L’atelier d’Henryk – Run out the Clock

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Un artiste un peu fou ouvre son atelier aux visiteurs, et comme l’un d’entre nous fête son anniversaire, c’est peut-être l’occasion d’avoir une toile unique à son effigie !

Les Escape Games ont l’avantage de nous faire voyager, nous transporter, nous amuser. Mais ils permettent aussi de découvrir d’étranges choses, comme par exemple que Paris a un arrondissement secret, inconnu et caché de tous. Cet arrondissement est peuplé de gens presque comme nous, ils semblent d’ailleurs parler une langue proche de la nôtre, bien que nous ne les comprenions pas. Cette découverte se nomme le XVème, et il abrite en son sein l’enseigne Run out the Clock !

Après plusieurs mois de travaux, ses deux créatrices ont ouvert à l’hiver dernier et leur première aventure se focalise sur le célèbre peintre Henryk. Adepte de peinture déstructurée et surtout improvisée, comme nous allons bientôt le découvrir.

Coronavirus oblige, nous arborons des masques en lieu et place de nos habituels déguisements. C’est moins fun, surtout par la température extrême de ce mois de juin. Alors que nous ne sommes pas encore entrés dans la salle, Sly Sovas est déjà liquide, après son périple de plusieurs jours en Velib pour traverser Paris.

L’atelier d’Henryk

Henryk est donc un peintre barré et il attire de nombreux visiteurs dans son atelier/musée. Malheureusement pour nous, son agent n’a plus de nouvelles et nous allons aujourd’hui devoir visiter son atelier sans lui.

C’est avec des billets et un plan de l’exposition que nous entrons dans le musée. La pièce est épurée, recouverte de nombreuses « œuvres » du peintre. Tout est une invitation à la fouille, et dès le départ nous remarquons la très bonne idée de l’enseigne pour remplacer les pastilles rouges que les salles utilisaient autrefois pour indiquer qu’il ne fallait pas toucher un objet. A l’inverse, ici on peut regarder partout, avec de multiples surprises… ou fausses pistes.

Le Carré est un sanctuaire de confiance et de bienveillance.

En progressant, le décor change du tout au tout et donne une idée de la folie d’Henryk. Il reste néanmoins épuré et on s’attendrait presque à voir le carré de « The Square » tracé au sol (la palme d’or 2017).

Nous sommes perplexes lors des premières minutes de jeu. Nous avons à la fois énormément d’éléments en main, et nous ne savons pas vraiment comment les utiliser. Tom à beau répéter qu’il faudrait peut-être suivre le plan de l’exposition qui semble indiquer l’ordre des œuvres, nous ne l’écoutons pas. Le jeu est en effet totalement non linéaire, mais certaines informations permettent de linéariser et guider la progression, pour peu que l’on s’y intéresse.

Les énigmes sont bien dans le thème, à la fois originales dans leur principe et traditionnelles dans leur réalisation. Il y a quelques mécanismes, mais quasiment pas de manipulations comme nous aimons en rencontrer, en dehors d’une épreuve fun en fin d’aventure.

Dans la dernière pièce, Fylo tombe sur un étrange objet qu’il a du mal à reconnaître. Est-ce réellement une bouteille de champagne ? Est-ce une œuvre d’Henryk qui reprendrait sa célèbre photo mini vague (sans que je sache pourquoi, j’ai une irrésistible envie de déterrer cet article de 2012, mais ne regardez surtout pas tout en bas) ? Est-ce que ce serait la réponse à un autre anniversaire surprise chez Crack the Egg ? Pas le temps d’y réfléchir, il nous reste encore des énigmes et nous devons nous reconcentrer…

Après un peu plus de 60 minutes, nous quittons l’atelier avec notre mission accomplie. Vous vous en doutez, ce n’était pas qu’une simple visite du musée. Cet Escape Game tout récent est un clin d’œil aux salles old school, sa quantité d’énigmes en fait une salle exigeante, longue et particulièrement cérébrale, le tout avec une thématique hyper originale.

L’avis de Sly Sovas

A ma décharge, parcourir 10 bornes (oui môssieu) avec un vélo pesant 22 kilos quand il fait 34°C à l’ombre à midi en plein cagnard…il faut en vouloir ! Eh bien non, rien, je ne regrette rien, après plusieurs semaines, que dis-je, mois d’abstinence pour cause de Cocororo, c’était un réel kiffe de retrouver mes compères dans une salle (bien physique cette fois et non virtuelle) fermée à double tour.

