Bunker Zombie – Team Time

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Est-ce qu’un psychiatre pourrait nous venir en aide et expliquer l’étrange fascination des joueurs pour les Zombies ?

Nous avons vécu de très nombreuses aventures depuis nos débuts de joueurs d’Escape Games, il y a maintenant deux ans. Que ce soit dans des enseignes toutes petites ou très réputées, à Paris ou en province, dans d’immenses salles ou dans des containers… Et à quelques rares exceptions et déceptions, nous avons toujours pris du plaisir à résoudre les énigmes, à voyager dans les décors et à sortir dans les temps. Mais parfois, au détour de quelques rooms, ce plaisir a atteint un tel niveau qu’il nous a fallu plusieurs heures pour redescendre, nous en parlons encore avec les yeux qui brillent. Ces salles sont rares et le Bunker Zombie pourrait bien en être une…

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C’est au moment de l’ouverture de Mafia District, la seconde salle de Team Time, que nous réalisons que nous sommes complètement passés à côté de la première. Le Bunker Zombie est pourtant ouvert depuis un an et sa thématique aurait dû nous attirer bien plus tôt. L’inspiration vient de Cubirint à Moscou, et plus particulièrement de la salle Час зомби (Toma s’est mis au Russe depuis son passage chez Team Time). Sa créatrice, Ania, nous a invités à venir rencontrer ses zombies, et nous débarquons un beau jour, un peu en retard et en courant dans ses locaux proches des Grands Boulevards. L’accueil est très agréable, on prend un peu de temps pour discuter de l’enseigne, du futur bar à jeux, des évolutions, puis on passe au briefing dans les sous-sols. Après les consignes et questions habituelles, une vidéo nous présente l’histoire…

Le bunker zombie

Dans un monde ravagé par une mutation d’Ebola où les zombies pullulent, quelques poches de résistants survivent, enfermés dans des bunkers. Le professeur Koulikov a peut-être trouvé un antidote mais son bunker ne répond plus, nous devons y pénétrer et trouver ce vaccin.

L’entrée se fait totalement dans le noir, et si l’ambiance devrait être pesante, notre manque de sérieux habituel nous pousse plus à nous marrer et dire n’importe quoi (nous avons 15 ans d’âge mental cumulé, c’est dire). Le choc est donc d’autant plus fort à l’allumage des lumières, et on se retrouve d’un coup à des milliers de kilomètres, dans les profondeurs d’un bunker russe en pleine guerre froide. On passe nos premières minutes à répéter que les décors sont incroyables, à tout regarder, à jouer avec les appareils, au point de rater complètement la fouille. L’un de nous en profite pour enfiler un masque à gaz, un casque et à déambuler en faisant le zombie, encore une étrange habitude de notre équipe. Une voix à l’accent russe retentit alors et nous remet sur le droit chemin, on redevient sérieux, il est flippant ce Koulikov !

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La pièce principale est grande, en apparence brute de béton et d’acier, mais on se rend vite compte que ce n’est pas si simple, tout est étudié afin de favoriser l’immersion et cela fonctionne parfaitement. Les portes métalliques sont très travaillées, recouvertes d’étranges mécanismes, nous ne savons pas s’ils sont utiles ou simplement là pour l’ambiance. Nous rencontrons d’énormes machines, très crédibles, et beaucoup d’appareils en russe, notre GM a dû confondre polygamer et polyglottes. Nous progressons, découvrons de nouveaux éléments et bien d’autres choses. Si vous n’êtes pas très courageux, vous devez savoir que l’on ne rencontre pas que des machines ici !

Les énigmes sont dans le thème et sont un mélange bien dosé de réflexion et de manipulation, le tout sur de nombreux éléments High Tech. L’une d’elle est visible sur les photos de la salle et fonctionne avec un laser vert, bien conçue, fun, elle s’intègre parfaitement au bunker. Le nombre d’épreuves est suffisant, même s’il aurait sans doute été possible d’en ajouter une ou deux pour les équipes d’habituées. On se surprend à littéralement courir dans la salle pour tenter de résoudre une énigme, la communication en russe n’est pas très simple entre nous ! La progression est relativement linéaire, la fouille assez réduite et pour les joueurs que cela rebute, il y a très peu de cadenas.

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Il n’y a pas d’écran dans la salle et les retours du GM se font par des hauts parleurs qui diffusent des messages avec un accent russe prononcé. C’est parfaitement immersif et Ania nous apprendra après l’aventure que c’est la voix de son père. Des musiques et bruitages nous accompagnent tout au long de notre visite, et certains événements déclenchés à distance ajoutent un peu de stress.

