
Ouvert depuis à peine plus d’un an et situé à quelques encablures d’Opéra, rue de la Victoire à Paris, Victory Escape est l’un des plus grands établissements d’Escape Game parisiens. Assurément, avec quatre missions différentes réparties sur six salles (Les Diamants de la Joconde et Alerte à Voldograd étant doublées), l’enseigne peut accueillir jusqu’à 36 joueurs en même temps. Cela en fait le lieu idéal pour les réunions de familles nombreuses, car vous pouvez nous croire sur parole : Mieux vaut être coincé une heure dans l’une de leurs salles, qu’à table entre la grand-mère qui perd la boule et le tonton irascible. Seulement voilà, Polygamer a beau s’agrandir peu à peu, on reste néanmoins une petite famille, d’autant plus réduite par les vacances et obligations de chacun. Qu’à cela ne tienne, c’est à quatre que nous nous sommes présentés, et si certains d’entre nous ont déjà pu se prêter au jeu des Cobayes de Shutter Island, pour d’autres ce fut une première. Après les présentations et poignées de main usuelles, le petit verre d’eau salvateur en ces temps de forte chaleur et un très bref rappel des règles qui régissent le monde de l’Escape Game, que nous commençons à connaitre, nous voilà fin prêt pour sauver le monde.
La Matrice
En effet, notre GM, Margaux, nous le confirme durant son briefing : C’est bel et bien pour sauver le monde en arrêtant la Matrice que nous sommes là, en mettant à profit nos incommensurables qualités de hackers reconnus. Et si par le passé nous avons été tour à tour braqueurs, agents secrets, archéologues et même ingénieurs de la RATP, la piraterie informatique est une première, il me semble. Sauf que là, la mission s’annonce un peu plus compliquée que de programmer un simple crack No_CD. Le rendez-vous est pris : L’une des rares cabines téléphoniques existant encore à Paris, située dans une minuscule ruelle de la capitale. Seulement voilà, le célèbre Neo Neho que nous devions rencontrer semble nous avoir posé un lapin (blanc). Notre première tâche consistera donc à le contacter. Fort heureusement, et bien que coincé dans la Matrice, ce dernier garde un œil sur nous afin de nous guider tout au long de notre quête.
Arrivés dans la ruelle, force est de constater que le lieu est plutôt exigu, et aurait pu être plus marqué « rue parisienne ». Peu importe, on reste motivés et on commence le travail de fouille. D’ailleurs pour avoir encore dû s’y reprendre à trois fois par moments, nous ne saurons trop que vous rappeler cette règle immuable de l’Escape Game : Ne faites jamais confiance à vos coéquipiers et repassez toujours derrière eux. Même après nos nombreuses expériences, cette règle est toujours et plus que jamais d’actualité. Bref, si on excepte quelques couacs sans trop de conséquences, nous progressons très rapidement. Il faut dire que les énigmes sont d’une logique implacable, même si certaines sont retorses, voire à plusieurs paliers. Il ne sera d’ailleurs pas rare de perdre du temps sur des puzzles pour lesquels on manque d’éléments, car l’ensemble se veut très linéaire, et manque peut-être d’actions à effectuer en simultané. Pour une petite équipe de quatre joueurs comme la nôtre, ce n’est pas dérangeant. Par contre à six, c’est sans doute une toute autre histoire. Mieux vaut donc éviter cette configuration, surtout si vous êtes rompus à ce genre d’exercices. La salle est plutôt délicate à appréhender, mais les énigmes sont cohérentes et souvent originales, même si on retrouve encore pas mal de codes et cadenas.
Dans l’ensemble, La Matrice est donc une très bonne salle. Compte tenu de sa difficulté, mieux vaut toutefois être un groupe d’habitués. Mais le jeu restant logique de bout en bout et proposant finalement assez peu de fouille, il peut très bien plaire à des joueurs moins expérimentés (mais motivés). Le seul vrai bémol à tout cela reste le thème, que seuls quelques éléments du décor viennent corroborer. Le GM aurait pu pousser le vice jusqu’à nous faire gober des petits bonbons bleus ou rouges par exemple, ou au moins faire pleuvoir des balles en BulletTime…
L’avis de Smy
Cela fait maintenant une petite année que je chronique les Escape Games sur Polygamer, j’étais jusque-là toujours dans la situation confortable d’écrire l’article principal et de relancer ensuite mes coéquipiers pour qu’ils ajoutent leur avis. L’exercice est aujourd’hui différent, il va falloir faire preuve de concentration pour éviter les redites, et je ne suis pas certain que les pilules rouges m’aident beaucoup.
