Agricola, faut aimer labourer

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Vous avez toujours rêvé de vivre la dure vie de paysans, de construire votre ferme, d’élever votre famille, vos animaux et de cultiver vos champs sans savoir si vous allez réussir à manger. Bienvenu dans le monde d’Agricola.

C’est quoi ?

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Des bières, des gens souriants qui ont l’air de s’amuser et une table immense remplie de matos. Je confirme c’est bien Agricola.

Agricola est un jeu de Uwe Rosenberg et édité chez nous par Ystari. Les joueurs (de 1 à 5) y incarnent des bouseux qui vont devoir trimer de tous les côtés pour espérer prospérer un peu et manger à leur faim. Comptez 30 minutes par joueurs pour la durée de la partie en mode familiale et avec des joueurs qui connaissent le jeu. Sinon je pense qu’un heure pas joueur est plus proche de la réalité si on utilise les cartes savoir faire ou si vous jouez avec des personnes qui découvrent le jeu.
Bien entendu le pitch est un peu plus travaillé du côté de l’éditeur. Après la famine et la peste, au cours du 17e siècle, le monde civilisé se reconstruit et les hommes aménagent leurs chaumières et les rénovent. Vous allez incarner des familles de paysans qui vont devoir se développer. Celle qui aura la meilleure cour de ferme à la fin de la partie aura gagné. C’est vrai que c’est mieux présenté.

Dans la boite

C’est simple c’est Le jeu qu’il ne faut surtout pas acheter au poids. A l’intérieur, pas moins de 9 plateaux dont 5 « cour de ferme » (pour les joueurs), 3 d’actions au centre de la table et un plateau pour les aménagements majeurs.
Côté cartes la bagatelle de 360 cartes décomposées comme s’en suit : 169 cartes jaunes de savoir-faire, 139 cartes orange d’aménagements mineurs, 10 cartes rouges d’aménagements majeurs, 14 cartes de tours décrivant les actions possibles pour les tours 1 à 14, 16 cartes d’actions avec les actions possibles en fonction du nombre de joueurs, 5 cartes de mendicité, 5 cartes d’aide de jeu et 2 cartes de jeux (1 jeu interactif et 1 jeu complexe) pour faciliter le classement.

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Pour les grands fans on peut même passer ses dimanches avec de la pâte polymère et des moules thermoformés pour personnaliser son matériel.

Ensuite pas moins de 313 composants en bois pour les amateurs du genre. C’est parti pour le détail : 5 marqueurs de personnes, 4 étables et 15 clôtures dans chacune des 5 couleurs des joueurs (bleu, vert, rouge, naturel et violet). 33 disques de bois (bruns), 27 disques d’argile (rouges), 15 disques de roseau (blancs), 18 disques de pierre (gris), 27 disques de céréales (jaunes), 18 disques de légumes (oranges), 21 moutons (blancs), 18 sangliers (noirs), 15 boeufs (marrons) et 1 marqueur de premier joueur.

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Même si cette image est tirée du stand alone

Mais bon Uwe, comme je l’appelle, trouvais que son jeu était un peu léger du coup il a ajouté 33 tuiles de champs et de maisons en pierre, 24 tuiles de cabanes en bois et en argile, 36 marqueurs jaunes de points de nourriture (PN) portant la valeur 1, 9 marqueurs de multiplication (pour les cas où des animaux, des marchandises ou des marqueurs de nourriture sont nécessaires en plus grande quantité que tout ce que vous avez déjà). 3 marqueurs Réservation / Invité (J’ai jamais trouvé à quoi ils servent, ceci dit vu le matos ça me rassure presque de savoir que y’a que ça dont je connais pas l’utilité.)(ndlr : les marqueurs servent finalement à quelque chose. Ils sont liés à des cartes savoir-faire). Et pour finir ne pas oublier le bloc de scores pour le décompte des scores.

Au final il a trouvé la bonne stratégie car on préfère offrir le jeu à ses potes plutôt que de ramener les 12 kilos à chaque fois.

Le jeu s’accompagne comme tout succès d’extensions. Il y a d’abord Les fermiers de la Lande qui introduit quelques nouveautés pour compliquer un peu la tâche. Bah oui leur vie n’était pas assez chiante comme ça alors maintenant il va falloir nettoyer les parcelles (de forêts ou de tourbes) avant de pouvoir construire dessus. Ensuite on y voit l’apparition de nouvelles actions, de nouveaux développements et d’un nouvel animal, le cheval. Enfin, il va falloir chauffer les pièces de la maison si on veut que les paysans soit aptes au travail au tour suivant. Pas encore déballé chez moi je n’en dirais donc pas plus dessus. Les autres extensions consistent, elles, en de nouveaux deck de cartes. Et la dernière en date, un stand-alone spécialement développé pour deux joueurs, Agricola Terre d’élevage, qui reprend le thème en modifiant un peu le jeu pour deux.

