Stranger Things, Le Débat

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Au début, l’un de nous voulait parler de la série évènement de l’été, puis 2, puis finalement on s’est carrément mis à 3 dessus, la pauvre.

Attention aux spoilers, nombreux durant la conversation, évidemment.

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Une affiche digne d’un classique des années 80

Quelles étaient vos attentes autour de Stranger Things ?

Tsokoa : En ce qui me concerne, je me tiens assez peu au courant de l’actualité des séries, c’est donc sans l’attendre que je suis tombé sur Stranger Things. Quand j’ai vu que c’était une série fantastique ambiancée 80s et estampillée Netflix, en bon trentenaire fan de sf et binge watcher que je suis, je n’ai pas été difficile à convaincre de tenter l’aventure.

Fylo : Perso j’ai un peu décroché des séries depuis quelques années. A part Game of Thrones et Daredevil, je ne regarde absolument plus rien. Alors forcément, je n’avais jamais entendu parler de Stranger Things avant que Tso et K.mi ne commencent à s’envoyer des mails passionnés en nous mettant en copie. J’ai donc repris un abonnement à Netflix, que j’avais enfin réussi à arrêter le mois dernier après deux ans à payer pour rien, et j’ai englouti la série en trois jours.

K.mi : Je ne pense pas que grand monde attendait cette série en dehors du fait qu’il s’agisse d’une nouvelle prod exclu Netflix qui les empile presque chaque mois. Les Duffer Brothers derrière Stranger Things ne sont pas d’illustres inconnus mais presque (ensemble ils ont juste écrit et réalisé Hidden, qu’il faudrait que je vois un jour d’ailleurs du coup). Je n’avais aucune attente, par contre j’ai vu la bande annonce juste avant la sortie, en tant que gros consommateur de Netflix (et parce que Netflix avait mis en avant la bande annonce justement…). Mais en soi je ne m’attendais pas à autant kiffer (spoiler).

On le sait tous, les lecteurs sont des feignasses alors avant d’entrer dans les détails, donnons leur envie de lire l’article, alors ça vous a plus ou pas ?

Tsokoa : Perso, j’ai été déçu par mes derniers essais en terme de séries (12 Monkeys saison 2, Preacher, Outcast, Containment dans des genres pas si lointains), mais Stranger Things a elle comblé toutes mes attentes voire même un peu plus et ça a vraiment été une très bonne surprise et même un coup de cœur.

Fylo : Contrairement au reste de la rédac’, je suis né avant les années 2000. Du coup, j’ai connu les années 80 et sait pertinemment que c’était pourri comme décennie. Du coup, une série hommage aux 80’s ce n’était pas forcément le truc le plus vendeur à mon sens et pourtant j’ai vraiment adoré. Sans doute parce que justement, la série n’en fait pas des tonnes et que les références à cette sombre période sont intelligemment distillées tout au long des épisodes et pas posées bêtement comme un cheveu au milieu de la soupe pour titiller la fibre des fans de Jeanne Mas.

K.mi : Fylo semble oublier que le cinéma américain des années 80 est un putain d’âge d’or, mais passons. Moi non plus, en soi, le côté nostalgique ne m’attire pas spécialement, c’est pas vendeur pour moi non plus. (Et je trouve cette mode ridicule par ailleurs, tout ce bordel à la con dans tous les domaines artistiques sensé faire kiffer les trentenaires, ça me fait pitié plus qu’autre chose.) A titre personnel, bien au-delà du côté hommage dont on aura l’occasion de reparler, c’est la qualité de l’ensemble qui m’a fait adorer cette première saison. C’est très bien écrit, très bien réalisé, très bien joué, avec une très bonne B.O. Ça demande juste de bien aimer les histoires de Sciences Fiction au demeurant assez « réalistes » (dans la mesure où c’est pas non plus des types avec des sabres lasers et des monstres à l’image toutes les trois secondes). Ou tout simplement de bien aimer les bonnes histoires en fait.

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La série a quand même grave de la gueule

Commençons par parler de l’histoire, vous l’avez trouvée originale ou pas ?

Tsokoa : Faut avouer qu’un gamin qui disparait mystérieusement et son groupe de potes intrépides qui mènent l’enquête c’est un point de départ qu’on a déjà vu mille fois. Mais j’ai trouvé qu’au final la série est parvenue à proposer une « explication » qui sort un peu des sentiers battus et que pour une histoire sf/fantastique c’est plutôt très bien mené est même assez cohérent. J’ai souvent du mal avec les histoires qui ont de grosses ficelles ou trous scénaristiques et là je trouve que tout se tient très bien. Si on rajoute en plus les histoires plus personnelles, je trouve que Stranger Things parvient à proposer un univers avec une véritable densité dans la narration, quelque chose de très équilibré, très bien construit et qui fourmille de petites trouvailles.