Nous connaissions déjà cette enseigne pour avoir testé Shutter Island, et La Matrice nous attirait depuis quelques temps, en tous cas Toma021 et moi. Et même si Fylo a un étrange rejet de cette trilogie des sœurs Wachowski, il s’est tout de même associé à nous pour répondre à l’invitation de Christopher de Victory Escape, et entrer dans ce monde parallèle.
Etant le scribe de l’équipe, on me remet lors du briefing un Boogie Board qui me permettra de noter nos calculs ou ce qui me passe par la tête. Nous avions déjà rencontré cette ardoise magique dans une autre enseigne, et je trouve qu’elle pose problème quand il n’y a plus de place pour écrire, que le seul choix est alors de tout effacer. On perd souvent des éléments qui devront être retrouvés ou recalculés plus tard dans l’aventure…
La porte s’ouvre, nous entrons sortons dans une rue de Paris et découvrons un joli décor. S’il n’est pas le plus travaillé des salles d’aujourd’hui, il possède néanmoins de nombreux atouts et permet une bonne immersion. L’indispensable cabine téléphonique est bien là, nous ne sommes pas déçus, reste à trouver un moyen de l’activer. Nous cherchons, fouillons, et avançons relativement rapidement en début d’histoire. L’aventure se corse de plus en plus, pour finir sur une énigme à plusieurs rebonds qui n’est pas extrêmement complexe, mais où la moindre faute ne pardonne pas. Très gros coup de cœur pour l’objet neo-arachnéen que nous croisons dans une des énigmes !
Nous sortons victorieux en 54 minutes, après avoir passé un très bon moment. Si l’univers vous tente, n’hésitez pas une seconde, cette salle vaut le déplacement…
L’avis de Toma021
Contrairement à Smy j’écris, une fois encore, en dernier. La bonne place de feignant pour écrire moins et plus vite (en fait c’est parce que je suis le seul à travailler pour mon vrai métier).
De retour à Victory, cette fois pour sauver le monde de la Matrice, nous retrouvons avec plaisir Margaux qui est toujours aussi sympathique et découvrons rapidement le reste de l’équipe dont Christopher que nous remercions encore pour son invitation.
À partir de là pas le temps de trainer, on est une fois de plus ici sur notre pause déjeuner et l’on prévoit donc de finir la pièce en un temps record (ce qui aurait pu être le cas mais bref…)
Une fois de plus je suis séduit par la pièce dont la décoration est surement un cran en dessous de Shutter Island (dont la critique est toujours disponible ici) mais dont les énigmes sont un cran au dessus. J’ai donc préféré ce voyage en prenant en compte le déroulé des énigmes (assez linéaire, chose que j’aime bien) et leur originalité (cette fois encore) qui est un vrai point fort avec deux des énigmes les plus originales que j’ai rencontré mais dont je ne peux malheureusement pas vous parler. Un peu plus simple (attention le taux de réussite n’est quand même que de 30%) cette salle n’est peut être pas dédiée aux équipes de 6 en priorité. Je dirai qu’à quatre, notre équipe était parfaitement adaptée. Comme mentionnée par Smy, l’énigme à rebond vous occupera sans doute un bon moment quand même.
Enfin pour faire une (toute) petite critique, je donnerai juste un conseil : Pour la fouille n’ayez pas peur du décor (bon ne le détruisez pas non plus).
La conclusion est donc logique de mon côté. Allez découvrir Victory, affrontez d’abord la matrice et si vous avez le temps (et le cran) n’hésitez pas à vous confronter à Shutter Island.
Toutes les enseignes et salles de Paris/IDF et les taux de réussite
Et notre petit guide de l’Aventurier !