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Mon dernier Agricola. Mais non c’est pas encombrant !

Comment on joue ?

On fait une première partie entre potes pour apprendre les règles car les expliquer c’est compliqué, surtout avec certaines personnes bien connues par ici. Certains pensent que c’est un jeu de bâtisseurs de maison et accumulent tout l’argile du jeu pendant que d’autres ne comprennent rien mais s’en tirent pas si mal que ça.

Quand on est un minimum rodé aux jeux de société, Agricola se laisse jouer sans trop de difficulté de la manière suivante :
Tout d’abord et à chaque tour, le plateau reçoit toutes les ressources indiquées par les cartes actions. Une fois le réapprovisionnement effectué, chaque joueur en commençant par le premier va pouvoir choisir une action avec un membre de sa famille. Les actions peuvent être de prendre des ressources sur le plateau (matières premières ; animaux ; nourriture ; Légumes ou céréales), d’aller sur une case permettant de faire un aménagement majeur, mineur ou un savoir-faire (permettant par exemple de transformer les animaux ou céréales en point de nourriture), prendre le jeton de premier joueur, construire une pièce de maison, une étable ou un enclos ou encore de donner naissance (ce qui vous offrira un jeton d’action supplémentaire car oui à la ferme même les plus jeunes sont mis à contribution).

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Le réapprovisionnement et les cartes actions. En général le bois est toujours au centre d’une guerre féroce.

Chaque joueur joue une seule action à son tour puis on fait autant de tour que nécessaire en fonction du nombre de pions présents chez chacun. Une fois que tous les paysans ont été utilisés, le tour se fini et on recommence en plaçant de nouvelles ressources. A chaque nouveau tour, une nouvelle carte action est dévoilée. Enfin, une série de récoltes va avoir lieu. Au début à une fréquence de 4 tours puis elles s’accélèrent tous les 3 puis 2 tours. On finit par enchainer deux récoltes en deux tours.
Et les récoltes ne sont pas anodines loin de là. Lors d’une récolte (qui intervient donc à la fin de certains tour), chaque joueur va récolter le fruit de son travail dans les champs qui ont été semés de céréales ou légumes. Chaque couple d’animaux va donné naissance à un petit et un seul (si tant est que vous ayez la place de l’accueillir car pas question de faire de l’élevage en batterie, on a la norme Bio AA+ nous messieurs et chaque animal doit pouvoir gambader dans un espace assez grand). Et enfin, on va devoir nourrir sa famille. Alors c’est bien beau d’avoir donné naissance, d’avoir envoyé les nouveaux nés chercher du bois mais va falloir les nourrir tout ces bouseux.

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Vous avez le droit de cracher et d’insulter celui qui accumulerait ces cartes. Si si c’est dans la règle… enfin je crois.

Et là attention, si vous n’avez rien à leur mettre dans l’assiette, ça fait très mal. Pour chaque point de nourriture manquant le joueur pioche une carte de mendicité pour le mettre au ban de la société et que tout le monde puisse l’identifier et lui jeter des insultes ou des caillasses au choix. Uwe nous rappelle combien c’est mal de mendier car chaque carte nous vaudra -3 points. Autant dire qu’un point de nourriture ça va encore mais s’il vous en manque 4 ou 5 autant tuer toute sa famille, violer ses bêtes (ou l’inverse) et finir dans un fait divers sordide car la partie sera perdue d’avance.

Pour conclure

Agricola c’est du lourd, voir en version experte avec toutes les cartes en plus, du très lourd. Mais c’est surtout du bon, voir du très bon. Un jeu de grosse gestion ou le fun autour de la table est souvent remplacé par 4 cerveaux en ébullition qui essaient désespérément de prévoir les multiples facteurs à développer. Et ça fait du bien de se prendre la tête de temps en temps à réfléchir à autant de facteurs en même temps pour savoir si l’argile nous sera plus utile que le bois car il est préférable de faire évoluer sa maison avant de construire son enclos. En même temps si on veut avoir la place pour les nouveaux animaux l’enclos est capital bien que la récolte arrive et donc il faut penser aux points de nourriture… Bref c’est souvent la merde et c’est tendu et on arrive jamais à faire la partie parfaite mais on adore y jouer.

En plus le thème est prenant (et j’étais le premier à pas y croire ; sérieux ? jouer un bouseux ! Mais c’est pour Nach’ ce genre de jeu par pour un parisien – NdNachcar : Juste parce que j’habite à la campagne…). Enfin, le matos est super et on en redemande. Merci Uwe merci Ystari.

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