Pas d’Arthur ou de bêtisier à la télé, pour le réveillon du Nouvel An 999, Crack the Egg nous convie à Prague pour trouver un œuf et éviter l’Apocalypse.
Nous avons déjà testé plusieurs salles de Crack the Egg, mais pour moi cet Œuf Noir était la première. Visiblement leurs autres escape games partagent un fil narratif commun autour d’un œuf primodial, mais cette salle est un peu à part et nous demande de trouver un œuf… bleu (non, c’est évidemment un œuf noir comme le titre). Comme ça au moins je ne suis pas trop dépaysé même si a priori les autres aventures peuvent quand même se faire à part et dans n’importe quel ordre.
L’Œuf Noir
Une fois arrivés dans les locaux de Crack the Egg, notre sympathique GM Eva nous accueille en nous annonçant avoir une mission de la plus haute importante à nous confier, à savoir récupérer un artefact pour accomplir un rituel magique à Praque le 31 Décembre 999 afin d’éviter un bug de l’an mille à base d’apocalypse démoniaque. Nous avons bien senti un léger doute de sa part quant à nos capacités à éviter ladite apocalypse, mais sûrement faute de mieux elle nous a quand même envoyé en mission.
A peine la porte fermée, nous nous retrouvons dans un espèce de temple ou de petite chapelle a priori donc à Prague en 999, en tout cas dans un décor moyen-âgeux c’est sûr. C’est un détail, mais nous apprécions plus quand un voyage temporel/transdimensionnel/spatial se fait via un petit truchement de mise en scène, ce qui n’est pas le cas là. Nous nous retrouvons en tout cas dans un décor très bien réalisé et assez dépouillé. N’étant pas toujours très bons en fouille cela ne nous échaude pas trop, mais nous apprendrons assez vite que dépouillé ne veut pas dire de ne pas faire attention aux détails. Nous mettons en effet un peu de temps à arriver à comprendre par quel bout prendre cet escape et avancer dans les premières énigmes.
Nous débloquons par la suite une seconde zone de jeu avec des énigmes et mécanismes un peu plus facilement identifiables et une ambiance assez différente. Ici plusieurs jeux sont proposés en parallèle de sorte que l’équipe peut plus facilement se séparer en groupes distincts afin de se partager le boulot, ce qui est appréciable pour que tout le monde ait quelque chose à faire, mais pourrait frustrer ceux qui veulent toucher à tout. Ces différentes énigmes ne sont pas foncièrement ultra originales prises à part, mais ont le mérite de proposer pas mal de variété. Notez que nous étions 3 pour cette aventure, ce qui est le nombre minimal. 4 aurait sûrement été mieux (nous avons dû prêter main forte à Fylo qui galérait tout seul sur une énigme, mais je ne suis pas là pour balancer, oui bon pour de vrai on a un peu galeré aussi avec Smy sur une énigme avec une mécanisme assez fastidieux) sachant que l’enseigne annonce la salle jusqu’à 6 joueurs.
Alors que l’heure avance nous commençons à nous dire qu’effectivement nous n’étions peut être pas la meilleure équipe pour cette mission pourtant de la plus haute importance. Nous voyons en effet l’heure fatidique du passage à l’an mille arriver sans avoir encore tous les éléments nécessaires au rituel. La très bonne idée de Crack the Egg sur cet Œuf Noir est d’avoir prévu deux embranchements scénaristiques différents qui permettent d’éviter une simple réussite ou échec selon le temps imparti. Nous finissons donc cette aventure peut être pas exactement comme nous l’avions prévu ou comment d’autres auraient pu l’espérer. Sans être d’une difficulté incommensurable, cette room repose quand même sur une densité d’énigmes assez élevée dans la deuxième partie et à un certain sens du détail et de l’observation qui nous ont visiblement un peu manqué, ce qui sûrement lié au fait que nous n’étions que 3 a sûrement fait pencher la balance dans le mauvais sens pour le reste de l’humanité.
Au global, Crack the Egg propose avec cet Œuf Noir un escape game de vraiment bonne facture notamment au niveau des décors et qui fait l’effort d’énigmes sans cadenas. Même si elles restent quand même assez classiques, celles-ci offrent un certain challenge dont nous aurions peut être plus profité à 4 joueurs alors qu’à seulement 3 il nous a manqué du temps sur la fin pour en apprécier certaines subtilités. Les créateurs de la salle ont d’ailleurs habilement su jouer avec cette relative difficulté en proposant un embranchement narratif original et très appréciable.
L’avis de Fylo
Alors, commençons par remettre l’Eglise au centre du village : C’est moi qui ai déclenché la fin du monde, et non ce n’était pas une erreur ou un raté de notre part, mais bel et bien un choix mûrement réfléchi. Après tout, pourquoi sauver l’humanité quand on sait ce que le futur réserve ? Un petit pacte avec le diable pour qu’à minima je puisse m’en sortir en vie, et ni vu ni connu je l’embrouille, la société secrète qui nous a envoyé sauver le monde…
Clairement, cette fin à embranchement est ce que la salle propose de mieux, car contrairement à mes deux coéquipiers, je n’ai pas été très réceptif à notre entrée. D’une part, car le saut dans le temps en passant une simple porte, ça a tendance à me démotiver en 2023. D’autre part, car j’ai trouvé la première salle vraiment trop quelconque, avec une énigme que j’aurai déjà trouvé has been lorsqu’on a commencé les escape en 2015 ; ce n’est d’ailleurs pas pour rien que nous y sommes restés aussi longtemps. Par la suite, il faut toutefois reconnaître que la salle regagne en intérêt et en intensité. Les énigmes sont nombreuses, variées et beaucoup plus plaisantes, même si tout cela manque finalement de fun et fait un peu trop scolaire.
Bref, je suis pas mal critique, je l’admets, mais j’ai tout de même apprécié l’expérience globale. La salle est une bonne salle, avec une fin très sympa, et plaira sans doute à beaucoup de joueurs néophytes j’imagine. Mais comparée aux cadors du genre sorties ces dernières années, il faut reconnaître qu’elle fait bien pâle figure…
L’avis de Smy
Contrairement à Tsokoa, j’avais joué les trois premières aventures de Crack the Egg et j’étais curieux de découvrir la quatrième. En dehors du fil conducteur de l’œuf primordial, il y a une très grande variété dans ces escapes, que ce soit sur les thèmes, les énigmes et mécanismes, les dimensions des salles, le gameplay, avec une préférence pour ma part pour l’Abri.
Si le début de l’aventure de l’Œuf noir est sobre, presque dépouillé, avec beaucoup d’observation, la suite est très surprenante par un élément du décor très original, immense et presque impressionnant. Les énigmes sont totalement non linéaires, très nombreuses et cela se fait de plus en plus rare. Cela ravira les tenants de l’Escape Game traditionnel, où l’on vient avant tout pour résoudre et réfléchir. Mais c’est aussi une salle moderne et il y a ici toutes les subtilités qu’apportent les mécanismes technologiques.
Les fins différentes sont surprenantes, et nous placeraient devant un choix presque cornélien si nous étions purs, nobles et plus concentrés, mais la sombre facilité nous entraine et nous n’y résistons pas longtemps. A l’exception du final, l’Œuf noir est sans doute un peu trop sérieux pour notre équipe, plus à la recherche de fun, mais néanmoins une très bonne salle.
Toutes les enseignes et salles de Paris/IDF et les taux de réussite
Et notre petit guide de l’Aventurier !