Fylo : Le scénario tient sa singularité de la dualité entre la gamine et le monstre. Pendant longtemps on se demande bien ce que ces deux histoires viennent foutre ensemble, tant ça ressemblerait presque à deux séries distinctes. On a du mal à y voir le liant entre tout ça, avant qu’elles ne commencent à se décanter sur les derniers épisodes et qu’elles forment un tout assez génial. C’est ce qui fait d’ailleurs qu’on peut y voir bon nombre de références à des films qui n’ont pourtant rien à voir entre eux.

K.mi : Ce n’est pas une question d’originalité en fait. Séparément on a déjà vu tous les éléments racontés dans Stranger Things mais le tout donne quelque chose d’unique. L’histoire est réfléchie, très bien racontée, il y a un début, une fin… Tout est maîtrisé. On se demande parfois le lien entre tout ça avec le traumatisme Lost qui refait un peu surface dans nos esprits meurtris, alors que l’on espère que tout sera expliqué et cohérent. Puis au fil des épisodes on s’aperçoit que oui, tout est lié, tout est cohérent et tout est expliqué. L’histoire est bonne, tout simplement. Ça va au-delà de l’originalité. Beaucoup de films de Tarantino sont peu originaux par exemple, ça n’empêche pas les 3/4 d’être très bien écrits, très bien réalisés etc (et ceux qui pensent que Tarantino n’est que de la substance se trompent très largement ou n’ont probablement pas vu la moitié de ses films, mais c’est un autre débat). Ici c’est pareil. Rien n’est original dans Stranger Things, mais mis bout à bout, tout est quasi parfait et unique.

La série est clairement un hommage aux films Fantastique et Teen Movies des années 80, vous n’avez pas trouvé ça trop cliché ?

Tsokoa : Je crois que j’avais dit dans une conversation mail après 1 ou 2 épisodes, que je trouvais l’habillage 80’s très bien fait, mais limite too much, et que ça faisait un peu revu après un film comme Super 8 par exemple. Les genres Fantastique et Teen movies sont tellement codifiés que l’hommage peut vite s’apparenter à un enchaînement de clichés, mais c’est tellement bien fait en terme de mise en scène, de photo, de décor, tellement addicitif, tellement agréable à regarder que je dois bien avouer que j’ai vite rangé mes sarcasmes de trentenaire au placard et retrouvé l’insouciance de mes dix ans devant mon écan.

Fylo : Non. Comme je le dis ci-avant, les références sont intelligemment placées et jamais grossières. Voir les gamins sur leurs vélos vous fera indubitablement penser à E.T. sans pour autant qu’un alien enveloppé d’un drap soit posé sur le guidon. Je trouve en plus que si on retrouve par bien des aspects ce cinéma fantastique des 80’s, la série reste moderne, avec des plans et un montage très actuels.

K.mi : Je n’étais pas d’accord avec Tso dès le départ lorsqu’il pensait que c’était too much. Ça va bien au-delà de l’hommage, il y a une vraie direction artistique à tout ça. Déjà l’histoire se déroule durant les années 80 donc que ça soit filmé à la manière d’un Spielberg des années 80 c’est très cohérent et très intelligemment pensé. Spielberg était de toute façon très moderne dans son approche, avec plein d’idées de mise en scène. Après en ce qui concerne les « clichés » il y en a mais des minimes, qui ne choquent pas vraiment, et qui peuvent aussi être considérés comme un hommage. Par exemple les gamins qui captent tout mieux que la majorité des adultes complètement à la masse. Ou les potes de Mike (Lucas et Dustin), dont les parents ne semblent pas exister. Ils peuvent être à l’hosto en pleine nuit pour voir leur meilleur pote revenir d’entre les morts, avoir pris la fuite, être absent de chez eux la veille de noël juste avant le repas : leurs parents ne sont jamais là. Alors que les parents de Mike sont présents et s’inquiètent. C’est pour chipoter mais ça me fait marrer.

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Les Années Collège

En parlant d’hommage, il y a des références particulières qui vous sont venues en tête ?