Le thème de l’exposition est original voire inédit (à part un autre musée où se produit un Casse du Siècle). La décoration de la salle est assez minimaliste et épurée, ce qui nous a un peu décontenancé et nous a fait prendre nos aises avec nos pitreries habituelles ! Quelle erreur, car effectivement comme le dit Smy la salle est dense et il faut se discipliner pour bien identifier la série d’énigmes ainsi que l’ordre optimisé pour les résoudre.

Je reste un peu sur ma faim concernant l’absence d’effets waouh et regrette le manque de temps forts qui ancrent une salle pour toujours dans la mémoire des joueurs. Je salue en revanche le côté artisanal et home made de cette enseigne ainsi que l’enthousiasme et la volonté de bien faire qui transpire de ses deux fondatrices. C’est une première salle qui mériterait un petit retravail pour la rendre très bonne. Nous avons hâte de tester la prochaine qui devrait ouvrir courant du mois, forte je l’espère des enseignements et de l’expérience acquise suite à la confection de sa prédécé-soeur 🙂

L’avis de Fylodindon

Bon, on va arrêter de faire des blagues sur le XVème et on va occulter cette histoire de photo malheureuse témoignant d’une époque aujourd’hui révolue où toutes les extravagances étaient permises sans risquer d’être jugé par ses… « amis », pour se concentrer sur la salle.

Celle-ci arbore un thème plutôt original, qui me rappelle un peu L’étrange histoire d’Edward Selgorn, pour son intellectualisation de la chose. Comme cette dernière, l’atelier d’Henryk s’appuie sur des décors minimalistes et home-made qui ne sont pas forcément pour me déplaire. L’enseigne aurait sans doute pu pousser encore davantage l’ambiance atelier d’artiste, mais ça fait son office et les œuvres qui habillent les murs sont plutôt réussies ; en tout cas suffisamment pour donner l’illusion d’évoluer dans l’antre d’un peintre tourmenté.

Les énigmes quant à elles sont nombreuses, très nombreuses. Ce qu’il fait qu’il y a beaucoup de choses à faire en une petite heure. Pourtant j’avoue qu’il m’est arrivé à une ou deux reprises de décrocher un peu du jeu. Je crois qu’il m’a manqué cette petite touche de folie, au sens fun du terme, pour me garder en alerte.

En tout cas, ça fait du bien de reprendre les chemins des escape après cette période de confinement, paradoxalement. Même si ça fait un peu bizarre d’entrer avec un masque. Jusqu’alors, on avait plutôt l’habitude des cagoules…

L’avis de Toma021

De manière inquiétante je suis une fois de plus d’accord avec Fylo, à croire que je commence à vieillir même si c’est lui qui fêtait ses 90 ans. L’Atelier d’Henryk possède un thème original et travaillé que nous avons rarement l’occasion de rencontrer dans les escapes. Premier point positif.

La première salle (j’imagine qu’en 2020, ce n’est plus un spoil de dire qu’il y a plusieurs salles) bénéficie d’une décoration très soignée, et l’ambiance m’a rappelé bon nombre de sortie dans les musées d’art moderne où l’on se demande toujours pourquoi certaines « oeuvres » sont ici. C’est donc un franc succès à mes yeux (et non une critique sur la qualité de l’art hein). Deuxième point positif.

Pour le reste, les énigmes sont très voir trop nombreuses. Il est vrai aussi que l’on a pris l’habitude de flâner par moments dans les salles et celle-ci ne le permet pas tant son timing va s’avérer serré. Mais les énigmes sont surtout variées et on a même eu l’occasion de rencontrer une énigme tout à fait innovante, ce qui fait extrêmement plaisir après une centaine de salle. Troisième point positif.

Un petit bémol tout de même, cette salle, pour passer un cap dans la masse des escape games d’aujourd’hui, manque d’un petit quelque chose. Un effet wahoo dont on ne se remet pas, des décors qui font bugguer Smy à répéter « les décors sont tops »© ou un peu plus de folie au sens fun du terme comme l’indiquait Fylo.

Au final, si vous êtes un habitué des escapes, je vous recommande la première salle de Run out the Clock qui change vraiment par rapport aux autres. Si vous êtes plutôt des novices, la salle a d’autres qualités qui vous feront passer un bon moment. Enfin, j’allais quand même pas passer à côté,  si vous habitez sur la mauvaise rive de Paris, vous êtes obligés d’y aller tant le voyage pour venir chez nous vous paraîtrait long.

Le site de Run out the Clock

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