You have sixty minutes – Cannibale de Paris 2

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Comme des enfants un peu trop sûrs d’eux, nous retournons narguer notre cannibale préféré et étant persuadés de réussir à lui échapper une seconde fois.

Le chapitre 1 du Cannibale trônait depuis un an et demi en tête de notre classement des Escape Games les plus flippants de Paris. Le savoir-faire de l’enseigne pour rendre les joueurs mal à l’aise était déployé dès la rue, à peine la porte d’entrée ouverte. Il se poursuivait de manière encore plus violente, plus stressante dans la salle, et je garde en tête le souvenir d’un doute, une fois menotté, « et si, et si ce n’était finalement pas un jeu mais un véritable Serial Killer ? »

Dans ces conditions, retourner dans cette salle relève sans doute du masochisme ludique, mais comme tous les fans d’Escape Games, nous aimons ça et nous ne comptons plus les portes de cellules qui claquent, les cagoules sur la tête et les menottes trop serrées (hors contexte, cette phrase paraît bizarre).

C’est avec une petite appréhension que nous nous rendons une nouvelle fois à l’adresse de You have sixty minutes. D’autant que les retours des copains et copines semblent montrer une escalade de la peur. Et nous ne sommes pas déçus, dès l’accueil les GM donnent tout et nous surprennent une fois encore…

Le cannibale de Paris, chapitre 2

Nous pensions avoir réussi à nous échapper des mains du cannibale, mais son fidèle serviteur nous avait rattrapé. Devant une telle désobéissance, il ne peut que durcir les règles de notre captivité. Nous pourrions cette fois en payer le prix.

La mise en place est proche du chapitre 1. Gérald, le serviteur, nous mène à son maître, un par un. Il ressent parfaitement les angoisses de chacun et sait en jouer. Notre équipe est alors séparée et nous devons trouver le moyen de nous libérer, tout en déjouant la surveillance du cannibale. Le décor est évidemment sombre et glauque, les restes des précédents humains encore visibles.

La conception de l’espace permet d’adapter le jeu autant aux petites équipes de deux joueurs qu’à celle de cinq victimes, comme nous aujourd’hui. You have sixty minutes a très bien conçu ce début d’aventure et nous avons chacun au moins une énigme à résoudre, seul ou avec l’aide de nos coéquipiers d’infortune.

Une fois l’équipe reformée, la suite diffère grandement du premier chapitre par ses décors et ses énigmes. L’ambiance des lieux est moins glauque, nous ne sommes plus dans la cuisine du cannibale mais dans ce qui semble être les appartements de ses ancêtres. Les pièces mettent donc moins en avant les bouts de cadavres sanguinolents, on retrouve de vieux meubles et objets, du papier peint défraichit, des éléments qui permettent plus facilement de cacher des énigmes et des passages secrets.

Les mécanismes sont nombreux et nous prenons beaucoup plus de plaisir à résoudre les épreuves. Les reproches que nous pouvions faire précédemment ont été corrigés et tout est plus compréhensible et ludique.

La peur n’est jamais très loin, elle est plus constante, de nombreuses petites interactions des GM permet de maintenir notre niveau de stress tout au long du scénario, et les décors recèlent d’idées pour nous effrayer. Ils jouent avec de nous, nos allez retours incessants dans les différentes pièces leur permet d’improviser, jusqu’à la délivrance finale.

Ce chapitre 2 est une excellente salle pour les joueurs qui aiment se faire peur. Il n’est pas nécessaire de commencer par la précédente aventure, mais vous pouvez faire les deux si vous êtes en manque d’adrénaline ou comme nous, un peu cinglés. You have sixty minutes arrive à se maintenir une fois de plus au top des Escape Games d’horreur.