Tsokoa : Dès les premières secondes, j’ai vite pensé à un film comme Les Goonies, que j’ai dû voir une cinquantaine de fois étant gamin. Je pourrais parler aussi d’ET ou de Rencontres du 3 ème Type ou des (télé)films adapté de Stephen King. J’y ai vu aussi un peu de Silent Hill, de 5 ème Elément ou de Lucy (non je ne suis pas président du fan club de Luc Besson). Au fil des épisodes j’ai souvent eu l’impression de reconnaitre des références ou influences, mais encore une fois c’est tellement bien fait que je vois plus ça comme une réinterprétation assez subtile alors que ça aurait pu limite tourner au pastiche.

Fylo : A l’instar de Tso, le groupe de gamins me fait immanquablement penser aux Goonies. Le générique a un petit quelque chose de Terminator sur une musique que n’aurait pas reniée John Carpenter. Certaines séquences, certains plans m’ont également fait penser, pêle-mêle, à Aliens, Hidden ou encore Poltergeist. Côté jeux vidéo, ça ressemble beaucoup à Silent Hill en effet…

K.mi : J’ai jamais accroché aux Goonies mais oui, ça y fait penser. Ça fait penser à E.T., à Alien, à du Stephen King, à Carrie, à The Thing, et à plein d’autres trucs classiques de l’époque, la B.O. c’est du John Carpenter à mort etc. Ce site s’est amusé à répertorier toutes les références d’ailleurs, je n’en avais pas gaulé autant mais effectivement. Ce qui est marrant c’est qu’on va trouver une référence sur un plan en particulier, aussi bien que sur le scénario ou sur une scène. Pour le coup ça me fait vraiment penser à du Tarantino qui fonctionne exactement de la même manière dans sa façon de procéder mais j’en ai déjà parlé. Les Duffer Brothers revendiquent aussi comme références, en plus de King et Spielberg qui sont les plus évidentes, Guillermo Del Toro. C’est sûrement pour la photo, très travaillée. Chaque couleurs, chaque lumières semblent là pour apporter à l’image, rien n’est laissé au hasard. Question jeu vidéo, la créature fait penser à Resident Evil moi je trouve, plutôt.

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Une bande de potes un peu nerds qui rapelle Les Goonies

Un détail qui vous a marqué spécialement en positif ou négatif ?

Tsokoa : Je dois dire que j’adore le générique de la série. Il est juste d’une simplicité et d’une efficacité éblouissante. Globalement j’ai beaucoup aimé la bande son d’ailleurs avec quelques classiques d’époques et surtout des mélopées délicieusement over-retro qui tiennent carrément du synth-porn.

Fylo : Le seul truc que je reprocherais à cette série, c’est que pour une mère dont le fils a disparu, je trouve qu’elle s’inquiète bien trop peu de son aîné. J’ai l’impression qu’ils peuvent ne pas se croiser durant plusieurs jours et que ça ne la touche pas outre mesure.

K.mi : J’ai déjà abordé les petits clichés amusants plus haut, sinon au-delà du détail c’est la série entière qui m’a vraiment beaucoup plu. Je reste vraiment emballé par le scénario, très maîtrisé.

Intéressons-nous aux personnages, Stranger Things arrive-t- elle a transcendé les poncifs du genre ?

Tsokoa : Là aussi, les personnages sont limite des figures imposées du genre entre le gamin un peu nerd au grand cœur, le shérif taciturne… Le canevas de base est donc assez traditionnel, mais encore une fois je trouve que le job est super bien fait. Pour moi, il y a un véritable character development pour pratiquement tous les personnages qui sont en plus assez nombreux. Tous les personnages ont un background, une évolution et sont en plus tous très bien joués. Arriver en 8 épisodes à donner vie et rendre attachants autant de personnages, c’est vraiment un exploit à mon sens.

Fylo : Les personnages sont plutôt bien campés et sortent tous ou presque du rôle qui semblait leur être imposé. Le seul que je trouve en-deçà c’est le fils ainé de Winona Ryder, qui reste dans le cliché du début à la fin à tel point qu’on peut quasiment prédire ses actions à chacune de ses scénes. A côté de ça, la galerie de personnages est très hétéroclite et le jeu d’acteur est plutôt brillant.

