Reprenons les bonnes habitudes pour ce début 2013, je vais à nouveau vous parler régulièrement de BD. Ici avec le nouveau Kirkman, « Le Maître Voleur » (« Thief of Thieves » en V.O., vachement plus classe, comme d’hab’).
La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)
Je vous l’introduis tout entier
Robert Kirkman (Walking Dead) a toujours plusieurs projets sous la plume, ici c’est son dernier en date et il en est en quelque sorte le directeur créatif. Il a écrit les grandes lignes du scénario et chaque tome verra un scénariste différent à chaque fois se charger du remplissage (si j’puis dire).
Le pitch dans ta potch
Pour retrouver une vie de famille négligée et perdue, le plus grand des voleurs de tous les temps souhaite prendre sa retraite au grand dam de l’équipe d’élite qui l’accompagne pour ses plus grands casses. Malheureusement avec le F.B.I. au cul et un fils qui suit ses traces mais avec beaucoup moins de talents, c’est pas gagné…
Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)
Le dessin de Shawn Martinbrough ne prend pas vraiment de risque avec Thief of Thieves, un trait comics réaliste parfaitement classique et maîtrisé pour lequel il faudra s’habituer puisque contrairement aux scénaristes, il ne sautera pas à chaque tome. Même s’il est tout de même légèrement faignasse avec une profusion de cases copier/coller sans qu’elles ne soient pour autant justifiées… De son côté le scénariste Nick Spencer (Morning Glories, dont il faudra que je vous parle un jour, c’est une inspiration de Lost pour la gestion du suspense mais avec une fin déjà dans la tête du scénariste…) n’est pas forcément un foudre de guerre en matière de rythme mais excelle dans les dialogues, souvent savoureux (probable que le rythme ait été écrit par Kirkman ceci dit). A ce propos pour avoir eu l’occasion de lire ce premier tome en V.O. et en Français je ne peux que féliciter le travail de traduction de Jean-Marc Lainé qui s’est très bien adapté. C’est encore trop rarement le cas dans les comics donc profitons-en pour mettre en avant quelqu’un qui fait bien son taff !
Je pense qu’aucune personne ayant lu ce bouquin ne peut avoir autre chose en tête qu’Ocean’s Eleven, d’abord de par son aspect dream team de voleurs, qui pendant un bon moment m’a énormément fait peur. J’avais la trouille de me taper un pauvre remake en BD du célèbre remake (lui aussi) de Soderbergh, mais heureusement les twists, et surtout le dernier, semblent faire prendre une autre direction au projet que la simple succession de braquages/coups de génie en bande. Nous ne sommes pas encore à l’abri mais Thief of Thieves a du potentiel, en tout cas bien plus que celui d’une pâle copie.
Autre aspect ramenant directement à Ocean’s Eleven, mais cette fois principalement à la version d’origine de 1960 (« L’inconnu de Las Vegas » en V.F.) avec Frank Sinatra et une partie du Rat Pack en vedettes : le héros ressemble beaucoup au célèbre crooner. Et d’ailleurs sans vouloir vous spoiler, le premier épisode du deuxième tome (déjà sorti aux USA), écrit cette fois par James Asmus, renvoie directement au détour d’un dialogue à une chanson de… Sinatra. Ce ne peut pas être une coïncidence, l’inspiration est donc avouée.
Au delà d’une bonne moitié de l’histoire – entrecoupées de nombreux flashbacks – servant surtout à introduire les personnages, on commence donc à entrevoir de quoi est capable cette nouvelle saga de Kirkman. Du suspense, de la manipulation (du lecteur compris), un héros torturé mais brillant… Tous les codes d’une histoire de braqueur sont là et sont plutôt bien foutus mais peuvent a priori servir à se concentrer principalement sur la pression que subit Conrad et rendre ainsi le tout un peu plus psychologique qu’un blockbuster cinématographique. C’est en tout cas la trame principale qui semble se dessiner pour la suite, mais encore une fois nous ne sommes pas à l’abri. Je reste donc sur la défensive et sans l’attendre comme un fou, je suis tout de même bien curieux de découvrir le deuxième tome (dont la date de sortie est encore très floue pour la France).
Espérons un peu moins de consensuel et beaucoup plus de couilles. Pour le moment tout est encore possible.
Affaire à suivre !
Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix
– James Asmus (qui bosse beaucoup pour Marvel) écrit actuellement le tome 2 tandis que Andy Diggle (The Losers) est chargé du tome 3.
– Une des choses qu’aime Kirkman au sujet de l’écriture de Thief of Thieves est la dualité de Conrad/Redmond qui se rapproche beaucoup de celle d’un super héros.
– Nick Spencer a avoué avoir réalisé un travail de recherches (principalement sur Google, pas en essayant lui-même) pour la scène du vol de voiture, son intention était de rester le plus crédible possible sur ce premier tome.
– Après le tsunami Walking Dead (qui n’est d’ailleurs pas encore terminé), Thief of Thieves est déjà en développement pour une adaptation en série TV, également sur AMC (ça s’appellera simplement « Thieves« ).
5 Commentaires
Le Maître Voleur (Thief of Thieves) T1, la nalyse
Le dessin fait pas rêver je trouve… on dirait des vieilles pub 50’s.
Le Maître Voleur (Thief of Thieves) T1, la nalyse
C’est un style comics réaliste classique ouais, y a pas vraiment de prise de risque mais ça reste efficace. Ce qui me dérange le plus c’est qu’en plus les copier/coller de case sont assez nombreux… Même si c’est bien mis en scène ça fout quand même la honte.
Le Maître Voleur (Thief of Thieves) T1, la nalyse
Et puis je n’en ai pas parlé, je jugerai sur le tas, mais le fait d’avoir un scénariste différent à chaque tome pour le remplissage c’est risqué, ça peut donner quelque chose de très inégal…
Le Maître Voleur (Thief of Thieves) T1, la nalyse
Ça se fait beaucoup dans les séries TV, avec des réalisateurs différents en fonction des épisodes, et parfois même des guest qui réalisent des épisodes spéciaux.
Ça marche plutôt bien en général, et là, s’il y a une direction donnée et que le scénariste ne vient finalement qu’amener sa « patte », ça peut être sympa et éviter les redondances.
Forcément, faut voir ce que ça va donner in fine, mais là comme ça, ça ne me dérange pas plus qu’autre chose. C’est vraiment le dessin qui me gêne.
Le Maître Voleur (Thief of Thieves) T1, la nalyse
Qu’il y ait des réalisateurs différents pour une série ça a toujours été le cas et c’est totalement différent, qu’il y ait des scénaristes différents c’est déjà beaucoup plus rares. En général dans une série on a un groupe de scénariste qui reste globalement le même jusqu’à la dernière saison.
Dans une BD s’il faut trouver une comparaison au réalisateur ce serait plutôt le dessinateur (et non pas le scénariste), et qu’un dessinateur change de tome en tome c’est extrêmement rare (à part pour les trucs à la Marvel qui se reboot de saga en saga sans cesse et qui ne se suivent pas forcément de tome en tome). Quant au changement de scénariste de tome en tome c’est moins rare mais rare quand même et sur une BD le changement se remarque en général beaucoup plus que dans une série TV. Donc c’est plus inquiétant parce que le style d’écriture, les dialogues, le rythme, peuvent changer du tout au tout.
Sur une série TV t’as 12 épisodes par saison dans laquelle y a eu tout un groupe de scénaristes depuis le 1er épisode, en BD si t’as 12 tomes c’est déjà une grosse saga…