L’avis de Fylodindon

Ça fait déjà un an et demi que nous avons échappé aux griffes (et à la tronçonneuse surtout) du Cannibale de Paris. Du coup, on s’était dit qu’un petit pèlerinage sur les lieux de notre (més)aventure s’imposait. On pensait que depuis le temps, la police aurait fait main basse sur le serial killer et que notre visite serait une partie de plaisir. Quelle ne fut donc pas notre surprise de constater que le maître des lieux opérait toujours et qu’il serait ravi, pour ne pas dire excité, de retrouver ceux qui lui avait naguère faussé compagnie.

L’ambiance est toujours aussi glauque et oppressante, dans la salle bien entendu, mais dès qu’on passe la porte du 57 rue de Maubeuge surtout. Elle sont d’ailleurs bien trop rares les enseignes qui proposent d’entrer dans leur univers dès l’entrée, et encore plus lorsqu’il s’agit d’une enseigne horrifique. Ça marche pourtant bien, tellement bien même que nous qui sommes généralement dissipés lors des briefings (sales gosses est même plus proche de la vérité), cette fois on ne moufte pas un mot, attendant sagement de nous diriger, un par un, vers notre funeste destin.

Une fois dans le jeu, on retrouve les automatismes des salles de ce genre : La séquestration, le gore, les jump scare…  Mais bon, en même temps pour faire peur aux joueurs, il n’existe pas 36 solutions. Le principal c’est que ça marche, et pour le coup ça marche bien. Il n’y a qu’à voir comment on se battait les uns les autres pour ne pas passer en premier (ni en dernier), à chaque passage révélé.

Côté énigmes, je les ai trouvé plus abouties que dans la première salle : Moins axée sur le gore et le crado, plus sur l’aspect ludique et la réflexion. Alors certes, j’ai eu l’impression qu’elles n’étaient pas suffisamment nombreuses et que le temps passé était davantage basé sur les allers-retours et le jeu des GM, mais c’était sans doute dû au fait que nous étions cinq (habituellement, nous sommes quatre, voire trois parfois).

Bref, pour moi You Have Sixty Minutes est clairement monté d’un cran avec cette nouvelle épreuve, et devient un passage obligé pour tout amateur de sensations fortes un peu masochistes…

L’avis de Toma021

Plutôt d’accord avec la partie de Fylo, je dirai que l’enseigne a su garder le bon de la première salle en y ajoutant des énigmes plus sympathiques et moins basées uniquement sur le crade et le gore. Le résultat en est que meilleur, l’ambiance est présente du début (et même avant) jusqu’à la fin, le jeu des gm prend encore plus d’ampleur et une meilleure répartition des évènements permet de n’avoir aucun temps mort pendant l’aventure.

Pour ceux qui aiment se faire peur, You Have Sixty Minutes semble être l’enseigne à ne pas rater aux côtés de One Hour.

L’avis de Sly Sovas

Pour une fois, ce n’est pas Fylo qui va jouer le rôle du grincheux. Je lui emprunte son costume de Monsieur Tatillon. Allez hop je l’enfile, je flotte un peu dedans mais c’est confort.

Le Cannibale de Paris 2 reste un divertissement de qualité, et j’ai passé un bon moment d’effroi avec mes camarades. Néanmoins j’en attendais un peu plus, ou plutôt j’attendais un peu plus de différences par rapport au chapitre 1. Si je reconnais l’importance d’assurer une cohérence d’enseigne et d’univers entre les deux salles, je pense cependant qu’il faut pouvoir proposer deux aventures suffisamment distinctes. Les techniques pour faire peur dans la précédente room sont réussies et je m’attendais donc, sinon à une surenchère, à de nouvelles façons de susciter la peur. En l’occurrence et sans les nommer, il y a 2 astuces qui apportent un peu de nouveauté mais sans grande surprise. Ce 2e chapitre aurait mérité selon moi un choix plus prononcé dans les parti-pris du game design et/ou de la narration. Mais j’imagine que quand on arrive aussi bien à faire flipper les joueurs dès le 1er opus, il n’est pas évident de monter la barre plus haut et descendre la tronçonneuse plus bas !

Le site de You have sixty minutes

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