K.mi : Le traitement des personnages correspond exactement au traitement du reste de la série. Tu les prends un par un, c’est du vu et revu des centaines de fois. Mais ensemble, tout marche. Du flic meurtri à moitié ivrogne à la mère paumée que tout le monde prend pour une folle, en passant par l’ado prude qui se dévergonde, le bellâtre qui dévergonde la prude, la pote coincée, le couple de potes du bellâtre qui passe leur temps à se bécoter quand ils n’agissent pas en abrutis finis, les gamins nerds qui se font tabasser par des connards écervelés, le grand frère chelou secrètement amoureux de la prude qui se dévergonde, le père à la masse, la mère dépassée, le père absent sombre connard, le grand méchant mystérieux etc. Tout y passe. Mais ça se tient, encore une fois parce que l’histoire est bonne, que la réalisation est bonne, que les acteurs sont bons etc.

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Le Sheriff pourrait presque être le héros d’un Silent Hill

D’ailleurs, vous avez un(e) personnage préféré ?

Tsokoa : Bien sûr Elf est à la flois flippante et attendrissante, mais si je devais vraiment en ressortir un, je parlerais de Toothless (me rappelle plus de son vrai nom). Le pote édenté qui se fait charrier par tout le monde, mais qui prend ça super bien, qui est toujours positif tout en étant un peu l’outsider (de son groupe de potes car c’est le dernier arrivé, et dans plusieurs situations où il sert de contre-point pour sortir des évidences). Il a juste l’air d’être le 2ème mec le plus sympa du monde après Frédéric de chez Carglass et c’est le bon pote indispensable à l’accomplissement de n’importe quelle quête (le Sam de Frodo ou le Samwell de John Snow). Un peu dans le même genre, j’ai beaucoup aimé le personnage du flic tout en retenue là où la plupart des séries en aurait fait des tonnes.

Fylo : Beaucoup en fait. Elf bien entendu, que je trouve assez envoutante avec son regard à la fois noir et apeuré. Dustin, l’édenté de la bande qu’on prend d’abord pour le rigolo de l’histoire (et d’ailleurs il l’est), mais qui est sans doute aussi le plus pertinent de tous les personnages, adultes compris. Et enfin Steve, avec sa coupe de cheveux improbable qui m’a provoqué fou rire sur fou rire à chacune de ses apparitions, et me fait dire que définitivement, les années 80 était une période sombre pour la mode.

K.mi : J’vais citer des noms parce que moi j’suis professionnel et j’me renseigne : Eleven est géniale, de fait Millie Brown est sûrement une actrice à suivre… Je la vois bien faire un parcours à la Ellen Page entre films d’auteurs et gros blockbusters. Moi aussi j’ai trouvé Dustin (Gaten Matarazzo) parfait et surtout : sa tête m’éclate. Il a une gueule incroyable. Sinon le gamin qui joue Mike (Finn Wolfhard) a aussi une tronche vraiment particulière. Pour être honnête j’aime pas sa gueule, mais il est très bon. D’ailleurs pour l’anecdote il a rejoint le casting de la prochaine nouvelle adaptation en film en deux parties du livre de Stephen King « It« . Ça colle bien (on a tous vu l’adaptation en téléfilm en deux parties sur M6 début 90). Et puis la grande sœur de Mike (Natalia Dyer) a également une vraie gueule, j’arrive pas à dire si elle est belle ou moche mais elle a vraiment quelque chose. Le casting est vraiment bon mine de rien, les acteurs correspondent vraiment aux personnages.

Winona Ryder, on en parle ou pas ? Vous aviez envie de la baffer ou vous avez trouvé sa performance d’actrice époustouflante ? (vous avez le droit de parler comme un critique Télérama au besoin)

Tsokoa : Je suis un peu partagé. Dans les premiers épisodes elle est très anxyogène, même si c’est logique et oui techniquement c’est surement pas facile et quand même très bien joué. Après j’ai trouvé qu’elle aussi a un personnage qui s’avère plus subtil qu’il n’y parait au départ. En fait je pense que j’aurais peut-être plus apprécié une actrice moins connue où la performance d’actrice serait passée au second plan.

Fylo : Je pense aussi que la série aurait mérité une actrice anonyme ou moins connue. Là, elle fait un peu femme sandwich qui attire le chaland juste par un nom qui plaira aux nostalgiques, qui se souviendront alors de leurs premiers rêves cochons avec Winona Ryder et Alyssa Milano. La preuve c’est qu’elle figure en première place au générique alors qu’à bien y réfléchir, je ne suis pas sûr qu’il s’agisse du rôle le plus important de l’histoire. A mon sens, le flic et le gamin, Mike, auraient tout aussi bien pu prétendre à cette position privilégiée. Après, je la trouve plutôt bonne dans son rôle, donc sa place est légitime dans la série.