Nous terminons notre mission en 41 minutes avec la découverte de l’antidote et pouvons quitter les sous-sols sans risque de contagion. Ania nous retrouve pour le debrieffing et ne doit pas avoir trop de doute, nous avons tellement adoré que cela se voit sur nos visages. Cette salle est froide, presque militaire, et si son registre est la peur, elle ne nous a pas effrayés pour autant. Nous avons sans doute trop joué à des Survival Horror pour craindre les zombies, de « Resident Evil » à « The Last of Us »…

La réalisation est parfaite, l’immersion totale et les énigmes fluides et bien conçues. C’est un sans-faute et nous la plaçons sans aucun doute dans les toutes meilleures positions de notre classement.

L’avis de Fylo

Chacun d’entre nous, qu’il s’agisse de la team Polygamer ou des électrons libres qui viennent parfois s’y greffer, commence mine de rien à prendre de la bouteille en matière d’Escape Game. D’une petite dizaine pour les moins assidus à près d’une quarantaine pour les plus acharnés, le nombre de salles que nous avons joué peut donner le vertige. Pourtant, plus on en fait, plus on se vautre sur la fouille. Ici encore, la règle s’est vérifiée puisqu’on a bloqué de longues minutes sur un item pourtant caché là où nous avions déjà tous fouillé… deux fois même, pour certains. C’est bien simple, si notre GM ne nous avait pas guidés (c’est limite si elle n’est pas rentrée dans la salle pour nous donner l’objet), nous y serions sans doute encore… Il faut dire qu’on était déjà à la ramasse avant d’entrer dans le Bunker Zombie.

En effet, dès la sortie du métro, on est quand même partis dans la mauvaise direction, à suivre un GPS indiquant le chemin vers notre… précédente salle (d’un marathon de trois). Résultat, on est arrivés en retard, essoufflés, après avoir couru pour ma part, d’avantage de temps que lors de mes dix dernières années réunies. Bref, on a encore foiré notre début d’aventure, dissipés comme pas permis, un brin taquin avec notre doyen Smy qui radotait quelque peu sur le décor de la salle (c’est vrai qu’il est top) et sans doute pas assez concentrés et consciencieux. Ensuite, et comme souvent, tout s’est enchaîné et chacun a su trouver sa place pour faire progresser l’équipe tout au long de cette histoire très linéaire. On a peut-être même été trop efficaces, puisqu’une fois le dernier puzzle accompli, c’est en traînant les pieds que nous nous sommes dirigés vers la sortie. Signe que même si la salle est un peu trop courte pour une équipe de vétérans (sans fausse modestie), elle possède ce charme qui vous donne l’envie d’y rester enfermé. Une sorte de syndrome de Stockholm en quelque sorte.

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On l’a déjà dit mais le décor est vraiment top, l’ambiance est soignée jusque dans les moindres détails, les énigmes très variées et pas uniquement basées sur de simples cadenas. Mais aussi et surtout, l’ambiance sonore est un modèle du genre. On n’insiste jamais assez à mon sens sur ce point, mais la bande son fait selon moi la pluie et le beau temps dans l’Escape Game. Beaucoup (trop à mon goût) ne lui accorde pas l’importance qu’elle mérite. Certaines salles en sont même complètement dénuées. C’est une erreur car c’est ce qui met le joueur dans l’ambiance, sous pression, et ici elle est formidable, avec ses nombreux bruitages et ses voix en russe (ou en français avec l’accent russe). Bref, inutile de tergiverser plus longtemps : Bunker Zombie est tout simplement l’une des meilleures salles parisiennes et si vous êtes un tant soit peu fan de la discipline, vous n’avez tout simplement pas le droit de passer à côté (pas comme nous qui avons attendu un an, quoi). Chapeau à Ania qui a tout fait toute seule ou presque. Elle a abattu un travail incroyable et elle l’a remarquablement bien fait. Ça force le respect…

L’avis de Toma021

Alors pour commencer, « les décors sont tops » (©smy). Il est vrai que l’on ne peut rien reprocher à Team time de ce côté. Tous les éléments du décor sont travaillés avec cet aspect visuel dont Smy a déjà parlé plus haut. Je ne reviens donc pas dessus mais « les décors sont tops » (©smy) !

Ensuite la GM est top. Et qu’on soit bien d’accord je parle du game mastering et de rien d’autre. Les indices nous ont été distribués avec parcimonie et la façon dont ils sont délivrés, les fameux messages enregistrés avec l’accent russe, est très immersive. Et les quelques surprises déclenchées à distance fonctionnent parfaitement. J’en dirai pas plus pour garder l’honneur de Jelypat intact.

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Enfin l’ambiance est… je vous le donne en mille… Top. Entre les décors, les effets divers et variés et la bande son, dont Fylo a déjà fait l’éloge, on a rarement été aussi immergés dans l’ambiance d’une salle. C’est simple on est au niveau d’un The Game, d’un One Hour ou de la Lock academy (à croire que ce n’est pas une coïncidence si Team Time est entré directement dans notre catégorie « les incontournables » à leurs côtés).

Le site de Team Time

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