K.mi : Les personnages principaux c’est Mike et Eleven, clairement. Pour Winona Ryder, si j’avais pas vu son nom au générique je ne l’aurais même pas reconnu. Elle est bonne actrice dans la série, aucun problème. Peut-être que son nom a attiré certains téléspectateurs à la série, mais bon, c’est clairement pas le blase le plus vendeur d’Hollywood. Au final pas besoin d’en parler plus que ça.

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Winona en mère à moitié folle à la Shining mais en moins flippante

Si vous deviez résumer votre sentiment sur Stranger Things, ça serait quoi ?

Tsokoa : Pour moi, Stranger Things c’est un peu un feuilleton de l’été pop et rétro qui se déguste comme un bon goûter avec des tartines de Nutella au milieu d’un après-midi à jouer à la Nes avec les copains. Produit parfaitement calibré et maitrisé, Stranger Things aurait pu n’être qu’un bon coup marketing sans substance surfant sur la mode revival 80’s, mais c’est tellement bien fait, tellement bien écrit et tellement bien produit que c’est juste une des meilleures productions audiovisuelles de l’année à mon avis. En plus de sa perfection formelle, le véritable tour de force de Stranger Things, c’est que là où nous a vendu un hommage nostalgique à coup de clins d’œil et références, on se retrouve en fait avec une création qui a un vrai supplément d’âme. Le véritable plaisir nostalgique de la série n’est pas que cosmétique et superficiel c’est celui bien plus profond de renouer avec l’émerveillement enfantin de découvrir une histoire passionnante qu’on a juste envie de dévorer; et ça c’est beau quand même.

Fylo : Ça m’a tout simplement redonné goût aux séries. D’ailleurs, si je mate tout seul dans mon coin Game of Thrones et Daredevil, Stranger Things est, depuis Lost, la première série que je regarde en couple avec mon amie. Elle n’est pourtant pas la plus grande fan de SF que je connaisse… loin de là.

K.mi : Ça m’a fait comme une sorte de fussoir.

Vous avez envie d’une saison 2 ?

Tsokoa : En semi-spoilant on peut dire que l’histoire de la saison 1 peut se voir comme un tout avec un début, des péripéties et une fin (ce qui est appréciable), mais qu’il y a quand même des ouvertures possibles (ou pas) pour une suite. Du coup je suis un peu partagé. D’un côté j’ai tellement adoré que je ne bouderais pas mon plaisir avec une saison 2, mais d’un autre côté je ne vois pas forcément l’intérêt au niveau de l’histoire et j’ai un peu peur d’une suite moins réussie qui gâche un peu le tout. Mais bon, j’ai envie de croire que s’ils font une saison ça sera pas juste pour le blé, mais parce qu’il auront encore une très bonne idée à mettre en boîte (je dois encore avoir mon regard naïf enfantin).

Fylo : Je pense, oui. Clairement, si c’est pour une faire une deuxième saison juste parce que Netflix l’a commandé, non. Mais si les réalisateurs ont encore des trucs à dire et mettent autant de soin et de cœur que dans cette première fournée, je suis partant. Surtout que la fin laisse forcément des ouvertures et des zones d’ombres que j’aimerai bien éclaircir.

K.mi : J’ai particulièrement apprécié, mais je l’ai déjà dit aussi, que la saison 1 se boucle. Il y a un début, une fin. Mais il y a clairement des ouvertures pour une saison 2 et je doute vraiment que les frères Duffer n’y aient pas déjà pensé. A mon avis ils ont déjà un plan précis de ce qu’il s’y passerait et je pense que ça pourrait être vraiment bon vu ce qu’ils sont capables de faire et vu les ouvertures laissées en fin de saison 1. Et puis en toute logique, si t’es un bon scénariste (ou juste un scénariste cohérent), tu ne prépares pas une série où l’histoire est aussi prédominante sans savoir le nombre de saisons que tu vas faire pour la raconter (sauf si tu t’appelles Damon Lindelof et que tu fais Lost). Ils savent forcément ce qu’ils vont faire, et en combien de saisons. Je trouve d’ailleurs doublement intelligent de la part des Duffer d’avoir choisi de construire leur saison sur un modèle « fermé », avec de petites ouvertures. Comme ça si jamais ça foire et qu’il n’y a plus rien après, le spectateur ne reste pas sur sa faim. Et si ça continue, il y a matière à le faire. Maintenant c’est sûr, la première saison est tellement géniale que la pression pour une deuxième est énorme. Y a bien plus de chances de décevoir que de satisfaire. Mais on verra ça l’été prochain, y a peu de doute.

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